Bienvenue sur cet article (épisode audio) : avoir confiance en soi au judo.
1- Parlons de confiance en soi.
La confiance en soi est un vaste sujet et c’est tant mieux ! Découvrir par soi-même toutes ses explorations, c’est picorer ce qui nous parle ou ce qui nous aide, ici et là, et faire son propre cheminement. Exactement comme au judo ! On devient excellent quand on sait chercher par soi-même… Dans cette excellence, on cherche encore et toujours, c’est justement ça qui est passionnant. Alors j’espère que cet article sur la confiance en soi nourrira votre cheminement. Déclics, réflexions, désaccords ou encore, une confirmation d’avancées déjà réalisées !
A-t-on vraiment besoin de confiance en soi ?
La confiance en soi c’est quoi ?
Est-ce qu’on doit savoir ce que c’est pour la ressentir ?
Pourquoi la ressentir en fait ?
Est-ce qu’on en a vraiment besoin, qu’est-ce que ça peut y changer finalement… ?
Le judo n’est-il pas un sport, physique avant tout ?
C’est un peu à toutes ces questions que je tente de répondre. Le but est encore et toujours le même : se sentir épanoui.e au judo pour progresser plus. Ou l’inverse : progresser plus pour se sentir épanoui.e !
2- Qu’est-ce que la confiance en soi ?
Accordons nos diapasons pour être sûr que nous parlons de la même chose. Comme au judo : soyons précis. Si vous écoutez des émissions de développement personnel, vous entendrez plein d’explications différentes, parfois un peu fourre-tout, parfois très floues… Mais que dit le dictionnaire ?
Le mot confiance vient du latin : « confidere« . « Cum » qui veut dire « avec » et « fidere » qui veut dire « fier ».
La confiance, c’est remettre quelque chose de précieux à quelqu’un, en s’abandonnant à sa bienveillance et à sa bonne foi.
Si on l’applique à nous-même, cela voudrait dire qu’on se remet quelque chose, à soi-même, en nous abandonnant à notre propre bienveillance et bonne foi. Ce quelque chose, ce sont nos capacités !
Peux-tu fermer les yeux ?
Il y a la notion de croire, les yeux fermés, à ce qui est demandé.
Si j’ai confiance en toi, c’est que les yeux fermés sans te poser de questions, je vais croire ce que tu dis ou ce que tu vas faire. Je peux te demander de remettre ce courrier important ou de ne pas regarder la surprise que je prépare : si j’ai confiance en toi, je sais que tu vas le faire sans te demander aucune preuve, sans avoir besoin de vérifier.
À l’inverse, les personnes en qui tu n’as pas confiance, au travail par exemple, tu vas leur demander des preuves, tu vas vérifier, regarder…
Au judo, si dans l’exercice des chutes, tu n’as pas confiance en ton partenaire, tu vas vérifier avec lui qu’il va bien aller doucement ou bien tu vas refuser l’exercice… Il te faut des preuves avant de t’abandonner à sa bienveillance !
Avoir confiance en soi, c’est croire, les yeux fermés, qu’on est capable de faire la tâche qu’on s’est confiée ou qu’on peut être la personne qu’on s’est auto-demandée ! C’est croire les yeux fermés, dans nos capacités, sans besoin de preuve.
3- Tu as déjà confiance en toi !
Pense à des domaines où tu as, à priori, confiance en toi. Regarde quelles sont les tâches ou attitudes pour lesquelles, en réalité, tu sais les yeux fermés que tu peux le faire.
L’éducation de tes enfants, sur certains aspects où tu ne doutes pas ?
Aller dans un endroit, effectuer un trajet ?
Faire un exercice ?
Prendre la parole dans certains contextes ?
À chaque fois, identifie quelle est la tâche que tu réalises, ou l’attitude que tu as. Si tu es à l’aise et confiant.e, est-ce bien parce que tu sais les yeux fermés, sans preuve, que tu vas pouvoir le faire ou être ainsi ?
4- Un peu de sécurité s’il-vous-plaît
Avec cet exercice, tu devrais t’apercevoir qu’à chaque fois, tu maîtrises ton environnement, tu te sens en sécurité. La SÉCURITE apparaît aussi dans la définition de la confiance lorsque ce mot est utilisé dans certaines expressions. Par exemple (Larousse) :
« la confiance des épargnants envers l’État » : sentiment de sécurité.
Le contexte de sécurité est une condition pour pouvoir avoir confiance en soi. Tu dois t’estimer dans une sécurité que tu maîtrises. Les personnes qui se jettent en parachute du haut de la montagne savent que c’est un sport risqué ; mais si elles ont confiance en elles pour le faire, c’est qu’elles estiment que le contexte leur apporte suffisamment de sécurité, grâce à leur expérience, leur niveau technique, le parachute de secours, les conditions météo etc.
5- En compétition : panique à bord
Ne pas avoir confiance en soi en compétition, ça voudrait dire qu’on ne croit pas, les yeux fermés en toute bonne foi… à quoi ?
