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J'ai eu la chance de rencontrer Laurent Meseguer au Paris Grand Slam 2024. Il m’a offert son livre « Gagne  ! », dans lequel je me suis vite plongée. Si j’aime la préparation mentale, pour le judo mais aussi dans ma vie en général, c’est parce que ça fait réfléchir à qui l'on est et ça fait évoluer. Je suis convaincue que pour progresser au judo, la tête, ça compte ! 

Laurent Meseguer : un parcours éclectique


L’humain au centre

Je suis Laurent Meseguer, j'ai 45 ans, trois enfants et j'ai un parcours plutôt éclectique dont le dénominateur commun, c'est l’humain. J'ai été travailleur social, policier dans le 12e arrondissement de Paris et je suis élu depuis maintenant une quinzaine d'années dans la ville de Sartrouville, dans le 78. En parallèle de tout ceci, j’ai été athlète en judo. Je me suis entrainé quelques années en région parisienne, d'abord dans le club de Thiais lorsque je suis arrivé de Marseille, puis dans le club de Sartrouville. 

L’ADN du sportif

J’ai aussi été entraîneur après ma vie d’athlète. Et depuis maintenant 12 ans, je suis co-fondateur de l'entreprise Eclevia qui est un organisme de formation spécialisé en performance managériale, impulsé par la préparation mentale. On travaille dans trois sphères : le sport, l'entreprise et la politique. Il y a un gros pôle, bien sûr, sur le sport, parce que c'est l'ADN de l'entreprise et... le mien !

Signature Judo

Dans le livre, on voit beaucoup de judokas qui apparaissent. C'est ma signature d'une certaine manière, étant donné mon parcours et aussi les affinités à la base. Les personnes qui savaient que je faisais de la préparation mentale m'ont sollicité en premier. En même temps, c’est ouvert. Je me suis ouvert au football, au tir à la carabine, à la lutte, au kickboxing, au karting… Beaucoup d'autres sports dans lesquels je me suis engagé et où j'ai pu vivre de belles aventures au côté de super athlètes.

QU'EST-CE QUE la préparation mentale ?


uNE QUESTION D'HABILETÉS

La préparation mentale, pour rappel, c'est un entraînement des habiletés mentales. Savoir définir un objectif, savoir bien se concentrer, être capable vraiment d'être focus sur quelque chose quand on le souhaite, quelle que soit la difficulté, savoir s’activer ou se désactiver… C'est un travail sur les émotions, sur l'état d’esprit. Il y a beaucoup de thématiques à l'intérieur de la préparation mentale. 

Pour quel objectif ?

On peut avoir envie d'utiliser la préparation mentale quand on a un objectif précis, ambitieux. Toutefois, on peut avoir des objectifs de comportement : vouloir prendre du plaisir alors qu'on n’en prend peut-être pas assez parce que, dans sa pratique, on se comporte d'une certaine manière. On aimerait avoir un nouveau comportement pour se faire plus plaisir par exemple, c'est possible. 

Aujourd’hui, on n’est pas uniquement dans une démarche de haut niveau, de performance, de haute compétition… On peut être, tout simplement, dans une démarche d'amélioration au niveau que l'on souhaite.

Pour quel âge ?

Dans la préparation mentale, la maturité est à prendre en compte. On sait très bien que chez les tout-petits, l'objectif à long terme ne parle pas trop ou un peu moins. On est plus sur des objectifs à court terme. Chez l'ado et le jeune adulte ou l’adulte, l'objectif à long terme est essentiel. On sait très bien que les personnes qui réussissent plus facilement, en général, sont des personnes qui se projettent, qui visualisent leur objectif à long terme. Ça permet de tracer le chemin, de savoir vraiment où on va, assez naturellement, même sans parler de préparation mentale.

Les enfants

Si on souhaite accompagner des très jeunes, c’est possible, étant donné ce qui est proposé comme outil. On peut faire acquérir un certain état d’esprit, comme transformer les obstacles en opportunité, avoir une lecture du monde positive, savoir respirer, savoir gérer ses émotions… On peut le faire à tout âge. Ce sont des outils qui font partie de la préparation mentale. Par contre, ce ne sera pas forcément dans un but de performance mais simplement de connaissance de soi et d’appréhension, on va dire, de la vie, de la meilleure façon possible. 

Les ados

Après, chez les ados, c'est aussi possible bien sûr, mais avec un accompagnement. En terme de maturité, les exercices qui sont proposés, notamment dans le livre que j'ai écrit, demandent une réflexion assez profonde. Parfois, avoir quelqu'un qui vous challenge, qui pousse un peu plus loin la réflexion, c'est intéressant. Mais un adolescent qui a vraiment envie de s'impliquer peut le faire très clairement par lui-même aussi ! 

Les adultes

Ça va jusqu'à tous les âges parce qu'à l’époque, je faisais des formations pour se préparer mentalement à la retraite.

La « préparation mentale pour tous », c'est quelque chose qui est faisable et que je recommande mais pas forcément dans une dynamique de surperformance. 

La préparation mentale : une solution à tout ?

