Comment Secrets de Judokas s’est retrouvé sur ce tournoi vétérans loisirs ?
Quand le confinement permet de progresser…
Sandrine était ceinture bleue en 2019 et venait de participer à sa toute première compétition grâce à la 1ère édition du Tournoi des Monts. Quatre mois plus tard, elle découvre Secrets de Judokas lors du 1er confinement, avec les « JudOSalons » : des séances zoom de tendoku-renshu. Ainsi, chaque soir, c’était une vingtaine de personnes qui se connectaient librement pour faire 40 minutes de technique judo. L’avantage de ce type d’exercices, c’est que le corps, n’ayant aucune résistance puisque pas de partenaire, peut se placer, améliorer sa précision, sa rapidité et cela facilite grandement l’exécution en situation réelle ensuite, avec un partenaire. Après 1 mois de ces séances auxquelles Sandrine était toujours présente, Secrets de Judokas a lancé un programme spécifique pour les plus motivés : « Technique + / JudOSalon« . Évidemment, Sandrine s’est tout de suite inscrite et a fait au moins 2 fois le programme en entier ! Son confinement aura été vraiment actif et avec des sacrés progrès judo. Elle invite même son professeur, Martial Barrot, qui lui aussi propose des entraînements sur Youtube, à l’une de ces séances JudOSalon.
… et que le virtuel crée du réel !
Sandrine ne quitte plus Secrets de Judokas, même quand les dojo ouvrent de nouveau, et même mieux : nous avons envie de nous rencontrer ! « Nous » ? Les membres du programme « Technique + JudOSalon », et bien sûr moi, Line 😉 En juillet 2020, Sandrine profite de vacances dans le Nord pour faire un (grand !) détour à Amiens et participer à un cours du Judo Club d’Ailly-sur-Noye, également membre de Secrets de Judokas. C’est une vraie fête ! Technique, randori, verre de l’amitié bien sûr… Ça y est, le virtuel a donné naissance à du bien réel !
Alors en septembre, quand l’annonce du Tournoi des Monts 2021 est faite, c’est tout naturellement que j’ai eu envie d’interviewer Sandrine sur l’expérience qu’elle avait vécue en 2019. L’interview a eu un grand succès. La chance me sourit : j’ai un séminaire de préparation mentale à Lyon le week-end du 20 et 21 novembre ! Je serai donc sur place pour pouvoir me rendre au Tournoi des Monts et découvrir, en vrai, cette superbe initiative pour les judokas adultes ! J’y suis d’autant plus sensible que Secrets de Judokas propose un programme en ligne complet pour les ceintures blanches, jaunes et oranges : le programme JudOCouleurs.
Tournoi des Monts édition 2021 : ce qu’ils en disent.
Martial Barreau, professeur des deux clubs organisateurs Saint Symphorien sur Coise et Saint-Martin en Haut :
J’étais assez compétiteur, j’aime bien. Je voyais un petit peu les gars et les filles du club, des vétérans pour la plupart, complètement intéressés à partager sur les réseaux… On s’est donc dit que ces judokas-là avaient besoin de faire de la compétition aussi. Mais ils ne pouvaient pas s’engager sur des compétitions de niveau national ou international. Il fallait donc prévoir quelque chose pour eux, une vraie compétition, avec de vrais arbitres… Avec le standing d’une compétition de haut niveau pour les vétérans loisirs ! C’est de là où est venue l’idée. On s’est dit qu’on allait faire les choses en grand mais pour nos judokas ceintures blanches, jaunes, etc.
Je vois vraiment une évolution, en tous les cas sur mes judokas, au niveau compétition. Maintenant ils en font et ils ont envie d’en faire de plus en plus. J’ai même des compétiteurs loisirs qui ont commencé par le Tournoi des Monts en 2019 et qui sont engagés maintenant sur des compétitions du circuit vétérans. Ça leur a fait passer le pas alors qu’ils n’osaient pas trop au départ, et c’est le but ! Voilà, l’objectif est de faire quelque chose pour eux mais pour après, derrière, les faire partir sur des compétitions du circuit. C’est là qu’on se retrouve tous.
C’est très familial. Pour les enfants, c’est formateur parce qu’ils voient leurs parents qui ne sont pas des ceintures noires, sur une compétition. C’est aussi hyper valorisant pour les parents !
Richard Dolz et Guillaume Guernevel, arbitres
Richard :
Je suis arbitre national depuis cinq ou six ans maintenant. C’est avec plaisir qu’on vient arbitrer des petits événements comme celui-ci. J’estime que même les ceintures de couleurs qui n’ont pas l’habitude de faire des compétitions ont droit à un arbitrage de qualité. On va être dans l’esprit combatif, de compétition, parce que généralement, ce genre de public (je vois qu’il y a des ceintures blanches) n’est pas au fait de l’arbitrage et de ses règles. Donc l’idée est qu’ils apprennent quelque chose quand ils ont fini leurs combats.
