3 exercices pour avoir confiance en soi au judo

3 exercices pour avoir confiance en soi au judo

3 exercices pour avoir confiance en soi au judo

⏯ 2ème partie - cliquez ici pour écouter 🎧

 Cet article-épisode est la suite directe de l’article-épisode 12 sur la confiance en soi.

En fin d’article… une petite surprise 😉

1- Résumé de la partie 1

Avoir confiance en soi, que ce soit au club ou en compétition, c’est un sujet qui touche la grande majorité des judokas. Tout âge et tous types de pratique. Ce n’est pas un hasard : notre discipline, le judo, a la particularité de réveiller, dès nos premiers cours, les moindres doutes que l’on a parfois enfouis il y a bien longtemps. C’est peut-être déstabilisant mais c’est, paradoxalement, le meilleur moyen de gagner confiance en soi ! N’est-il pas fréquent de voir des enfants orientés vers nos dojos justement pour devenir plus confiants ? Ou des adultes qui choisissent le judo avec pour seul objectif de gagner en assurance ?

Avoir confiance en soi, c’est croire, les yeux fermés ( = sans preuve) en nos capacités à réaliser une action.

Pour cela, l’une des conditions majeures est que notre cerveau se sente en sécurité : il doit avoir la maîtrise de ce qu’il se passe. C’est possible grâce à notre expérience, notre jugement, mais aussi au type d’environnement qui nous entoure.

Le judoka blanc met ippon au judoka bleu en compétition

En compétition, si je veux gagner contre mon adversaire, je n’ai pas la maîtrise parce que je ne sais pas ce qu’il va faire. Je suis donc en insécurité et c’est à juste titre que mon cerveau va envoyer des signaux de stress. Ce n’est pas un manque de confiance en soi : c’est un stress utile qui va pouvoir devenir une force. Ceux qui ne ressentent pas ce stress, on dit qu’ils partent « gagnants d’avance ». Et ce n’est pas ce qui favorise la victoire… Ils n’ont pas conscience que l’adversaire est une variable inconnue et peuvent se faire surprendre. En revanche, s’il s’agit de donner le meilleur de soi-même, alors je maîtrise entièrement ce que je suis et mes capacités. C’est ce qui s’appelle « être déterminé ». Et c’est exactement là que se trouve la subtilité :

Ne pas partir gagnant d’avance, c’est avoir conscience qu’on ne maîtrise pas l’adversaire. Être déterminé, c’est être 100% convaincu de ses propres capacités.

Si j’ai des doutes sur mes propres capacités malgré tout ce que j’ai travaillé au dojo, on peut parler de manque de confiance en soi. Comment résoudre ça ?

2- Devenez chirurgien pour agir précisément là où il faut.

Pour retrouver confiance en soi, il faut avant tout aiguiser sa conscience. Repérer, dans chaque détail de la journée, les 2 types de doutes :

👉 ceux qui concernent des facteurs extérieurs et qui sont donc signes d’excellente santé,

👉 ceux qui touchent à ses propres capacités et donc vraiment à la confiance en soi.

Cette 1ère étape correspond un peu à la formation d’un chirurgien. Connaître les moindres rouages, savoir tout de suite repérer le détail, pour agir de façon efficace, exactement au bon endroit.

L’un des bénéfices de gagner en conscience, c’est qu’on s’aperçoit qu’on ne passe pas notre journée à manquer de confiance en soi ! Au contraire : on découvre même que, dans de nombreux cas, on est normal. Nos doutes sont très utiles ! Cela change énormément de choses : ça nous libère des stress sur lesquels on ne peut pas avoir de maîtrise et ça permet de recentrer notre pensée sur ce sur quoi on peut agir.

 

Être timide dans un nouveau club ?

Un exemple concret. Je suis inscrite dans un nouveau club et dès les premiers cours, j’ai ce sentiment vraiment désagréable de me sentir « nulle ». Ma réaction est automatique : « j’ai toujours manqué de confiance en moi ». C’est donc ce doute qui revient éternellement, presque « automatiquement ». Sauf que pour une fois, j’applique exactement ce que je vous raconte ici. Je décide d’observer ce qu’il se passe…

Je m’aperçois que ce sentiment d’être nulle arrive au moment des randoris. Durant toute la phase d’échauffement, technique, uchikomis, je suis bien. Je me sens à l’aise dans mon judo, ce que je travaille, là où j’essaye de m’améliorer. Il n’y a pas de problème. C’est au moment d’inviter en randoris que je ne me sens pas à la hauteur.

 Ce 1er constat change déjà beaucoup de choses. Sur tout le trajet pour aller au dojo, je sais que je vais passer une super première partie de cours. Mon humeur s’allège ! Je sais aussi qu’il me reste un problème à fixer au moment des randoris. Je continue donc l’exercice : j’observe la petite voix dans ma tête. Là, c’est limpide : j’ai peur de ce que les judokas de ce nouveau club vont penser de mon judo…

Ce n’est pas moi qui pense que je ne suis pas à la hauteur, c’est plutôt eux qui pourraient penser que je ne suis pas à la hauteur et c’est ça que je crains.

Le déclic se fait immédiatement. Ce qu’ils pensent, ce qu’ils jugent, je ne peux pas le maîtriser donc mon cerveau est en insécurité. Il me déclenche ce sentiment inconfortable car j’ai besoin de m’intégrer dans ce nouveau club, j’espère être une judoka appréciée pour pouvoir faire des randoris avec plaisir… Et je ne maîtrise pas ce que ces judokas inconnus pensent.
En quelques secondes, je réalise que mon judo, c’est mon judo, je l’aime bien, je suis sur la voie de la progression… Je réalise aussi que j’ai jamais eu de difficultés à me sentir bien dans un club et que je peux m’intégrer tranquillement au fil du temps.

Quand le cerveau résume un peu vite…

En fait, mon cerveau avait fait des raccourcis. Il avait mélangé pas mal de choses et grâce à de très simples observations, quelques questions bien posées, j’ai pu voir la mécanique précise de ce qu’il se passait et résoudre 90% du problème.
Depuis, mon cerveau n’a plus jamais mélangé les choses sur ce type de situations. Je suis devenue comme le chirurgien qui différencie chaque petit détail. Dès que j’arrive dans un endroit nouveau, je sais faire la part des choses et ma confiance en moi n’est plus questionnée.

3- Fuir, attaquer ou figer ?

La 2ème solution, complémentaire, va être de se « ré-éduquer ».

Le manque de confiance en soi vient d’un mécanisme assez simple. Un évènement une fois, puis plusieurs fois, devient une habitude, qui devient un caractère, qui devient une identité. Si, dès tout.e petit.e, je ne me suis pas senti.e à la hauteur quelques fois, alors je me suis habitué.e à cette sensation. Petit à petit, c’est devenu moi et aujourd’hui, je suis quelqu’un qui manque de confiance en soi ! Tout simplement, je suis comme ça. Et face à ça, le cerveau a 3 attitudes :

👉 La fuite :

Je manque de confiance en moi donc surtout, je ne vais pas là où je peux douter. Beaucoup de judokas qui n’aiment pas la compétition, en réalité, n’ont tout simplement pas envie d’avoir cette sensation très désagréable de douter. Certaines personnes arrêtent même le judo par manque de confiance en soi. C’est logique, le cerveau réagit et nous protège de ce qui est inconfortable !