Prends quelques minutes. Arrête ta lecture. Pose-toi la question. Sincèrement. Pour quoi, pour quelle tâche ou quelle attitude, tu ne crois pas, les yeux fermés, que tu en es capable ?
👉 Impossible de gagner
Je n’y crois pas. J’ai peur de ne pas gagner. Je me sens nul.le par rapport à mes adversaires. Je doute toujours du fait que je peux gagner même si j’ai gagné par le passé !
Si tu as fait cette 1ère réponse, effectivement, c’est étrange quand on a gagné plusieurs fois, de ne pas arriver plein d’assurance et de certitudes… Est-ce parce qu’on manque de confiance en soi ? Non !
La variable inconnue
Je vais risquer de te surprendre mais ça n’a rien à voir avec la confiance en soi. J’ai même envie de dire : encore heureux que tu doutes !
Que penserais-tu de celui qui saute en parachute sans avoir regardé la météo ni vérifier l’état de son matériel ni même avoir vu le sol où il peut atterrir ? Tu te dirais, je l’espère, que c’est un grand inconscient ! Cette personne agit dans un environnement qu’il ne maîtrise absolument pas. Et c’est ce qu’il se passe quand tu ressens des gros doutes sur l’issue du combat, sur ta potentielle victoire. Tu ne maîtrises absolument pas ton adversaire. Tu ne sais pas comment il a travaillé, son état, sa volonté, c’est une variable inconnue ! Alors comment te demander, à toi-même, de croire les yeux fermés que tu vas gagner ?!
Remercie-toi 🙂
En réalité, à chaque fois que tu ressens que tu n’es pas sûr.e, que tu as des doutes sur l’issue du combat, alors remercie-toi ! Tu exprimes ta pleine bonne santé, ton bon sens, tes bons réflexes, ton intuition.
Le plus grand samouraï de l’Histoire du Japon, Musashi, n’est jamais parti une seule fois au combat en sachant d’avance qu’il en sortirait vivant ! JA-MAIS ! À chaque fois, au contraire, il part en ayant une conscience extrêmement aiguë que tout peut arriver. Il ne maîtrise pas l’issue. Cela fait d’ailleurs partie de sa grande force : accepter toutes les issues.
Je ne me sens pas capable
En compétition, je doute de mes capacités. Je ne suis sûrement pas assez entrainé.e. J’ai ce sentiment de ne pas savoir placer des techniques. Je me sens trop gentil.le et j’ai du mal à être agressif.ve. Je ne me sens pas à la hauteur…
Quelle est la différence par rapport à la 1ère réponse liée à la victoire ? Cette fois-ci, c’est par rapport à toi-même et tes propres capacités que tu es perdu.e. Pourtant, tes propres capacités, tu les maîtrises. Pense à celui qui est au sommet de la montagne, avec une super météo, tout son matériel vérifié, ses 14 diplômes de saut etc. S’il craint encore de ne pas réussir alors qu’il maîtrise toutes ses capacités, c’est qu’il manque de confiance en lui. Au judo, si à chaque entraînement tu travailles, tu passes tes mouvements, tu as le cardio et les muscles, tu te sens en forme, et que le jour de la compétition, tu oublies tout ça, ton cerveau fait une amnésie, alors oui tu manques de confiance en toi.
Le cocktail explosif
Ce qu’il se passe, bien souvent, c’est qu’on manque de confiance en soi et que l’on reporte ça sur le résultat. Du coup, on mélange le manque de confiance en soi et un stress naturel et positif lié au combat qui va avoir lieu avec un inconnu qu’on ne maîtrise pas. Ce mélange, c’est un cocktail explosif qu’il est impossible de résoudre puisque par définition, tu ne supprimeras jamais le stress naturel et positif. Sur cette question du stress, il y aura un autre article parce que ça nécessite vraiment des explications… Pour l’instant, l’objectif est de différencier les deux.
Qu’est-ce qui est lié à l’affrontement, au combat, dans un contexte dont tu ne maîtrises pas tous les aspects ?
Qu’est-ce qui est lié au regard que tu portes sur tes propres capacités ? Comment te vois-tu ? Technique, rapide, agressif, endurant, etc.?
Fais vraiment cet exercice : quel regard portes-tu sur toi-même ? C’est exactement là-dessus qu’il va être possible de travailler !
6- Y croire et en même temps, ne pas partir gagnant d’avance ?!
On dit souvent que si tu pars gagnant d’avance, c’est foutu… En même temps, on dit toujours qu’il faut y croire ! La nuance est subtile et en général, elle n’est jamais expliquée !
Mais elle est là : si tu pars gagnant.e d’avance, c’est que tu juges l’issue du combat et ce n’est pas de la confiance en soi. C’est de l’inconscience 😉.
Si en revanche, tu pars convaincu.e, sans aucun doute, de tes capacités, de ta puissance, ta technicité, ton affutage, ta vitesse… Si tu te sens archi fort.e et solide alors là, c’est tout gagné dans le sens où tu vas donner le maximum, pleinement. L’issue du combat sera bien « que le.la meilleur.e gagne ».