Guillaume :
Je suis prof de judo à la base, et je suis arbitre national depuis trois ans maintenant. On s’est dit qu’on n’allait pas appliquer le règlement au pied de la lettre même, si, comme l’a dit Richard, on reste dans l’esprit du judo. C’est-à-dire que quand on lance une attaque, c’est pour faire tomber. Et justement, si on veut faire tomber l’autre, il y a quand même des choses à respecter et des choses qu’on doit faire. C’est pour ça qu’on va rester vraiment sur quelque chose de très pédagogiques mais sans oublier qu’ils sont quand même sur une compétition. À la fin, il y a un vainqueur et des vaincus ! Le mot d’ordre général, c’est faites-vous plaisir ! C’est le plus important il me semble.
Jean-Marc Thioulouse, référent vétérans pour la région AURA.
J’encourage ce genre de manifestations puisqu’on est vraiment dans le thème de toucher ce public d’adultes loisirs. Dans chaque club, il y a forcément des vétérans qui cherchent à sortir de leur club, de rencontrer d’autres personnes. Rien que ça, c’est déjà courageux. Bien sûr, c’est aussi rencontrer d’autres oppositions ! Dans cette dynamique, cela les prépare, peut-être, pour la ceinture noire en shiaï par exemple. C’est une bonne progression par rapport à ça ! Enfin, c’est surtout le plaisir de combattre ! C’est quand même notre ADN, c’est l’esprit martial.
Virginie, ceinture orange, association Pelaude Judo.
Je n’ai pas beaucoup d’années de judo derrière moi mais c’est vraiment l’occasion de pratiquer le judo, d’affronter des adversaires qu’on ne connaît pas, qui viennent d’autres clubs. C’est se dépasser et puis se faire plaisir ! Quand on fait des randori, l’engagement est moindre alors que quand on est en combat, on a la niaque, on y va, on veut gagner !
Le mot de la fin :
Un échauffement collectif.
Afin de refléter pleinement l’esprit de cette compétition, j’apporte quelques précisions, joliment illustrées dans la vidéo. Tout d’abord, les combattants sont accueillis en début d’après-midi pour la pesée, puis c’est un échauffement collectif, encadré par le professeur Martial Barrot. Cela permet de s’assurer que tous les participants sont correctement échauffés et donc de prévenir les blessures. D’ailleurs, aucune blessure n’est à déplorer sur cette journée, ce dont se félicitaient le médecin et l’infirmière présents tout au long de l’évènement. Mais l’échauffement collectif est aussi un excellent moyen de « maîtriser le stress ». Lorsqu’on arrive sur une compétition, le stress monte naturellement et peut s’accroître fortement lorsqu’on est seul et qu’on ne connaît rien ni personne. On a alors vite la sensation de ne pas du tout être à la bonne place. C’est d’ailleurs dans ces cas-là qu’on néglige l’échauffement : on ne sait pas quoi faire et on craint que ça se voit ! Être tous ensemble pour s’échauffer sous les consignes du professeur canalise l’esprit, met le corps en mouvement et il n’y a pas mieux pour contenir le stress. Enfin, ce fut aussi un très bon moment pour briser la glace entre les participants. Certains judokas venus seuls ont pu faire connaissance avec d’autres, ce qui est extrêmement important pour la suite de la compétition. Cela compte de sortir du tatami et d’avoir un regard apprivoisé, quelques paroles bienveillantes.
Des podiums garnis.
Tous les combats étaient organisés en pouls. Le but est bien sûr de ne pas éliminer un combattant « débutant » dès le 1er tour ! Ainsi, tous ont pu avoir de 4 à 6 combats, une sacrée après-midi ! Le classement est sérieux, il y a bien un podium avec, comme il se doit, un vainqueur, un 2ème, deux places de 3, puis les places de 5ème et 7ème. Ce sont donc les points marqués à chaque combat qui permet ce classement, et c’est ainsi qu’il y a pu avoir plusieurs « 2ème ex-aequo ». C’est un aménagement de la règle officielle qui permet de valoriser chaque combattant. Par ailleurs, tout le monde est récompensé. Celui qui n’a marqué aucun point est appelé au pied du podium à côté des 5ème et reçoit aussi une médaille et les cadeaux qui vont avec ! C’est dans la continuité de tout cet évènement organisé autour du plaisir, de la valorisation et des encouragements.
De la convivialité… vétérans !
Toute l’équipe d’organisation, constituée des judokas des deux clubs organisateurs, est aux petits soins durant l’après-midi. C’est d’ailleurs très touchant, je trouve, de voir toutes ces ceintures noires qui, pour une fois, ne sont pas sur les tatamis de la compétition, mais en accompagnateurs des ceintures de couleurs ! Une belle image de notre discipline bien aimée où nous sommes tous complémentaires.
Le soir, un grand dîner est organisé pour les familles présentes : une spécialité régionale, préparée et servie par des judokas du club !
Vous l’aurez compris : tout ceux qui hésiteraient encore, inscrivez-vous l’an prochain sans faute, c’est une superbe journée assurée, autant pour votre judo que pour votre plaisir personnel.
C est ce que je recherche dans mon club. Des rencontres comme des compétitions. Pour connaître le niveau aussi. Et savoir ce dont on est capable. Très bel article qui motive les veterans débutants.
Merci Rahmani pour ce commentaire ! Je me suis aperçue que cet article avait des bugs, ce que je viens de corriger… J’ai pu restaurer la vidéo, il me reste les images à insérer.
En tout cas, merci beaucoup de ce retour, je suis tout à faire d’accord. À voir quand l’édition 2023 de ce tournoi va avoir lieu !