👉 L’attaque :

Une autre attitude est au contraire d’attaquer. Ce sont les personnes qui se sentent défiées, challengées par tout ce qui les fait douter. Elles recherchent sans cesse ces situations de doutes dans lesquelles elles se sentent vivantes ! Finalement, dès que ces personnes ont confiance en elles, ça ne les intéresse plus, elles vont chercher de nouvelles situations où le cerveau va pouvoir se battre car pour lui, c’est comme ça qu’il nous protège !

👉 Figer :

Le cerveau peut « figer ». On ne fuit pas, on n’agit pas. Extérieurement, on peut sembler passif, on subit sans rien dire. On considère que « c’est ainsi » et qu’on doit apprendre à faire avec. C’est un fort degré d’acceptation ! Le cerveau évite de nous faire entrer dans une zone de questionnements, il considère que c’est plus confortable comme ça.

 

Vous êtes probablement dans l’un de ces 3 cas. Il n’y en a aucun mieux que l’autre, les 3 attitudes sont légitimes et utiles ! Ça peut changer selon les situations et/ou selon les périodes !

4- Transformer son identité

Ré-éduquer le cerveau, c’est quitter une identité de « Je n’ai pas confiance en moi et j’ai toujours été comme ça » pour aller vers une nouvelle identité de « Je suis confiant.e, naturellement« . Pour ça, 2 exercices aussi simples qu’efficaces !

👉 Aimer les voitures rouges !

Image d'une voiture rouge au milieu de voitures grises

Repérer chaque jour 3 à 5 situations où vous avez eu confiance en vous dans la journée. Notez-les dans un carnet pour vous obliger vraiment à les repérer ! Vous allez voir que très vite, vous allez ré-équilibrer vos perceptions.

Je dis toujours aux enfants timides : est-ce que tu es timide avec tes frères et sœurs ? Avec tes parents ? Leur réponse est non, évidemment ! Alors pourquoi dis-tu que tu es timide ? Pourquoi attribues-tu plus d’importance à ton attitude face à la maîtresse ou des inconnus, qu’en famille le soir chez toi par exemple ?

Ré-équilibrer ses perceptions, c’est un exercice facile et très efficace !

Lorsque vous commencez à repérer 3 à 5 situations de confiance au quotidien, c’est comme quand on vous parle de voitures rouges et que vous vous mettez à en voir partout ! Plus les jours vont passer, plus vous allez trouver une quantité de situations de confiance assez impressionnante. Rapidement, vous allez trouver normal d’avoir confiance… et exceptionnel d’en manquer !

👉 Devenir comédien ?

Le 2ème exercice, aussi simple et efficace, est utile dans les moments plus délicats : avant une compétition, au moment des randoris ou à tout moment de la journée où vous vous sentez douter.

N’oubliez pas, AVANT de faire cet exercice : passez par la 1ère étape qui repère si c’est un doute normal parce que vous êtes en insécurité sur des facteurs que vous ne maîtrisez pas ou bien si c’est un réel manque de confiance en soi.

Si c’est vraiment un doute sur vos propres capacités, alors glissez-vous dans la peau de quelqu’un que vous admirez pour son assurance dans ce genre de situation. Ça peut être quelqu’un que vous connaissez ou non, un champion qui vous inspire, un personnage historique, votre voisin ! Respirez profondément et mettez-vous dans sa peau. Jouez à être lui ou elle… Imaginez que vous êtes cette personne !

De nombreuses fois au judo, quand j’ai douté de moi, j’ai fait ce 2ème exercice. C’est très efficace ! Ce que j’apprécie sur cet exercice, c’est que ça donne de l’effet tout de suite. En plus, et c’est le but, ça rééduque votre cerveau car tout le temps que vous jouez à être quelqu’un d’autre, votre cerveau n’envoie plus les signaux de stress, de doutes, de malaise… Il envoie des signaux de certitude et d’assurance à tout votre corps, lequel s’habitue à ce type de signaux.

Certains programmes de préparation mentale proposent cet exercice même en dehors de toutes situations de doutes : une pratique quotidienne, tous les matins au réveil ou tous les soirs avant de s’endormir, pendant plusieurs minutes. Le but est d’habituer le cerveau à envoyer ces signaux d’assurance et habituer le corps à les recevoir… Vous l’avez compris : de la répétition nait l’habitude… puis le caractère… puis l’identité !!

Et c’est comme ça qu’en quelques semaines ou mois, on devient quelqu’un de confiant. On EST confiant sans se poser de questions ! Donc pensez-y : choisissez vos héros de confiance en soi et mettez-vous dans leur peau !

 

5- Mes 3 exercices préférés :

Je vous ai donc donné ici 3 exercices à faire dans cet ordre :
1- Aiguisez votre conscience, repérez de quoi il s’agit précisément quand vous manquez de confiance en vous et faites le tri ! Devenez des experts du détail pour pouvoir agir avec précision comme un chirurgien !

2- Rééquilibrer vos perceptions en notant chaque jour les situations où vous avez eu confiance en vous ! Dites-vous que chacune d’elles est une voiture rouge et mettez-vous à voir des voitures rouges partout !

3- Ré-éduquer votre cerveau en vous mettant dans la peau de personnes pleine d’assurance pour transformer votre identité !

 

Ces 3 exercices font partie de mes 3 préférés mais il en existe beaucoup d’autres. La force du travail de préparation mentale réside vraiment dans le fait d’aller chercher tout un tas d’exercices différents qui peuvent nous correspondre plus ou moins bien. Tout ça se construit comme un puzzle, qui est vraiment unique selon chacun, c’est ce qui fait notre force.

 

6- Pour aller plus loin… 

Après avoir passé près de 20 ans à rassembler, pièce après pièce, des exercices pour avancer au mieux, j’ai découvert il y a quelque temps la Dépolarisation®. C’est une façon de faire travailler le mentale qui est unique. Tout en s’appuyant sur les outils classiques de préparation mentale, elle permet d’aller débloquer très rapidement des peurs, des doutes ou des stress dont on ne sait pas se défaire malgré tous nos efforts

Chez moi, ce fut révolutionnaire. En judo et dans ma vie de tous les jours. D’ailleurs, si je suis aujourd’hui à temps plein sur Secrets de Judokas, c’est grâce à la Dépolarisation®. Adieu la peur de ne pas réussir, adieu le stress de ne pas plaire à tout le monde… Adieu la crainte du jugement de ma famille ou l’angoisse de ne pas avoir un salaire fixe et régulier. La Dépolarisation® m’a simplement permis d’oser faire ce que je voulais et être qui j’étais vraiment, au fond. Et en judo : le plein plaisir et la pleine réussite passent par ce sentiment d’être libre de pleinement être vraiment soi. Comme disent les coach, de « se lâcher », « tout donner ».