La préparation mentale, au vu du nombre d'exercices qui est proposé, offre la possibilité d’avancer, de résoudre un certain nombre de problématiques. Quand je dis problématique, ça veut dire un axe de progrès bien ciblé sur lequel on va mettre le paquet pour progresser. 

Quand commencer une préparation mentale ?

C’est mieux d’adosser sa préparation mentale à un objectif précis. Mais en vérité, comme je l'ai évoqué tout à l’heure, ce qui est écrit dans ce livre n'est pas simplement une préparation mentale. C'est un modèle de performance. C'est-à-dire que toutes les étapes présentées garantissent une implication totale de la personne qui va donner tout ce qu'elle a dans les outils proposés. Je rappelle que ce livre est un contenant et que le contenu, c'est la personne. On va dire que ce livre est le reflet de l'approche que j'ai toujours eue : celle de la citation de Benjamin Disraelli :  

« Le plus grand bien qu'on peut faire à l'autre n'est pas de lui partager notre richesse
mais bien de lui révéler la sienne. »

C'est quelque chose qui me porte depuis toujours. Laisser une place importante à l’autre, là-dedans, parce que c'est sa place, son projet, son histoire, son parcours.

À partir de là, pour tout ce travail qui doit être fait, on peut puiser dans la méthode certains outils même si on n’a pas d’objectif. On peut se dire « Moi, j'ai envie de bien gérer mes émotions mais sans objectif particulier ». Mais au fond, il y en a toujours un, en fait. Si vous voulez gérer vos émotions, c'est qu'au fond de vous, vous vous dites « ah là, je pourrais améliorer ça… ». Si j'ai un centre d’intérêt, en principe, c’est qu'il y a une motivation vers quelque chose.

La complémentarité des accompagnements

Aujourd’hui, le préparateur mental a vocation à faire prendre conscience d'un certain nombre d'éléments pour qu'il y ait une cohérence entre ce que la personne est et ce qu'elle veut faire. Maintenant, c'est vrai que, dans les échanges, il peut y avoir des comportements, des réflexions qui mènent à avoir une réflexion plus profonde.

Laurent Meseguer en séance de préparation mentale

Par exemple, il arrive régulièrement que l’athlète ait des problèmes relationnels avec la famille qui datent d'un certain nombre d’années, des comportements qui n’étaient pas adaptés plus jeunes, comme l'anorexie ou d'autres choses comme ça… Si ça vient, si ça ressort et que ça n'a pas été traité par un spécialiste, alors je propose à l'athlète d'aller consulter quelqu'un qui est spécialisé sur le sujet. Je vais le mettre en contact avec la bonne personne ou je l'invite vraiment à faire ses recherches si elle veut chercher par elle-même. Ça peut être un psychologue ou un autre spécialiste bien précis par rapport à sa problématique.

Tout en continuant à l'accompagner bien sûr ! Mais il faut qu’il puisse avoir l'encadrement adapté, les professionnels adaptés autour de lui parce que le rôle du préparateur mental, c'est le travail des habiletés mentales. Même s’il y a une grosse partie de travail sur la connaissance de soi, qu’on va gratter en profondeur, faire de l’introspection… 


DÉCOUVRIR ET APPLIQUER LA MÉTHODE "GAGNE !"


COMMENT UTILISER LES OUTILS DE LA MÉTHODE ?

C'est vrai que je propose, dans le livre, un travail à partir d'objectifs, de l’idée du « je veux arriver là avec détermination etc. ». Mais si vous voulez picorer des outils pour progresser et travailler certains axes, vous pouvez aussi le faire. Ce livre, qui est très structuré d'une certaine manière, offre aussi une certaine liberté. Et c'est ce qui est sympathique, je trouve, dans sa lecture parce que ça permet vraiment à tous ceux qui veulent, de le lire d’abord « en diagonale » pour se sentir inspiré, sentir s'ils ont envie de s'engager pour, ensuite, faire une lecture avec l'application de tous les outils.

adapter les outils en fonction du timing

Pour savoir quel outil appliquer, c’est une question de timing, en fonction des objectifs. Si j'ai une personne qui arrive et qui me dit : « dans 4 mois, j'ai tel objectif et c'est vraiment important », alors il faut qu'on avance. Je ne vais pas éliminer tous les outils bien évidemment mais j'ai une sorte de colonne vertébrale où il y a certains exercices qui sont incontournables. Par exemple : la détermination de l’objectif. Il faut qu'on soit très clair dessus, c'est essentiel. On fait le travail sur le pourquoi et donc la motivation profonde : savoir pourquoi cette personne veut s'engager à ce point. Ensuite, on crée la maxime qui est l’un des outil phares. Je dirais même que c'est la spécificité de ma méthode, sa singularité. Il s’agit, avec cette maxime, de créer un fil conducteur, un garde-fou qui permet de garder le cap, comportementalement parlant, en direction de son objectif. 