Pense à Teddy
Regarde les judokas qui ont confiance en eux : connaissent-ils l’issue du combat ? Un judoka qui a une grande confiance en lui ne se plaint jamais d’avoir perdu parce qu’il sait qu’il a donné le maximum, il a cru en lui-même. Et il repart en sachant ce qu’il va travailler, là où il va s’améliorer. Il connaît les yeux fermés ses capacités, sans preuve. Il peut alors voir les progrès qu’il souhaite faire en ayant trouvé meilleur que lui. Ça ne le terrasse pas d’avoir perdu !
À l’inverse, ceux qui manquent de confiance en soi, quand ils perdent, tout s’écroule ! Puisqu’ils ont besoin de preuves et de vérifications, perdre revient à ne plus avoir aucune preuve de ses capacités. Ça se résume alors par l’idée qu’on n’a réellement aucune capacité.
7- Et au club, pourquoi avoir confiance en soi ?
Au club, ce sont exactement les mêmes questions.
1- Note tout ce qui te vient à l’esprit quand tu te dis « je n’ai pas confiance en moi ».
2- Raye ce qui concerne l’extérieur que tu ne maîtrises pas. Pour citer un exemple que j’ai entendu récemment :
J’ai peur de chuter pendant les nagekomi (exercice technique où le partenaire fait chuter à chaque fois)
Une personne me dit ça et quand je lui demande de me décrire un peu la situation, je découvre qu’elle est avec des Uke (= partenaire) qu’elle ne connaît pas ! Son cerveau réagit de façon très habile en réalité. Elle ressent parfaitement bien le danger. Elle se protège, c’est normal ! Encore une fois, la confiance en soi ne veut pas dire qu’on peut tout faire sans se poser de question !
3- Lorsque tu as rayé tout ce qui ne dépend pas de toi, tu dois réaliser que tu n’es pas seulement un gros paquet de manque de confiance en soi, comme tu le crois depuis des années ! Tu es aussi une personne pleinement sensée, logique et qui sait se protéger ou ne pas faire n’importe quoi !
La comparaison : à bannir ou à bénir ?
4- Il te reste encore tout un tas de lignes.
En judo, se comparer aux autres est extrêmement fréquent. Non seulement c’est un réflexe pour s’auto-évaluer dans la vie en général, mais c’est aussi, au judo en particulier, une source de progression. On regarde ceux qui savent mieux faire pour apprendre d’eux. C’est le principe de ces cours où tous les grades sont ensemble. L’émulation, l’échange entre les plus gradés et les moins gradés, sont de très forts atouts de notre discipline.
Rappelle-toi de la définition de la confiance en soi… Du coup, quand on regarde ailleurs, ce n’est pas pour savoir ce dont on est capable, c’est pour savoir ce qui nous plaît, ce qui nous attire, ce qu’on a envie de faire avec plaisir !
Le problème quand on n’a pas confiance en soi, c’est qu’on veut chercher la preuve qu’on fait mieux qu’un tel, on voit aussi qu’on fait moins bien qu’une telle… On s’évalue toujours par rapport à des vérifications ou des preuves et celles-ci doivent sans cesse être renouvelées.
8- Comment faire pour apprendre à fermer les yeux ?
OK, j’ai compris ce qu’est précisément la confiance en soi. Il s’agit de ce qui me concerne, de ce que je peux maîtriser. Mais alors, si j’ai sans cesse besoin de preuves pour croire en mes capacités, comment je peux faire ?
👉 Aiguise ta conscience
La première chose très importante, c’est d’aiguiser ta conscience. Apprends à repérer, dans chaque situation, l’élément sur lequel tu n’arrives pas à fermer les yeux, l’élément pour lequel tu as besoin de vérification, de preuve.
C’est vraiment le premier pas. Il est capital car il va, au fil des jours, te permettre de cibler avec grande précision le problème. Un mécanicien est beaucoup plus efficace quand il sait exactement quelle pièce changer… S’il est face à tout le moteur qui ne démarre plus, sans aucune idée de ce qu’il se passe, c’est plus compliqué. Il serait inutile, trop long et trop cher de tout changer… Mieux vaut passer un peu de temps à cibler le problème !
👉 Libère-toi du besoin de preuves
Ensuite, il est possible d’apprendre à savoir fermer les yeux parce que, sans aucune preuve ni vérification, on sait, on connaît nos capacités. Quand on connaît ses capacités les yeux fermés, on a alors un élan incroyable pour progresser, pour aller de l’avant ! Toute l’énergie à sans cesse chercher des preuves est libérée et devient disponible pour te propulser en avant.
Pour cet apprentissage, je t’invite à lire la suite de cet article en cliquant ici. C’est un sujet, un exercice à part entière ! Je t’épargne des articles trop long… 🙂
Conclusion
J’espère que cette 1ère partie te sera déjà utile, qu’elle t’a éclairé.e pour ne pas tout mélanger. J’espère que dans les jours, semaines qui viennent, tu découvriras qu’il y a des dizaines et des dizaines de moments pour lesquels tu as déjà confiance en toi ! Et qu’il y a de nombreuses situations pour lesquelles tu es bien avisé.e d’avoir des doutes !
MERCI
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