 

Vous êtes curieux ?

Alors voilà ma petite surprise 😉Je vous ai préparé un ebook qui vous donne les détails de comment la Dépolarisation® fonctionne. Profitez-en, c’est offert et c’est avec plaisir ! Lisez-le et dites-moi ce que vous en pensez !

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Avoir confiance en soi au judo

Avoir confiance en soi au judo

Avoir confiance en soi au judo

⏯ 1ère partie - cliquez ici pour écouter 🎧

Bienvenue sur cet article (épisode audio) : avoir confiance en soi au judo.

1- Parlons de confiance en soi.

La confiance en soi est un vaste sujet et c’est tant mieux ! Découvrir par soi-même toutes ses explorations, c’est picorer ce qui nous parle ou ce qui nous aide, ici et là, et faire son propre cheminement. Exactement comme au judo ! On devient excellent quand on sait chercher par soi-même… Dans cette excellence, on cherche encore et toujours, c’est justement ça qui est passionnant. Alors j’espère que cet article sur la confiance en soi nourrira votre cheminement. Déclics, réflexions, désaccords ou encore, une confirmation d’avancées déjà réalisées !

A-t-on vraiment besoin de confiance en soi ?

La confiance en soi c’est quoi ?

Est-ce qu’on doit savoir ce que c’est pour la ressentir ?

Pourquoi la ressentir en fait ?

Est-ce qu’on en a vraiment besoin, qu’est-ce que ça peut y changer finalement… ?

Le judo n’est-il pas un sport, physique avant tout ?

C’est un peu à toutes ces questions que je tente de répondre. Le but est encore et toujours le même : se sentir épanoui.e au judo pour progresser plus. Ou l’inverse : progresser plus pour se sentir épanoui.e !

2- Qu’est-ce que la confiance en soi ?

Accordons nos diapasons pour être sûr que nous parlons de la même chose. Comme au judo : soyons précis. Si vous écoutez des émissions de développement personnel, vous entendrez plein d’explications différentes, parfois un peu fourre-tout, parfois très floues… Mais que dit le dictionnaire ?

Le mot confiance vient du latin : « confidere« . « Cum » qui veut dire « avec » et « fidere » qui veut dire « fier ».

La confiance, c’est remettre quelque chose de précieux à quelqu’un, en s’abandonnant à sa bienveillance et à sa bonne foi.

Si on l’applique à nous-même, cela voudrait dire qu’on se remet quelque chose, à soi-même, en nous abandonnant à notre propre bienveillance et bonne foi. Ce quelque chose, ce sont nos capacités !

Peux-tu fermer les yeux ?

Il y a la notion de croire, les yeux fermés, à ce qui est demandé.

Si j’ai confiance en toi, c’est que les yeux fermés sans te poser de questions, je vais croire ce que tu dis ou ce que tu vas faire. Je peux te demander de remettre ce courrier important ou de ne pas regarder la surprise que je prépare : si j’ai confiance en toi, je sais que tu vas le faire sans te demander aucune preuve, sans avoir besoin de vérifier.

À l’inverse, les personnes en qui tu n’as pas confiance, au travail par exemple, tu vas leur demander des preuves, tu vas vérifier, regarder…

Au judo, si dans l’exercice des chutes, tu n’as pas confiance en ton partenaire, tu vas vérifier avec lui qu’il va bien aller doucement ou bien tu vas refuser l’exercice… Il te faut des preuves avant de t’abandonner à sa bienveillance !

Avoir confiance en soi, c’est croire, les yeux fermés, qu’on est capable de faire la tâche qu’on s’est confiée ou qu’on peut être la personne qu’on s’est auto-demandée ! C’est croire les yeux fermés, dans nos capacités, sans besoin de preuve.

 

3- Tu as déjà confiance en toi !

Pense à des domaines où tu as, à priori, confiance en toi. Regarde quelles sont les tâches ou attitudes pour lesquelles, en réalité, tu sais les yeux fermés que tu peux le faire.

L’éducation de tes enfants, sur certains aspects où tu ne doutes pas ?

Aller dans un endroit, effectuer un trajet ?

Faire un exercice ?

Prendre la parole dans certains contextes ?

À chaque fois, identifie quelle est la tâche que tu réalises, ou l’attitude que tu as. Si tu es à l’aise et confiant.e, est-ce bien parce que tu sais les yeux fermés, sans preuve, que tu vas pouvoir le faire ou être ainsi ?

 

4- Un peu de sécurité s’il-vous-plaît

Avec cet exercice, tu devrais t’apercevoir qu’à chaque fois, tu maîtrises ton environnement, tu te sens en sécurité. La SÉCURITE apparaît aussi dans la définition de la confiance lorsque ce mot est utilisé dans certaines expressions. Par exemple (Larousse) :

« la confiance des épargnants envers l’État » : sentiment de sécurité.

Parachutiste qui se jette dans le vide

Le contexte de sécurité est une condition pour pouvoir avoir confiance en soi. Tu dois t’estimer dans une sécurité que tu maîtrises. Les personnes qui se jettent en parachute du haut de la montagne savent que c’est un sport risqué ; mais si elles ont confiance en elles pour le faire, c’est qu’elles estiment que le contexte leur apporte suffisamment de sécurité, grâce à leur expérience, leur niveau technique, le parachute de secours, les conditions météo etc.

5- En compétition : panique à bord

Ne pas avoir confiance en soi en compétition, ça voudrait dire qu’on ne croit pas, les yeux fermés en toute bonne foi… à quoi ?

Prends quelques minutes. Arrête ta lecture. Pose-toi la question. Sincèrement. Pour quoi, pour quelle tâche ou quelle attitude, tu ne crois pas, les yeux fermés, que tu en es capable ?

👉 Impossible de gagner

Je n’y crois pas. J’ai peur de ne pas gagner. Je me sens nul.le par rapport à mes adversaires. Je doute toujours du fait que je peux gagner même si j’ai gagné par le passé !

Si tu as fait cette 1ère réponse, effectivement, c’est étrange quand on a gagné plusieurs fois, de ne pas arriver plein d’assurance et de certitudes… Est-ce parce qu’on manque de confiance en soi ? Non !

La variable inconnue

Je vais risquer de te surprendre mais ça n’a rien à voir avec la confiance en soi. J’ai même envie de dire : encore heureux que tu doutes !