Citation de Laurent Meseguer, auteur du livre de préparation mentale "Gagne !" pour le judo

Enfin, bien sûr, on travaille sur l'état d’esprit, à savoir le « gagnant-gagnant » qui permet de s'engager dans le présent à 100 % de ses qualités. Et pour finir, l'ancrage émotionnel. Ce sont les points forts.
Finalement, si je les résume, c'est on sait où on va, on sait pourquoi on y va. On a un fil conducteur et un garde-fou pour maintenir le cap en terme de comportement. Notre esprit, par la maxime et le corps, par l'ancrage émotionnel, va nous faire avancer vers notre cible de la manière la plus cohérente et la plus efficace possible.

Le SECRET DE LA RÉPÉTITION

Dans la pratique de ces outils, ce qui est bien, c’est que c'est assez libre en terme d’organisation. Par contre, il y a des prescriptions. Quand on finit une séance, tu vas avoir, par exemple, 50 répétitions d'ancrage à faire par jour. C’est beaucoup mais on dit souvent « objectif exceptionnel, moyens exceptionnels » donc il faut savoir ce qu'on veut. Si on veut vraiment modifier un comportement, si on veut vraiment s'engager pleinement dans quelque chose et qu'on a un timing, une horloge qui tourne, il faut travailler, c’est inévitable. 

Citation de Laurent Meseguer, auteur du livre de préparation mentale "Gagne !" pour le judo

Il y a une citation grecque qui dit « 1000 actes de vertu créent la vertu ». Il est clair que si on veut acquérir une valeur, quelque chose de fort, la répétition est obligatoire. L'équation pour moi, parfaite, c'est motivation répétition environnement. On doit avoir l’environnement, on doit être motivé mais on doit aussi répéter les outils mentaux, comme des uchikomis. Il n’y a pas le choix. Ça coûte de l’énergie, du temps mais c'est nécessaire. 

GARANTIR LA QUALITÉ

Sur l'organisation de la journée, quand il y a plusieurs outils à travailler, on va dire que c'est un « management libre » : vous pouvez en faire un peu le matin, comme, par exemple, l'ancrage parce que vous aimez bien le faire au réveil, vous vous sentez bien… Puis, vous faites les répétitions de maxime le midi… Vous pouvez même découper et en faire 25 le matin et 25 le soir ! Ce qui est important, c'est la qualité.

J'ai des athlètes, par exemple, qui faisaient leurs exercices à la va-vite, sans être émotionnellement engagés ou du moins pas suffisamment. S'ils ne sont pas assez engagés, qu’ils pensent complètement à autre chose et que c’est fait à moitié, ça ne va pas marcher. C'est donc une question d’engagement. Il y a un certain nombre de répétitions à faire mais c'est pas non plus extraordinaire… Surtout que les athlètes, en général, de haut niveau ont des vies à côté. Une organisation, des familles, un boulot… Donc il faut qu'ils arrivent à caler tout ça ! Dans tous les cas, je trouve que pour le résultat que ça peut donner, ça vaut le coup et ce n’est pas tant que ça.


EXEMPLE 1 : la question de la motivation DANS LA MÉTHODE "GAGNE !"

Différentes sources de motivation possible

Je n’ai aucun jugement par rapport à la source de la motivation. Je m’en suis toujours gardé parce que la motivation des personnes est toujours très personnelle. Au-delà de la motivation profonde, j'ai fait un travail sur, on va dire, toutes les "théories de la motivation" qui existent et j'ai ressorti un certain nombre de questions très simples qui permettent de voir vraiment ce qui nous anime. Souvent, il y a plusieurs éléments, il n’y en a pas qu’un. Peut-être qu’il y en a un qui est plus important que les autres, certainement, mais ce qui est certain, c’est qu'il y a plusieurs éléments.

Il y en a certains qui vont prendre beaucoup de plaisir à pratiquer de manière très saine et se régaler en direction de leur objectif… et ça se passe très bien. D'autres ont des objectifs qui n'ont strictement rien à voir avec la pratique. Par exemple, montrer à ses parents, parce qu’ils ont peut-être été maltraités, qu'en fait, ils sont quelqu’un. Montrer leur valeur, d'une certaine manière, ça arrive dans beaucoup de situations.

Faire évoluer ses motivations au service de son projet

Mais je pars d'un principe très simple : j'accueille la personne comme elle est au début et on va avancer avec ses attributs, ses ressources, son histoire, son éducation. Si ça suffit pour avancer, souvent, la guérison se fait aussi par la réalisation. Si par contre, effectivement, on se rend compte que c'est quelque chose qui amène des mauvaises réactions, des mauvais comportements, alors doucement, j’utilise des exercices sur la vision de soi, sur l'amour de soi, l’estime de soi en général. Et doucement, la tête va se rééquilibrer. Ça se fait dans le temps parce qu’une personne, à 18 ans, n'est pas la même qu'à 25 ans !

Considérer la maturité dans la motivation

Prenez l'exemple de Kilian Leblouch : entre la 1ère et la 6e année, ce n’est pas le même ! Ses motivations ne sont pas les mêmes. Il est dans une recherche, à la fin, de plaisir, une recherche de s'approprier complètement son histoire d'une certaine manière… Et dans tous les cas, c’est très équilibré, très engagé, très cohérent dans son ensemble. Au début, il y avait ce côté « je vais prouver à tous », ce qui n'est plus là aujourd’hui.

