Sandrine a repris le judo après plus de 20 ans d’arrêt, avec tout de suite la volonté d’aller en compétition ! Elle n’a pas perdu de temps, et elle nous raconte comment ça s’est passé pour elle.
Débutants, ceintures de couleurs, cet article est pour vous !
Bonjour Sandrine, je te laisse te présenter !
Bonjour, j’ai commencé le judo quand j’étais enfant. Et j’ai arrêté adolescente, vers 14 ans, dans l’idée de reprendre un jour. J’étais ceinture bleue à ce moment-là. Et puis l’idée s’est éloignée, je n’y ai plus pensé. Quand ma fille s’y est mise, de la voir sur les tatamis, ça m’a donné envie d’y retourner aussi ! J’ai donc repris à 36 ans… mais avec une ceinture blanche. Je n’étais pas vraiment à l’aise de reprendre ma ceinture bleue après plus de 20 ans d’arrêt.
Comment s’est passée cette « reprise » adulte ? Avais-tu de l’appréhension ?
Oui, j’avais beaucoup d’appréhension mais dès la première séance, j’ai compris que ça allait bien se passer. Ce que je craignais, c’était les chutes. Je me disais que si j’avais un blocage à ce niveau-là, je ne pourrais pas faire de judo. Ce serait fini dès le départ en fait… Eh bien, la bonne nouvelle, c’est que ça ne s’oublie pas ! Bien sûr, au niveau technique, j’avais perdu. En plus, je ne faisais pas de sport, donc je n’avais pas du tout une bonne condition physique. Mais c’est tellement plaisant qu’on se dépasse sans même s’en rendre compte ! Et finalement, on progresse quand même assez vite !
À quel moment l’idée de faire une compétition t’est venue ?
Dès le départ, en m’inscrivant, je l’avais dans un coin de la tête. En fait, je n’aimais pas du tout la compétition quand j’étais enfant. J’avais un club où on nous imposait d’en faire quelques-unes dans l’année et c’était vraiment pour moi une torture. Je n’avais pas confiance en moi et du coup, je me figeais. Je ne faisais rien. C’est pour ça que j’avais dans un coin de la tête de réessayer. Je voulais voir ce que c’était, si ça pouvait me plaire, et puis prendre ma petite revanche sur moi-même. Je voulais me montrer que j’étais capable de donner le meilleur de moi-même en compétition.
Au début, je n’osais pas trop, j’attendais le déclic. J’attendais de voir passer une compétition un peu abordable. Et puis, justement, il y a eu le Tournoi des Monts. C’était la première édition, en 2019, et je me suis dit que c’était exactement ce qu’il me fallait. Je me suis lancée !
Pourquoi tu n’avais pas confiance en toi quand tu étais enfant ?
J’étais vraiment petite pour ma toute première compétition. J’avais hâte de savoir ce que c’était mais ça s’est pas mal passé. Quand on est petit, on est un peu impatient… J’ai du attendre tout l’après-midi, elle n’était peut-être pas hyper bien organisée, je ne sais pas… J’ai attendu très longtemps… Et comme il n’y avait pas beaucoup de filles, je me suis retrouvée toute seule. Du coup, on m’a mise avec des filles plus âgées, ceintures vertes, alors que moi, j’étais petite. J’ai perdu et j’étais très vexée en fait. Je m’en voulais d’avoir perdu comme ça, je me sentais mal. Ensuite, chaque défaite en compétition me faisait sentir encore plus mal. En fait, j’étais vexée, je m’en voulais d’avoir perdu comme ça… Enfin je me sentais mal. Et chaque défaite en compétition me faisait sentir encore plus mal. Du coup, je perdais encore plus confiance et je ne voulais plus y aller. Je me trouvais nulle et j’avais tellement peur de décevoir, tellement peur qu’on me trouve mauvaise que je ne faisais aucun effort. Comme ça, si je n’essayais pas, je ne pouvais pas perdre parce que j’étais mauvaise !
Vus tes souvenirs d’enfance, comment as-tu géré l’approche de cette nouvelle compétition, maintenant adulte ?
Je me suis rendue compte assez vite que je n’étais plus du tout dans la même optique. Je me fichais du résultat ! Ce qui importait pour moi, c’était de m’être vraiment battue, d’avoir vraiment donné le meilleur de moi. Ce qui fait que la, ça ne tenait qu’à moi, ça ne tenait pas à l’environnement. Du coup, quelque part, j’étais sure d’atteindre mon objectif.