Que penserais-tu de celui qui saute en parachute sans avoir regardé la météo ni vérifier l’état de son matériel ni même avoir vu le sol où il peut atterrir ? Tu te dirais, je l’espère, que c’est un grand inconscient ! Cette personne agit dans un environnement qu’il ne maîtrise absolument pas. Et c’est ce qu’il se passe quand tu ressens des gros doutes sur l’issue du combat, sur ta potentielle victoire. Tu ne maîtrises absolument pas ton adversaire. Tu ne sais pas comment il a travaillé, son état, sa volonté, c’est une variable inconnue ! Alors comment te demander, à toi-même, de croire les yeux fermés que tu vas gagner ?!

Remercie-toi 🙂

En réalité, à chaque fois que tu ressens que tu n’es pas sûr.e, que tu as des doutes sur l’issue du combat, alors remercie-toi ! Tu exprimes ta pleine bonne santé, ton bon sens, tes bons réflexes, ton intuition.

Le plus grand samouraï de l’Histoire du Japon, Musashi, n’est jamais parti une seule fois au combat en sachant d’avance qu’il en sortirait vivant ! JA-MAIS ! À chaque fois, au contraire, il part en ayant une conscience extrêmement aiguë que tout peut arriver. Il ne maîtrise pas l’issue. Cela fait d’ailleurs partie de sa grande force : accepter toutes les issues.

Je ne me sens pas capable

En compétition, je doute de mes capacités. Je ne suis sûrement pas assez entrainé.e. J’ai ce sentiment de ne pas savoir placer des techniques. Je me sens trop gentil.le et j’ai du mal à être agressif.ve. Je ne me sens pas à la hauteur…

Quelle est la différence par rapport à la 1ère réponse liée à la victoire ? Cette fois-ci, c’est par rapport à toi-même et tes propres capacités que tu es perdu.e. Pourtant, tes propres capacités, tu les maîtrises. Pense à celui qui est au sommet de la montagne, avec une super météo, tout son matériel vérifié, ses 14 diplômes de saut etc. S’il craint encore de ne pas réussir alors qu’il maîtrise toutes ses capacités, c’est qu’il manque de confiance en lui. Au judo, si à chaque entraînement tu travailles, tu passes tes mouvements, tu as le cardio et les muscles, tu te sens en forme, et que le jour de la compétition, tu oublies tout ça, ton cerveau fait une amnésie, alors oui tu manques de confiance en toi.

Le cocktail explosif

Ce qu’il se passe, bien souvent, c’est qu’on manque de confiance en soi et que l’on reporte ça sur le résultat. Du coup, on mélange le manque de confiance en soi et un stress naturel et positif lié au combat qui va avoir lieu avec un inconnu qu’on ne maîtrise pas. Ce mélange, c’est un cocktail explosif qu’il est impossible de résoudre puisque par définition, tu ne supprimeras jamais le stress naturel et positif. Sur cette question du stress, il y aura un autre article parce que ça nécessite vraiment des explications… Pour l’instant, l’objectif est de différencier les deux.

Qu’est-ce qui est lié à l’affrontement, au combat, dans un contexte dont tu ne maîtrises pas tous les aspects ?

Qu’est-ce qui est lié au regard que tu portes sur tes propres capacités ? Comment te vois-tu ? Technique, rapide, agressif, endurant, etc.?

Fais vraiment cet exercice : quel regard portes-tu sur toi-même ? C’est exactement là-dessus qu’il va être possible de travailler !

 

6- Y croire et en même temps, ne pas partir gagnant d’avance ?!

On dit souvent que si tu pars gagnant d’avance, c’est foutu… En même temps, on dit toujours qu’il faut y croire ! La nuance est subtile et en général, elle n’est jamais expliquée !

Mais elle est là : si tu pars gagnant.e d’avance, c’est que tu juges l’issue du combat et ce n’est pas de la confiance en soi. C’est de l’inconscience 😉.

Si en revanche, tu pars convaincu.e, sans aucun doute, de tes capacités, de ta puissance, ta technicité, ton affutage, ta vitesse… Si tu te sens archi fort.e et solide alors là, c’est tout gagné dans le sens où tu vas donner le maximum, pleinement. L’issue du combat sera bien « que le.la meilleur.e gagne ».

Pense à Teddy

Regarde les judokas qui ont confiance en eux : connaissent-ils l’issue du combat ? Un judoka qui a une grande confiance en lui ne se plaint jamais d’avoir perdu parce qu’il sait qu’il a donné le maximum, il a cru en lui-même. Et il repart en sachant ce qu’il va travailler, là où il va s’améliorer. Il connaît les yeux fermés ses capacités, sans preuve. Il peut alors voir les progrès qu’il souhaite faire en ayant trouvé meilleur que lui. Ça ne le terrasse pas d’avoir perdu !
À l’inverse, ceux qui manquent de confiance en soi, quand ils perdent, tout s’écroule ! Puisqu’ils ont besoin de preuves et de vérifications, perdre revient à ne plus avoir aucune preuve de ses capacités. Ça se résume alors par l’idée qu’on n’a réellement aucune capacité.

7- Et au club, pourquoi avoir confiance en soi ?

Au club, ce sont exactement les mêmes questions.

1- Note tout ce qui te vient à l’esprit quand tu te dis « je n’ai pas confiance en moi ».

2- Raye ce qui concerne l’extérieur que tu ne maîtrises pas. Pour citer un exemple que j’ai entendu récemment :

J’ai peur de chuter pendant les nagekomi (exercice technique où le partenaire fait chuter à chaque fois)

Une personne me dit ça et quand je lui demande de me décrire un peu la situation, je découvre qu’elle est avec des Uke (= partenaire) qu’elle ne connaît pas ! Son cerveau réagit de façon très habile en réalité. Elle ressent parfaitement bien le danger. Elle se protège, c’est normal ! Encore une fois, la confiance en soi ne veut pas dire qu’on peut tout faire sans se poser de question !

3- Lorsque tu as rayé tout ce qui ne dépend pas de toi, tu dois réaliser que tu n’es pas seulement un gros paquet de manque de confiance en soi, comme tu le crois depuis des années ! Tu es aussi une personne pleinement sensée, logique et qui sait se protéger ou ne pas faire n’importe quoi !

La comparaison : à bannir ou à bénir ?

4- Il te reste encore tout un tas de lignes.

En judo, se comparer aux autres est extrêmement fréquent. Non seulement c’est un réflexe pour s’auto-évaluer dans la vie en général, mais c’est aussi, au judo en particulier, une source de progression. On regarde ceux qui savent mieux faire pour apprendre d’eux. C’est le principe de ces cours où tous les grades sont ensemble. L’émulation, l’échange entre les plus gradés et les moins gradés, sont de très forts atouts de notre discipline.

Rappelle-toi de la définition de la confiance en soi… Du coup, quand on regarde ailleurs, ce n’est pas pour savoir ce dont on est capable, c’est pour savoir ce qui nous plaît, ce qui nous attire, ce qu’on a envie de faire avec plaisir !

Le problème quand on n’a pas confiance en soi, c’est qu’on veut chercher la preuve qu’on fait mieux qu’un tel, on voit aussi qu’on fait moins bien qu’une telle… On s’évalue toujours par rapport à des vérifications ou des preuves et celles-ci doivent sans cesse être renouvelées.