En fonction de la maturité, au fur et à mesure, les valeurs évoluent, on n’a pas toujours les mêmes ou du moins, elles ne sont pas toujours exactement à la même place, hiérarchiquement parlant, entre notre plus jeune âge et quelques années plus tard. L'histoire est passée par là. 

Le travail lui-même rend la motivation mouvante

La question de la motivation et de son évolution, même au cours d’une même saison, est capitale. Je l'explique en quelques lignes à peine dans le livre mais en fait, entre le moment où on détermine son objectif et la 7e étape que je propose où on va valider le travail, l'ancrer, il y a un certain temps qui se passe. 

Si vous avez commencé l'objectif dès le début, c'est-à-dire que vous êtes déjà engagé dans le chemin, alors effectivement, vous allez "au fil de l’eau" vous adapter. Mais si vous faites la préparation mentale avant de démarrer vraiment votre chemin vers l’objectif, c’est un peu différent. 

La méthode est faite de façon à ce que vous déterminiez l'objectif dans un premier temps. Mais quand vous travaillez sur cette connaissance de soi, automatiquement, vous allez peut-être retravailler votre objectif derrière. Vous allez vous dire, par exemple, que vous avez déjà telle ou telle ressource et donc pourquoi se donner cet objectif à échéance d’un an alors que vous pouvez le faire dès le mois prochain ? Ou le contraire ! 

"Finalement, aujourd’hui, au vu de ce qui ressort de ce travail sur la connaissance de moi, je ne suis pas prêt pour dire que dans 2 mois, je peux réaliser ceci… Donc je vais me donner un an....". Ces ajustements sont essentiels. D'ailleurs il y a des exercice bien précis pour travailler cela.

Changer d'objectif par rapport à sa motivation

Vous pouvez même avoir des personnes qui vont se rendre compte que ce n’est pas, en fait, un objectif qui compte pour eux. Ils ne mettent pas vraiment une cohérence à s'engager de cette manière et vont prendre le projet dans un angle beaucoup plus, je dirais, « relâché » (même si c’est toujours bien d'être relâché !), sans y donner une importance particulière. Ils se rendent compte que ce n’est pas si important pour eux… C'est une réalité de terrain qui s'est imposée à moi dans mes accompagnements, de temps à autre. Mais en tous cas, tout au long de la méthode, on a la possibilité de revenir à l'objectif et de l’affiner, le réajuster voire le changer ou complètement dire que ce n’est pas intéressant d’y aller pour diverses raisons.

C'est bien sûr perturbant, parfois, au début pour l'athlète ou même pour le préparateur mental d'une certaine manière… Parce que c'est engageant, quand même, d’arriver au fait que la personne vous dise « finalement, je n'ai pas envie d'y aller ». On peut se poser la question aussi de faire davantage réfléchir la personne, ce n’est pas anodin dans une histoire. 

EXEMPLE 2 : LA VISUALISATION DANS LA MÉTHODE "GAGNE !"

La visualisation associée ou dissociée

La visualisation, dans son ensemble, c'est le fait de se projeter mentalement et de voir, par exemple, son objectif, un parcours, se voir réussir etc. 

On peut le voir de deux manières : de manière « dissociée », c'est-à-dire qu'on se voit de l'extérieur comme si on voyait un film. Là, on est le spectateur de son histoire. On est de l’extérieur, comme si on était spectateur et ça permet d'avoir une vision macro. On peut l’ajuster. On pourrait même, d’ailleurs, dire que si on visualise une technique qu’on veut améliorer par exemple, alors on peut se voir au ralenti ou au contraire de manière à faire la technique rapidement. On peut la voir sous divers angles, regarder que les pieds ou que les hanches, que le haut du corps, le déséquilibre, etc. Il y a beaucoup de de possibilités donc ça permet de créer le plan, finalement, l'architecture de tout ça.

Il y a aussi la visualisation dite « associée », c’est à dire qu’on est l'acteur principal, on voit aussi mais à l’intérieur : je vois la main exactement comme je la vois maintenant. On sent, on ressent qu’on y est. Ça peut être l'odeur, le toucher, ça peut être la sensation intérieure… Il y a ce côté d’ « engrammer », c'est à dire d’ancrer au fond de soi la sensation.Tout ceci fait partie de la visualisation dite « associée ». 

Comment utiliser la visualisation selon ses capacités ?

Par expérience, certains vont me dire qu’ils y voient flou, qu’ils ne sont pas à l’aise avec la visualisation associée ou dissociée. Et c'est vrai que ce n’est pas pour tout le monde. 

En fait, c'est normal de pouvoir penser à une image : si je te dis « éléphant rose » ou « voiture bleue » une image va t’apparaitre. Toutefois, quand il y a un objectif de visualisation, certains sont plus en difficulté que d’autres. L’entraînement, bien évidemment, sert à progresser dans ce sens. Mais dans le cadre d'une préparation mentale, dans le réel, je n'ai pas toujours le temps  de faire une formation spéciale à la visualisation. Donc je vais voir les préférences de la personne, la rassurer sur le fait que si elle ne sait faire que le dissocié ou l’associé, ce n'est pas très grave. Pourquoi ? 