Comment t’es-tu préparée ?
Je n’ai pas fait de préparation particulière… J’y suis allée comme ça, j’étais juste impatiente… Comme c’était les deux clubs que je fréquente qui étaient organisateurs de l’événement, il y avait tout de même un petit côté rassurant. Et c’est vraiment plus sympa de ne pas être seule ! C’était un peu comme une fête qu’on attend… Même le jour de la compétition, je n’ai pas été vraiment stressée. Un petit peu d’appréhension au moment de combattre mais pas plus que ça.
Comment s’est passée la compétition en elle-même, quel bilan en as-tu tiré ?
Ça s’est super bien passé ! Mes objectifs étaient atteints, et en plus, j’ai fini première dans ma catégorie ! J’ai vraiment pris plaisir, je me suis bien amusée et j’ai adoré l’ambiance… C’est vraiment une compétition avec uniquement des ceintures de couleurs. Il n’y a donc pas de pression. Par contre, c’est dans des conditions réelles de compétitions, avec des arbitres officiels, une équipe médicale, etc. Il y avait même des ceintures blanches ! Et tous vétérans, c’est-à-dire plus de 30 ans.
Penses-tu continuer la compétition, et si oui pourquoi ?
Oui, dès ce jour-là, j’ai voulu continuer. Je n’ai pas pu en faire beaucoup à cause du COVID, je n’en ai fait que 2 ou 3 autres. C’était donc sur le circuit vétérans, et j’ai trouvé ça super ! Je n’ai qu’une hâte, c’est d’en refaire. Ce que j’aime, c’est ce petit stress, ce bon stress ! C’est grisant en fait ! Et puis c’est du plus ! Moi, dès que je peux prendre un peu plus de judo, je suis contente ! Il faut voir aussi que ce sont des adversaires qu’on ne connaît pas, c’est intéressant. Et c’est l’occasion de combattre contre des gens qui sont du même gabarit et du même âge, ce qui n’est pas toujours évident au club.
C’est aussi beaucoup de belles rencontres. Je ne sais pas comment c’est sur le circuit senior mais en tout cas, sur les vétérans, il y a quand même toujours beaucoup de convivialité… On rencontre des judokas d’un peu partout et c’est super sympa !
Est-ce que la compétition t’a fait progresser ?
Oui, c’est certain ! En randori, on fait souple, on n’a pas de pression. En compétition, on est à 100% , on ne veut vraiment pas tomber, ça fait travailler différemment. On veut aller à fond et d’ailleurs, même si on ne fait que quelques minutes de judo au final, on a de sacrées courbatures le lendemain ! C’est là qu’on se rend compte qu’on était vraiment à bloc ! C’est très vrai oui…On voit à quel niveau…
À ce jour, seul le tournoi des Monts accueille les vétérans ceintures de couleurs : peux-tu nous en parler ?
Je fais partie de l’un des clubs organisateurs, le Judo Club Saint-Martin-en-Haut et je suis maintenant dans l’équipe organisatrice. Pour 2021, le tournoi aura lieu le 20 novembre, avec des inscriptions jusqu’au 10 novembre. Si vous avez plus de 30 ans, et que vous êtes de ceinture blanche à ceinture marron, vous pouvez nous rejoindre. Les catégories de poids sont les catégories officielles, excepté qu’il n’y aura pas de -48 kg chez les femmes ni de -60kg chez les hommes, et que pour les femmes, on s’arrête à +70kg, et pour les hommes, à +90kg. Pour les âges, les 30-40 ans seront ensemble, puis les 40-45 ans, les 45-50 ans, et enfin les +50 ans. La pesée à lieu à l’arrivée le jour même, sur l’heure du déjeuner. La compétition se déroule l’après-midi et il y a un repas le soir qui est compris dans l’inscription.
J’invite tous les clubs à partager à leurs ceintures de couleurs !
Merci beaucoup Sandrine pour ton témoignage ! Merci aux clubs organisateurs pour ce superbe tournoi. Secrets de Judokas devrait être sur place pour faire un reportage vidéo !
Accédez au reportage en cliquant ici.
Rendez-vous sur la page facebook du club organisateur de Saint-Martin-en-Haut pour prendre toutes les informations que vous souhaitez
Club co-organisateur : l’Association Pelaude de Judo, à Saint Symphorien sur Coise.
Bon tournoi à toutes les ceintures de couleur vétérans !