8- Comment faire pour apprendre à fermer les yeux ?

OK, j’ai compris ce qu’est précisément la confiance en soi. Il s’agit de ce qui me concerne, de ce que je peux maîtriser. Mais alors, si j’ai sans cesse besoin de preuves pour croire en mes capacités, comment je peux faire ?

👉 Aiguise ta conscience

La première chose très importante, c’est d’aiguiser ta conscience. Apprends à repérer, dans chaque situation, l’élément sur lequel tu n’arrives pas à fermer les yeux, l’élément pour lequel tu as besoin de vérification, de preuve. 

Mécanicien qui règle un moteur

C’est vraiment le premier pas. Il est capital car il va, au fil des jours, te permettre de cibler avec grande précision le problème. Un mécanicien est beaucoup plus efficace quand il sait exactement quelle pièce changer… S’il est face à tout le moteur qui ne démarre plus, sans aucune idée de ce qu’il se passe, c’est plus compliqué. Il serait inutile, trop long et trop cher de tout changer… Mieux vaut passer un peu de temps à cibler le problème !

👉 Libère-toi du besoin de preuves

Ensuite, il est possible d’apprendre à savoir fermer les yeux parce que, sans aucune preuve ni vérification, on sait, on connaît nos capacités. Quand on connaît ses capacités les yeux fermés, on a alors un élan incroyable pour progresser, pour aller de l’avant ! Toute l’énergie à sans cesse chercher des preuves est libérée et devient disponible pour te propulser en avant.

Pour cet apprentissage, je t’invite à lire la suite de cet article en cliquant ici. C’est un sujet, un exercice à part entière ! Je t’épargne des articles trop long… 🙂

Lire l’article « 3 exercices pour avoir confiance en soi »

Conclusion

J’espère que cette 1ère partie te sera déjà utile, qu’elle t’a éclairé.e pour ne pas tout mélanger. J’espère que dans les jours, semaines qui viennent, tu découvriras qu’il y a des dizaines et des dizaines de moments pour lesquels tu as déjà confiance en toi ! Et qu’il y a de nombreuses situations pour lesquelles tu es bien avisé.e d’avoir des doutes !

Enfin, si tu veux profiter d’un outil ludique, agréable et néamoins très efficace s’il est pris au sérieux, je t’invite à télécharger « LES PREMIERS PAS DE LA CONFIANCE EN SOI », que j’ai créé pour les enfants, mais qui fonctionne exactement de la même manière pour les adultes ! Personnellement, je m’en sers encore aujourd’hui, je ne me lasse pas de ces 4 étapes qui peuvent couvrir toutes les situations… et qui font progresser, quel que soit notre degré de confiance du moment ! C’est offert, profites-en, juste là :👇🏼

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MERCI

Merci de ta lecture. Laisse un petit commentaire pour que je sache si cet article/épisode t’a aidé.e. Pose des questions, émets des critiques, donne ton avis 🙂 Aide-moi à développer ce blog en laissant un avis positif sur ce site ou sur votre plateforme de podcast !

Une série pour les judokas débutants

Une série pour les judokas débutants

La série d’articles et podcasts destinés spécialement aux judokas débutants : c’est ici ! Et comme on est d’éternels débutants : bienvenue à tous 🙂

Parce que ses premiers pas sur un tatami comptent plus que tout…

Ce sont vraiment des débutants qui m’ont donné envie de m’investir sur cette nouvelle série. Plus précisément 4 adultes qui m’ont écrit lors de cette rentrée pour plusieurs questions. Ils ne se connaissent pas et pourtant, les mêmes questions sont revenues !

Merci Sophie, Eléonore, Valérie et Patrick. Grâce à vous, cette série pourra aider, j’espère, des centaines de judokas débutants !

Ça y’est, vous êtes inscrit !

Vous vous êtes inscrits au club proche de chez vous, vous avez fait le pas !

Votre enfant est déjà inscrit et ça a fini par vous donner envie… Ou bien  peut-être que l’univers des arts martiaux vous a toujours attiré.e ! À moins que ça soit de bons souvenirs d’enfance sur un tatamis qui vous soient revenus ?

Malgré une vie bien remplie entre travail et famille, fatigue, stress, vous voilà parti.e pour un entrainement hebdomadaire au dojo !

Jusque là, vous êtes ravi.e. Vous constatez que cela vous défoule ! Vous coupez avec vos soucis, vous décompressez… C’est aussi un moment pour vous, vous vous retrouvez et ça fait du bien !

Voilà donc que des points positifs. Mais… Il y a un « mais » !

Tout n’est pas totalement parfait…

  • vous ne pouvez pas cacher le fait que physiquement, c’est vraiment très dur
  • vous n’arrivez pas à suivre tous les exercices
  • pendant plusieurs jours après, vous souffrez de courbatures, vous êtes fatigué.e
  • vous êtes au milieu de ceintures noires qui ont l’air tellement à l’aise
  • vous arrivez à peine à retenir les noms des mouvements qu’on vous montre
  • En randori, panique à bord, tout va trop vite, vous ne pouvez rien faire !
  • Le coeur ne suit pas, impossible de faire tous les combats…
  • Il y a quelques judokas de votre cours qui vous font peur
  • Certains sont trop gros, ils vous écrasent au sol, vous ne pouvez pas déplacer debout…

Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de cette série, c’est que…

vous êtes entièrement normal.e… Et ça se soigne ! 🙂

Il faut rappeler que le judo est un art martial, une pratique de combat. Cela implique d’exposer tout son corps, jusqu’à la chute. C’est totalement inhabituel pour un adulte. Également, cela vous demande d’être en contact physique avec d’autres. C’est donc particulier ! Cela crée certaines sources de stress ou de déstabilisation, même si elles sont inconsciente. Il est capital de vous rassurer par rapport à vos inquiétudes, légitimes. Dès les premiers mois de pratique, vous devez construire une confiance. C’est la condition pour que votre esprit et votre corps puissent s’investir pleinement.

Je vais aussi éclaircir des notions floues, rarement expliquées. Vous pourrez alors avoir un accès beaucoup plus rapide à ce qui est enseigné au dojo !

Ce qu’il n’y a pas au dojo…

Il y a dans cette série ce que vous ne trouverez pas (rarement) en club sur les tatamis. À l’entrainement, vous êtes nombreux sur un temps limité. Vous n’avez pas forcément l’occasion d’échanger, surtout si vous êtes nouveau, vous ne connaissez pas grand monde ! Cette série se présente donc comme un excellent complément aux entrainements. Je vais simplement prendre le temps de vous expliquer. C’est ce que ferait votre professeur si vous alliez diner avec lui ce soir !

Les bases solides ne sont pas seulement techniques ou physiques, elles sont aussi au niveau de l’esprit. Vous trouverez alors ici les réponses à toutes vos questions pour pouvoir assurer un bon démarrage, complet. Je sais combien il est important, au judo, d’être libéré.e de toute inquiétude pour pouvoir progresser.