D'abord, même si on a du mal à ressentir ça, personne n’est dénué d’émotion. Il y a toujours, quand même, une sensation qui est là même si ce n’est pas de manière très précise, très fine ou du moins perçu comme tel par la personne qui le fait.

Ensuite, l’élément commun aux deux approches, c'est ce travail émotionnel. Même quelqu'un qui fait de la visualisation extérieure va avoir, de toute façon, des émotions même s’il n’aura pas forcément le ressenti de la technique par exemple…

L'implication émotionnelle

La seule chose, c'est de savoir si le degré d'implication émotionnelle est vraiment ciblé sur la technique travaillée (si on travaille une technique) ou si c’est simplement un ressenti émotionnel de spectateur. En général les neurones miroirs font que si tu vois quelque chose, il y a une sorte de reproduction émotionnelle qui se crée. 

Quand tu regardes un film par exemple, tu vas être pris, dans le ressenti, sur ce qu’il se passe, ce que peut ressentir le personnage principal. Ce n’est pas tout à fait le même travail qu’en visualisation associée mais le ressenti peut être là. Certains me le disent : « je ressens de l'émotion quand même parce quand je me vois, ça fait quelque chose ». Dans ce cas, c'est très bien ! Il faut laisser le corps parler. 

LE MODE "COMMUNICATION DE CRISE"

Ce qui est bien, aussi, dans cette visualisation en mode spectateur, c'est qu’on peut travailler un petit peu comme en communication de crise. On va dire « Telle situation, je peux réagir comme ceci et j'adopte cette technique ou du moins cette façon de rentrer. Telle autre situation, je fais comme ça. Là ça bloque, alors je fais… » 

En visualisation, ce n’est pas toujours fluide. Parfois, on a un blocage et on n’y arrive pas, même en visualisation. On a le droit, du coup, de revenir en arrière pour ajuster, mettre un zoom… 

CONSIDÉRER LE CARACTÈRE IMPRÉVISIBLE DU JUDO

C’est important de se dire que ça ne se passe pas toujours comme on a prévu, loin de là et quel que soit le niveau d’ailleurs. Que ce soit un niveau débutant, intermédiaire ou de très haut niveau : ça ne se passe pas comme prévu. Si je prends l’exemple du haut niveau, il y a des adversaires qui ont des schémas technico-tactiques ou des morphologies spécifiques et on peut se préparer, parce qu'on a constaté qu'on avait quelques difficultés, peut-être, pour rentrer une technique face à eux. Sur un gaucher par exemple, on va avoir effectivement des objectifs de travail précis qui, dans ce cadre-là, vont fonctionner parce que ça apporte des solutions en plus. 

Mais la personne qui est en face de vous, elle n’a pas fait pas la sieste pendant 2 mois ! Le temps de revenir combattre contre vous, elle a refait un travail, peut-être, spécifique sur vous donc il faut garder cette capacité d’adaptation. Il ne faut pas croire que parce que vous avez travaillé en visualisation mentale, tous les cas de figures possibles sont vus et qu’il n’y en a pas un autre qui va sortir !

Exemple de la préparation aux JO

Dans le cadre des JO qui arrivent, j’accompagne deux athlètes : Walid Khyar et Romane Dicko. Et effectivement, on garde cette capacité d’ouverture, de sensations pour ne pas être simplement des robots qui ne sont pas en capacité de s’adapter. On veut des gens qui soient véloces mentalement, agiles, en capacité de réagir à toutes les situations, sur tous les adversaires même inconnus. 

Citation de Laurent Meseguer, auteur du livre de préparation mentale "Gagne !" pour le judo

Dans tous les cas, il y a quelque chose qui est très important : savoir se focaliser sur soi et sur ce qu'on sait faire ou ce qu'on a travaillé à l’entraînement. Qu’on connaisse ou pas les adversaires qu’on va avoir, on sait très bien qu'on a des morphologies différentes face à nous, des personnes, des gabarits différents, avec toutes les caractéristiques (gauchers, droitiers…), des gens qui lancent des mouvements d’épaule, de hanche, qui vont arracher, qui vont contrer… 

Donc on a cette possibilité, déjà, de travailler ces critères technico-tactiques en amont, sans visualiser une tête précise, face à quelqu'un qui n'a pas de visage en fait... D’ailleurs, j'ai envie de demander si ça a vraiment un intérêt de toujours personnaliser l’adversaire qu'on a en face. Je ne suis pas certain parce que parfois, on peut y mettre de l’émotion. Je parle pour tous les niveaux. 

Écrire sa propre histoire

Par exemple, si on prend le cas de Walid Khyar aux prochains JO, il va prendre un certain nombre d'athlètes avec des pédigrés de type médailles mondiales comme lui. Donc l’idée, ce n’est pas de personnifier de trop le combat mais plutôt d'appliquer ce qu'on sait appliquer. Non pas de la manière la plus froide possible mais de la manière la plus détendue, relâchée, engagée. C'est important. 

Citation de Laurent Meseguer, auteur du livre de préparation mentale "Gagne !" pour le judo

Le but n’est donc pas de prendre le curriculum vitae de l’autre ou son histoire avec tout ce qu'il peut y avoir autour d’engouement, mais tout simplement, prendre des techniques, des tactiques et appliquer une stratégie gagnante face à cette personne. Et que ce soit elle ou une autre avec cette configuration, j'utilise cette stratégie, j’applique.
C’est ça qui est important pour ne pas trop personnaliser le combat mais, simplement, écrire sa propre histoire et imposer son projet à l’autre. 

Progresser grâce à la visualisation

Il est aussi possible de visualiser une technique que l’on ne sait pas encore faire… J’ai beaucoup d’exemples comme ça. Un peu comme quand on rêve soi-même, qu’on s'est vu faire une technique et que du coup, ça nous paraît familier, on se sent plus à l’aise. 

Avec Amélie Guihur, exemple que je cite dans le livre, il y a eu un gros travail sur une technique, haraï goshi, que l’athlète ne faisait pas. Elle était tant frustrée d'être blessée qu'elle ne voulait pas perdre son temps. Elle l’a alors tellement répété, des centaines et des centaines de fois, que sur une fille qui était dans une catégorie supérieure et championne de France, elle a réussi à mettre un ippon sur un combat décisif. C’est sûr que ça fait une belle histoire mais au-delà de ça, il faut comprendre que le cerveau ne fait pas la différence entre ce qu'on fait et ce qu'on ne fait pas. Bien sûr, nerveusement ou musculairement parlant, il fait la différence. 

Mais cette visualisation est un travail très important en complément du travail technique. Et si on ne peut pas, physiquement, bouger, faire ce travail va nous permettre d’avancer, d’automatiser, de rendre familier le mouvement. On va se le faire sien comme si, en fait, on l'avait toujours fait, surtout si on le fait qualitativement.

La visualisation, les uchikomis, même combat ?

Si on regarde de plus près, combien de judokas de tous les niveaux qui, épuisés, font des uchikomis inadaptés, mal faits, à l’échauffement, en train de discuter avec son copain… Je l'ai fait également, ce n’est pas une critique mais, dans tous les cas, on se rend compte qu'on automatise quelque chose qui est mauvais. 

Les plus anciens que je connais dans le monde du judo nous rappellent toujours à l'ordre par rapport à ça. Tout le monde souffle en rechignant mais ils ont raison, c'est un temps perdu sinon… Et c’est même pire que ça, c'est une déformation ! Il vaut mieux ne rien faire parce qu’on permet à notre corps de faire des demi-rotations, des positionnements de poignets, d’épaules, de hanches qui ne sont pas, en fait, les bons. Au final, on automatise quelque chose qui est, en fait, pas du tout adapté à ce qu'on veut faire. On perd du temps voire on va dans la direction contraire. La visualisation est dans la même logique. Bien faite, ça peut aussi permettre d'aller affiner la qualité. 


LA PÉPARARATION MENTALE EST-ELLE UTILE POUR LES CHAMPIONS ?

GAGNER... ET APRÈS ?

Ce livre est le fruit de 20 ans de réflexion et plus de 10 ans de pratique, mais en vérité, la méthode ne peut qu'évoluer avec le temps et avec les expériences vécues encore et encore. Progresser, c'est le propre de l’Homme. Je crois qu'on est sur terre aussi pour utiliser tout ce qu'on nous a donné, le mettre en pratique.
Si on est déjà « bien », c’est à dire qu’on se sent en phase avec nous-même, équilibré, alors la préparation mentale peut être utilisée de manière très large. 

Citation de Laurent Meseguer, auteur du livre de préparation mentale "Gagne !" pour le judo

Comme je le disais, il y a des outils très divers à l’intérieur, permettant de stabiliser des situations, de progresser et de faire le point en fonction des besoins du moment.
Quelqu'un qui gagne déjà n'a peut-être plus envie de gagner dans le même domaine, il veut peut-être faire autre chose, peut-être arrêter. Au contraire, il a peut-être encore envie de gagner et pour gagner encore et encore, il faut progresser encore et encore et si c'est la motivation, c'est alors important de stabiliser ça.


REVOIR SANS CESSE Les fondamentaux

Il y a des athlètes qui, sur des classiques, des bases fondamentales, vont oublier certains éléments alors que c'est quelque chose qu'on avait travaillé au début.

Pour tous les athlètes avec lesquels j'ai travaillé, il a été important de rappeler certains fondamentaux, notamment le fameux « gagnant-gagnant » qui dit, en gros, qu’on doit être confiant, c’est à dire avoir la conviction qu’on a les moyens de pouvoir imposer son projet. Ensuite, autre fondamental, être déterminé, c'est-à-dire être prêt à tout (dans les règles bien évidemment) pour réussir son objectif. Également, en fondamental, être 100 % dans le présent, utiliser 100 % de ses qualités dans l’action. Prendre très au sérieux la personne que l’on a en face. 

Sur ce point essentiel et qui parait très simple par exemple, il peut y avoir des moments où on se dit « oui ça va le faire… », y compris pour des sportifs de haut niveau. Ou encore, en plein combat, se dire que c’est en train de passer… Et c’est là qu’il y a ces petits relâchements qui peuvent être fatals.