Alors, chers judokas débutants, chers tous, c’est parti…!

Et si votre question n’a pas sa réponse dans les articles ci-dessous, écrivez-moi !

Le sommaire des articles/épisodes spéciaux « judokas débutants » 

Les articles/épisodes dédiés aux judokas débutants sont intercalés avec d’autres épisodes du podcast plus généralistes. Ainsi l’épisode 8 du podcast « Secrets de Judokas » est le 1er dédié aux judokas débutants. Le suivant de cette série sera probablement l’épisode 10 ou 11… 

>>> Dîtes adieu aux échauffements douloureux – Ep8 

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>>> 5 clés pour apprendre une technique – Ep11

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Pourquoi faire du judo ? Un atout pour la vie !

Pourquoi faire du judo ? Un atout pour la vie !

Pourquoi faire du judo ? Le judo : atout pour la vie

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Comment se passe votre rentrée ?

Devez-vous parfois convaincre certains sceptiques qui se demandent : pourquoi faire du judo ? Et plus d’être un sport très complet, un art martial extrêmement riche… c’est un véritable atout pour la vie ! Si vous aimez le judo, vous vous retrouver certainement à devoir expliquer pourquoi c’est la meilleure discipline du monde 🙂

Aujourd’hui, je vous propose le 2ème volet de « Pourquoi faire du judo ? ».

J’aborde différentes raisons qui font que le judo, ce n’est pas seulement sympa quand on est sur les tatamis… C’est aussi très utile pour la vie ! Soyez des ambassadeurs de notre discipline en ayant toutes les explications à donner de façon claire et structurée. C’est sûrement la meilleure façon d’inciter le maximum de personnes à le découvrir.

Mieux comprendre, c’est mieux progresser.

Connaitre les bienfaits du judo de façon plus approfondie vous aidera dans votre pratique. Il y aura des domaines que vous travaillerez plus volontiers à l’entrainement parce que vous aurez compris leur impact positif dans votre vie. D’autres domaines, ceux que vous connaissez déjà bien sur les tatamis, deviendront soudainement des sources d’inspiration pour votre quotidien.

Rappelez-vous, dans l’article (ou épisode) précédent (à lire ou écouter ici !), je détaillais 3 questions.

=== Est-ce que le judo est utile pour vous défendre dans la rue ?

=== Pourquoi le judo développe ou renforce votre confiance en vous ?

=== Comment le judo aide à la concentration et calme les tempérament agités ?

Si ça vous intrigue, prenez le temps d’aller y jeter un oeil !

Maintenant, voilà les bénéfices que vous allez pouvoir exploiter pleinement pour améliorer votre vie. Regardez ces aspects très riches et spécifiques au judo. Appuyez-vous dessus pour changer votre quotidien en mieux.

1- Faîtes de votre corps votre meilleur ami !

L’aspect sportif du judo vous prépare particulièrement à tous les besoins physiques de la vie.

Cela était voulu par son fondateur, Jigoro Kano, comme c’est si bien expliqué dans le livre de Michel Mazac. (Jigoro Kano, Père du Judo, publié aux éditions Budo). Kano Shihan (1) était extrêmement attaché à l’idée d’une éducation physique qui permette d’avoir un corps sain, agile, et utile dans la vie de tous les jours.

En effet, le judo est, dans sa dimension sportive, extrêmement complet.

=== Le judo n’est pas asymétrique.

Que vous soyez droitier ou gaucher, vous travaillez toutes les parties du corps de façon complète. Pour exemple, le tennis est un sport asymétrique puisqu’on va travailler les muscles différemment. L’épaule et le bras droit vont beaucoup être sollicités si on est droitier ! Le côté gauche va l’être nettement moins.

=== Le judo rassemble les 4 agilités physiques principales.

1 >> Vous développez vos muscles bien sûr, comme dans tous les sports.

2 >> Vous travaillez votre souplesse, ce qui n’est vraiment pas le cas de tous les sports.

3 >> Vous sollicitez sans cesse votre équilibre, ce qui est une exigence assez spécifique.

4 >> Vous devez acquérir des capacités de coordination, bien plus que dans la majorité des sports. En judo, toutes les parties du corps sont utilisées simultanément. Lorsque vous apprenez un mouvement, vous devez vous préoccuper de vos 2 pieds, vos 2 bras, mais aussi de votre bassin, votre tête… Le tout pour avoir une position d’ensemble très précise, qui plus est, non figée mais en mouvement.

=== Soyez libre et épanoui, avec et grâce à votre corps

Ce qui était très important pour Jigoro Kano, ça l’est encore aujourd’hui pour un grand nombre de professeurs. Il s’agit de donner aux judokas des capacités physiques utiles dans la vie et pas seulement pour des résultats au judo. Les enseignants veulent, certes, que leurs élèves (enfants ou adultes) réussissent telle technique et puisse l’exécuter en randoris. Mais ils veulent surtout que leurs élèves soient à l’aise dans leur corps, doués dans leurs mouvements. Ils souhaitent que les judokas développent chez eux une aisance pour leur quotidien.

>>> Pensez aux atouts que vous développez…

Concrètement, lors de votre prochain entrainement, prenez conscience de l’importance des mouvements pour tout votre corps ! Échauffement, exercices techniques, uchikomis… Observez ces 4 capacités physiques : souplesse, équilibre, muscles, coordination. Remarquez alors combien vous développez vos aptitudes physiques générales !

Rien que cette prise de conscience va améliorer encore les bienfaits de vos efforts.

Profitez de ces atouts à tous moments !

Et si lors d’une soirée, quelqu’un vous demande à l’improviste de suivre quelques pas de danses ? Vous serez confiants et saurez que ce n’est pas un problème pour vous ! Avancez un pied pendant que l’autre se lève et que vos deux bras se croisent, un jeu d’enfant !

Je peux aussi aussi prendre l’exemple de mes dernières vacances. J’ai accepté d’essayer le monocycle ! J’étais assez fière, je dois dire, que malgré mon grand âge, je savais adapter mon équilibre, gainer mes muscles et copier comme il fallait les instructions données ! J’étais bien sûr loin d’être au top mais je pouvais assurer le minimum, en tant que débutante, pour m’amuser. Et ça, c’est vraiment grâce au judo.

2- Apprendre à chuter, c’est devenir fort

L’apprentissage des chutes est très spécifique au judo. Savoir chuter à bien plus d’implications, en réalité, que ça ne peut en avoir l’air.

=== Evitez les blessures.

De façon concrète et directe, apprendre à tomber sans se faire mal est extrêmement utile ! La grande majorité des judokas vous raconteront toujours des exemples de chutes où grâce au judo, ils ont pu éviter une fracture ou des blessures plus graves.