AUTOMATISER UNE ROUTINE DE PERFORMANCE

Autre exemple, quand on prend quelqu'un qui est dans une dynamique de victoire et qui se retrouve face à quelqu'un qui est moins bien classé, alors c'est vrai qu’il va avoir cette confiance, cette fluidité dans le corps qui fait que ça peut passer… Mais si vous l'abordez d'une manière où vous vous sentez un peu trop supérieur, alors le problème n’est plus d'avoir confiance mais de faire le lien entre la confiance et ce que vous produisez concrètement. Si vous produisez 90 % de ce que vous êtes et que l'autre utilise ses 100 %, elle sera meilleure même si ce n’était pas le cas sur le papier. 

Laurent Meseguer avec Walid Khiar pour sa préparation aux Jeux Olympiques Paris 2024

Parce que finalement, vous, vous en avez gardé un petit peu sous la semelle, vous avez « géré » et si la différence de niveau n'est pas si grande, vous vous êtes mis en difficulté. 

L'idée est donc d’automatiser, par routine de performance, des manières uniques de combattre, d’appréhender la compétition. Quand je dis unique, ça veut dire toujours confiant, déterminé 100 % dans le présent et 100% des qualités dans l'action et prendre au sérieux l’adversaire.

Et ça, quel que soit le niveau, on se rend compte qu’on n'y est pas toujours tout à fait. 

Gratter les petits détails qui feront la différence

Ce sont des petits détails que l’on peut remarquer. Vous allez voir un athlète, d'un coup, qui va s'échauffer davantage ou faire un échauffement très très engagé parce que la personne en face, là, est différente. Ça veut déjà dire que vous modifiez votre manière d'appréhender les combats. C'est une question qui est importante ! Pourquoi tu changes ? Pourquoi tu ne le fais pas tout le temps ? Alors c'est dire que les autres, tu ne les prends pas au sérieux ? 

Il y a toute cette réflexion où il faut être vigilant. Parfois ça ne veut rien dire mais souvent, ça veut dire quelque chose. Dans tout les cas, il faut être attentif, d'où le fait que dans l'accompagnement en préparation mentale, on questionne beaucoup pour comprendre ce qu'il y a derrière les choix, les postures, l'état d'esprit d'un individu. On gratte un petit peu pour essayer de déceler ces petits détails qui font la grande différence à la fin. 


LE TRAVAIL DE LAURENT MESEGUER AU JOUR LE JOUR

une prépa mentale en amont ou sur le tatami ?

Il m'arrive d’aller voir les athlètes en compétition mais, très clairement, quand on est en France, je n’ai pas forcément de demande d'accompagnement sur le terrain. Accompagner le jour J, ça pourrait se faire. Je me rappelle qu’à l’époque, j’étais le préparateur mental pour le club de Champigny. Les entraîneurs travaillaient vraiment en mode équipe et je me souviens que pour un championnat de France par équipe, on me demandait même de faire un petit mot au début de la compétition. Ça dépend du management qui est mis en place.

Viser l'autonomie des athlètes

Mais, à vrai dire, le travail fait en amont fait que les personnes sont dotées d’outils. Elles les ont répétés et en fonction de la maturité, les outils sont utilisés. Je n’ai jamais vu d’athlètes complètement perdus quand le travail était bien fait en amont, qu'on a pris suffisamment de temps pour le faire. Mon but est que les athlètes soient autonomes. Ils ont déjà un encadrement de qualité avec les entraîneurs qui jouent ce rôle centralisateur donc il suffit qu’ils aient les éléments pour que ça puisse avancer tranquillement. Je ne regarde donc pas forcément. Par contre, s'il y a un sujet, ça ressort en général parce que je questionne beaucoup l’athlète. 

Un engagement total sur des durées variables

J’ai très peu d'athlètes et c'est volontaire. Je n’ai rien contre les boulangers mais… je ne vends pas des pains au chocolat ! C'est pour ça que j'ai fait le livre d’ailleurs. Quand je m'engage dans un projet avec quelqu’un, je m’y consacre totalement. Après, la durée peut varier. Par exemple, Romane Dicko, ça ne fait pas très longtemps que je l’accompagne, un peu moins d’une année… Alors que Walid Khyar, ça fait 7 ans. Je travaille généralement sur des contrats de 6 mois que l’on prolonge, réactualise. Mais l’idée, en gros, c'est d’avoir un objectif et d’y aller. Au fil de l’eau, on voit comment ça se passe et on avance. 

Mon but, à moi, ce n’est pas d'avoir des tonnes d’athlètes. D’abord parce que j'ai besoin de « tomber amoureux » du projet, de le sentir… Et aussi parce que, comme je disais en préambule, je suis dirigeant d'un organisme de formation donc j'ai pas mal d'occupation et je veux bien faire mon travail. Rien que là, avec le nombre d'athlètes que j’ai, qui est très petit, c'est déjà bien chargé. Donc ça me suffit !

Le livre "Gagne !" pour servir le plus grand nombre

Laurent Meseguer, préparateur mental de judo avec la méthode "Gagne !"