J’avais pour ma part seulement 2 ans de judo derrière moi lorsque ça m’a réellement servi pour la 1ère fois. Je faisais du vélo et du haut de mes 10 ans, je devais manquer de quelques notions… J’ai freiné brutalement, d’un coup sec, uniquement du frein avant ! Inutile de vous faire un dessin ? La roue avant a pilé, la roue arrière s’est cabrée comme un cheval et moi je suis partie bien loin dans les airs. Mais je n’ai pourtant pas atterri la tête la première et les bras en avant. Non, j’ai roulé joliment comme sur un tapis de judo et je m’en suis sortie avec quelques égratignures seulement…

=== Apprenez à vous relever.

Le bénéfice physique est important. Mais il y a aussi celui qui apparaît comme symbolique et qui est, pourtant, très réel. Vous apprenez 2 choses avec les chutes :

>> à vous tromper ou échouer sans vous faire mal, sans que ça soit un problème douloureux…

>> à vous relever, à repartir, à recommencer !

Quand dans un entrainement, vous avez chuté 20 fois, dans tous les sens, en vous relevant à chaque fois pour chuter encore dans un autre sens, on peut dire que symboliquement c’est assez fort. Si on était capable de se tromper ou d’échouer aussi facilement, en repartant immédiatement après, la vie serait surement plus facile. Le symbolique est important car il joue sur notre psychologie, notre façon de penser et donc de voir les choses. Je crois qu’il aide de façon très concrète à affronter des épreuves dans la vie.

=== Utilisez les bons mots pour créer les bons réflexes.

En tant que judoka, face à un échec, vous pouvez avoir en tête vos entrainements et votre capacité à chuter et vous relever. Vous pouvez y penser grâce à tout le vocabulaire qui est développé dans votre entourage judoka sur ce thème. Quand durant des semaines, des mois, des années de pratiques, vous entendez parler de chutes, de se relever, de ne pas se faire mal, les mots entrent petit à petit dans votre tête et sont tout de suite plus disponibles. Ils sont là, prêt à l’emploi, dès que vous en avez besoin. C’est certain que cette utilité est psychologique mais elle n’en est pas moins très bénéfique !

=== Votre esprit apprend de votre corps.

J’ajouterai enfin qu’il y a, à mon avis, un effet imperceptible mais réel, disons « physiologique », en plus du côté symbolique (ou psychologique).

Le corps agit sur le mental : plusieurs études le montrent dans différents domaines et notre propre expérience peut en témoigner. Faites l’essai ! Si vous n’avez pas trop le moral ou un coup de fatigue par exemple, redressez vos épaules, prenez une grande respiration, levez la tête. Changez ainsi votre posture physique et vous sentirez tout de suite votre moral aller mieux pendant quelques secondes au moins. De même, autre exemple, on demande aux enfants d’être bien installés pour bien travailler. Les exemples ne manquent pas : notre condition, notre état physique, joue sur notre esprit.

Le fait que votre corps chute des centaines, des milliers de fois, sans se faire mal et en se relevant à chaque fois, ce sont des choses qu’il enregistre. Il intègre ce mouvement et je suis convaincue, même si pour le coup il n’y a pas eu d’études précises sur ce plan, que ça influe directement sur la façon d’encaisser, « mentalement », les épreuves de la vie.

>>> Chutez, encore et toujours

Concrètement, lors de vos prochains entrainements, doublez votre nombre de chutes ! Si vous les craignez et que vous les évitez, faites-en une par cours ! Si elles ne sont pas agréables, faites-en seul.e. en partant assis.e ou sur les genoux.   !

À chaque chute, ayez conscience de tout ce que vous développer en vous-mêmes.

Sentez-vous fort.e d’être capable de chuter, ce n’est pas courant !

3- Le judo, c’est la voie de la souplesse

Je vais reprendre le même raisonnement que celui des chutes pour découvrir les bienfaits de cette souplesse sous 3 angles : physiquement, symboliquement (ou psychologiquement) et enfin, mentalement (physiologiquement).

De façon concrète :

=== La souplesse peut être comprise dans sa définition physique.

Votre corps, souple, est utile au quotidien !

Si vous savez vous étirer dans tous les sens, c’est bien sûr utile car cela vous rend plus libre dans vos mouvements. Cela vous protège également, car on évite beaucoup de blessure avec un corps souple.

En travaillant votre souplesse au judo, vous pourrez aller faire vos lacets tous les jours sans douleurs ni sans avoir besoin de vous tordre dans tous les sens. Vous pourrez également éviter certaines chutes ou douleurs grâce à cette souplesse. Ce sont des exemples simples. Je vous propose d’observer, dans les prochaines heures, la façon dont vous utilisez (ou pas !) votre souplesse. Vous devriez être surpris !

=== Votre souplesse physique change, symboliquement, votre regard sur la vie !

La souplesse, ou plutôt son symbole et tout le vocabulaire qui lui est associée, ne permet-elle pas d’apprendre à être plus ouvert ? « La souplesse d’esprit », n’est-ce pas être moins rigide ? Savoir étirer son opinion, aller voir loin, élargir son amplitude de compréhension… Personnellement, j’y pense assez souvent. Dès que je ne suis pas d’accord, ou choquée, ou bousculée, j’ai cette vision dans un petit coin de ma tête, de ces exercices de souplesse que je fais sur les tatamis ! Cela me fait sourire, c’est symbolique, mais il n’empêche qu’à chaque fois, cela m’aide à réfléchir !

=== Physiologiquement, les japonais ont bien compris l’utilité d’être souple.

Au Japon, vous ne verrez jamais un échauffement qui ne commence pas par des étirements. Tous commencent par s’allonger dans tous les sens, patiemment… et on a vraiment ce sentiment que c’est associé à une sorte de « méditation », ou concentration. En tous cas, que ces étirements du corps sont intrinsèquement liés à ceux de l’esprit. Je leur poserai la question la prochaine fois ! En attendant, je suis convaincue qu’il y a, là encore, des effets physiologique. Le corps qui travaille à être élancé et non tout rabougri, étriqué, rigide, envoie des signaux à l’esprit.

=== La souplesse, c’est aussi savoir s’adapter !

Agir avec le minimum d’énergie, cela vous dit quelque chose ?

La voie de la souplesse, c’est savoir s’effacer en pivotant lorsque quelqu’un cherche à vous pousser fort, plutôt que de tenter de lui opposer votre propre force. C’est un exemple.

>>> Les bienfaits de la souplesse qui sont des atouts dans votre vie quotidienne.

Le 1er est direct et physique : je crois vraiment que grâce au judo, notre corps acquiert des réflexes extrêmement utile dans le quotidien, que ça soit pour esquiver un danger (aussi simple qu’un objet qui tombe) ou pour réagir à n’importe quelle pression physique subie.

Le 2ème bénéfice est symbolique, il agit sur notre psychologie. Quand on est judoka, on réfléchit pour s’adapter à toutes les situations. Esquivez lorsque c’est le plus efficace, contrez ou attaquez là où il y a un déséquilibre si c’est nécessaire.

Personnellement, j’utilise beaucoup ce principe de souplesse dans mon cadre professionnel. Lorsque je sens un désaccord avec une personne de l’équipe, j’essaye de toujours réfléchir en judoka et ne pas me précipiter sur l’opposition frontale. Je regarde plutôt ce qui sera le plus efficace avec un minimum de mon énergie. J’observe la personne en question pour comprendre son fonctionnement et l’utiliser au mieux.

Il en va de même, encore plus souvent, pour mon propre fonctionnement. Combien de fois ai-je été fâchée ou contrariée d’une décision prise par un responsable ou d’un message envoyé par un collègue qui ne me convenait pas ? À chaque fois, ce que le judo m’apprend, c’est de prendre quelques secondes d’observation et de réfléchir si d’être fâchée, par exemple, est la meilleure utilisation de mon énergie. Rapidement, j’évalue le comportement que je devrais avoir, c’est-à-dire mon ressenti et les actions qui vont en découler, pour économiser au maximum mon énergie tout en atteignant mon but. J’ai ainsi évité un sacré paquets de mails ou de discussions interminables !

Créez vous-mêmes des bénéfices pour votre vie

Vous l’avez compris j’espère, vous pouvez regarder chaque effort fait au judo comme des bénéfices directes dans votre vie sous 3 angles :

>> l’angle direct et physique

Il est utile dans la vie quoiqu’il arrive.

>> L’angle symbolique qui agit sur votre psychologie

C’est une aide au quotidien grâce au vocabulaire, à tous les mots qu’on développe et dont on va pouvoir se servir dans des situations analogues. En tant qu’humains, on est souvent aidés par les symboles, les parallèles, les histoires qui nous font comprendre les choses. N’oubliez donc jamais votre judo comme exemple symbolique qui peut vous soutenir au quotidien.

>> l’angle physiologique, plus subtil… mais plus beau encore !

Si c’est l’effet le moins visible, il est intéressant de l’observer tout de même. Listez vos qualités, les caractéristiques de votre personnalité. Lesquelles font échos au judo à votre avis ? Si vous n’êtes pas convaincus, regardez ceux qu’on appelle « les grands maîtres ». Ils se ressemblent n’est-ce pas ? Nous pourrions facilement les décrire comme calme, serein, perspicace … Ne pensez-vous pas que ce sont les décennies de judo qui ont, au moins en partie, formé leur tempérament ?

Muscles, souplesse, équilibre ou coordination : sur le tapis et dans la vie !

On pourrait s’amuser à regarder de plus près, sous ces 3 angles que je viens de rappeler, ce que le judo nous apporte lorsqu’on doit y travailler les 4 agilités physiques principales. Prenons par exemple l’équilibre ou la coordination de toutes nos parties du corps… Les effets directs physiques sont certainement visibles assez rapidement. D’un point de vue symbolique, l’équilibre que vous développez au judo peut-il vous servir dans votre quotidien, par rapport à votre environnement ou par rapport à vous-mêmes ? Et cette capacité à coordonner des parties très différentes les unes des autres dans un tout cohérent, utile, efficace ? On prend souvent la vie professionnelle comme terrain de jeu d’application, mais pourquoi pas la famille, les amis, les lieux publics…

À vos témoignages ! Partagez votre expérience 🙂

J’ai l’idée, si cela vous intéresse, d’interviewer des judokas qui pourraient raconter des épisodes très concrets de leur vie où le judo leur a été utile ! Que ce soit physiquement, psychologiquement ou même physiologiquement, je suis sûre que nous aurions une grande variété d’histoires passionnantes. D’ailleurs, on peut commencer dès aujourd’hui : envoyez-moi votre histoire ou vos exemples par mail sur et dès réception de 3 ou 4 d’entre vous, je fais un numéro spécial !

Les mots de Jigoro Kano pour conclure

Pour nous quitter, je vous propose une extrait de la conférence de Jigoro Kano.

En outre, dans le Randori, chaque partenaire ne peut pas dire ce que son adversaire va faire, de sorte que chacun doit toujours être prêt à parer n’importe quelle attaque brusque tentée par l’autre. Habitué à cette attitude mentale, l’homme acquiert un haut degré de maîtrise de soi. L’exercice du pouvoir d’attention et d’observation dans la salle d’entraînement développe naturellement ce pouvoir qui est si utile dans la vie quotidienne. 

(…)

Nous apprenons à notre disciple, quand il a recours à un procédé pour venir à bout de son adversaire, à n’employer juste que la quantité de sa force qui est absolument nécessaire pour l’objet en question et nous le mettons en garde contre l’emploi de trop ou de trop peu de force. Il y a un grand nombre de cas dans lequel les gens échouent dans leur entreprise, simplement parce qu’ils vont trop loin, ne sachant où s’arrêter, et vice-versa.

Pour prendre encore un autre exemple, dans le Randori, nous enseignons à notre disciple, quand il se trouve en face d’un adversaire qui est follement excité, à gagner la victoire non pas en résistant directement à l’adversaire par la force et par la violence, mais en l’amusant jusqu’à ce que sa valeur même se soit dépensée. 

Il poursuit :

L’utilité de cette attitude dans les transactions quotidiennes est évidente. Comme on le sait, il n’y a pas de raisonnement qui puisse nous être utile quand nous sommes en face d’une personne tellement agitée qu’elle a perdu le contrôle d’elle-même. Tout ce que nous avons à faire en pareil cas, est d’attendre jusqu’à ce que sa passion se soit épuisée d’elle-même. Tout cela nous l’apprenons dans la pratique du Randori. L’application de ses régies à la conduite des affaires quotidiennes est un sujet d’études très intéressant et a du prix comme entraînement intellectuel pour de jeunes esprits.

Jigoro Kano

Fondateur du Judo

À vous de jouer.

J’espère que cet épisode/article vous a plu et qu’il suscitera votre réflexion, qu’il changera aussi peut être votre regard sur vos entrainements de judo… et qu’il contribuera à… vous rendre plus heureux !

Comme je le dis souvent, n’hésitez pas à m’écrire pour me donner votre avis, faire des retours et dans ce cas précis, pour me raconter des exemples concrets d’utilisation du judo dans votre vie quotidienne ! Je suis sûre que vous avez différents exemples qui pourraient être très utile de partager aux autres judokas.

Et si vous voulez me soutenir moralement et m’encourager, parlez de ce blog ou du podcast à vos amis judokas (ou non !) pour qu’un plus grand nombre le découvre. C’est toujours plus motivant d’écrire pour 100 personnes que pour 10 🙂

Chers judokas, à très vite pour le prochain épisode qui sera une interview !

Abonnez-vous juste là pour recevoir un petit mail lorsqu’il sortira.

(1) : on utilise souvent le titre « Shihan » pour Jigoro Kano. Ce mot japonais veut dire « modèle » ou « maître ». Quelques explications sur wikipédia en cliquant ici !

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