Si j'ai sorti ce livre, c'est pour que ce travail puisse être fait en autonomie. D’ailleurs, dans les retours de ceux qui me connaissent, c’est assez marrant car on me dit qu’on a l’impression que je suis là, à côté. Bien sûr, j'ai déjà des appels pour des compléments d'information etc. et j'y réponds avec grand plaisir parce que c’est important et je suis ravi que les gens s'impliquent à ce point pour atteindre leur objectif. Mais ce sur quoi j’insiste, c’est sur le fait que le livre est fait pour qu'on puisse avancer seul.

Alors est-ce que ce n’est pas mieux si on est accompagné ? Je dirais oui parce que ça challenge. Ce n’est pas parce qu'on a intégré les outils qu’on va avoir suffisamment de sérieux, parfois, pour les répéter dans le temps. 

Le petit "contrôle sécurité" sur la maison

Vous avez des gens qui arrivent très motivés, on fait deux séances, ils se sentent habités par une mission, complètement investis, engagés mais alors qu’on a à peine construit les fondations, où on va dire juste un ou deux murs, ils reviennent 6 mois après et ils ne comprennent pas pourquoi ils pleut dans la maison ! Mais on n'a pas construit les autres murs, le toit... C'est ça le problème !

Alors avec le livre, il y a la maison complète… même le toit est étanche ! Maintenant, si la commission de sécurité passe, c'est toujours bien. C’est ça l’accompagnement.


PROJETS À VENIR AVEC LAURENT MESEGUER

Un accompagnement vidéo et un partenariat clubs

J'ai un projet par rapport à l'accompagnement parce que je ne peux pas me démultiplier. Je souhaiterais travailler sous forme de vidéos qui seraient un complément du livre et qui permettraient d'avoir une formation accompagnée, mais en vidéo. Ça doit arriver prochainement. 

J’ai aussi une autre idée : envoyer ça assez prochainement aux clubs. Pour que ce soit d'une efficacité redoutable, et c'est quand même le but.

CONSTRUIRE DES "HÉROS DU QUOTIDIEN" AVEC LES PÔLES

Je le dis dès le début du livre, mon but est, d'une manière générale et au-delà du judo, de construire ou de contribuer à construire des héros du quotidien, des athlètes engagés, de caractère. C’est d’ailleurs pour cela que je travaille au-delà du sport ou du judo, dans la politique et l’entreprise. Mon idée est "d’éduquer" d'une certaine manière. Pour rappel, éduquer vient du latin educare qui veut dire « faire ressortir le meilleur de soi ». Mon idée est de vraiment travailler dans la globalité.

Former les entraîneurs 

C’est pour ça que j’ai la volonté d’envoyer un document qui est quasiment prêt dans les différents pôles de divers sports afin de travailler auprès des jeunes sous une forme de conférence. Donner des éléments pour sensibiliser, pour qu'on puisse comprendre l'intérêt réellement et capter quelques outils. C’est ce que je fais déjà notamment avec la Ligue Île de France, Normandie, PACA. Je travaille à former, initier les entraîneurs de pôles et de clubs, qui ont des athlètes engagés en compétition, à connaître un certain nombre d’outils. 

Créer une culture commune

La suite de tout ceci est de remettre le livre aux athlètes et aux entraîneurs qui vont travailler dans une forme de culture commune, avec des exercices communs, ce qui permettra finalement de pouvoir travailler dans la même direction, de manière structurée. On parlait de structure au début n’est-ce pas ? Sans structure, ça me paraît compliqué surtout que les entraîneurs ne sont pas des préparateurs mentaux. 

COlLaborer avec les préparateurs mentaux en place

Cela dit, et c’est ça qui est bien, il y a déjà, dans certains pôles, des préparateurs mentaux. Je suis très ouvert à travailler avec d'autres préparateurs mentaux qui vont, en plus de leur approche, pouvoir s'appuyer sur ce modèle de performance. C’est ce que je fais déjà et ça enrichit tout le monde. Il n’y a pas de concurrence en soi dans ce cadre-là puisque moi, je ne cherche pas à accompagner les personnes dans les pôles. Je souhaite démocratiser au maximum mon expérience personnelle qui a montré un certain nombre de conséquences et de résultats et c’est pour ça que j’ai écrit ce livre. Je souhaite enrichir le monde de la préparation mentale puisque, d’une certaine façon, elle fait un peu sa « révolution », tout le monde en parle. Je voulais faire partie de cette dynamique pour « vulgariser » la thématique et surtout permettre aux gens de vraiment l'utiliser avec des exercice pratico-pratiques puisque ce livre est vraiment un livre de terrain. 

Citation de Laurent Meseguer, auteur du livre de préparation mentale "Gagne !" pour le judo

Chaque chapitre est constitué de la manière suivante : une explication technique, un outil illustré concret, un outil vierge, et l'anecdote qui permet vraiment de se dire que ce ne sont pas des incantations… Ce sont des techniques appliquées sur le terrain qui ont fait leur preuve. Même si, je le répète, ce ne sont pas, non plus, des recettes magiques. Il faut bosser. La formule magique n'existe pas, dans tous les cas, il faut beaucoup de travail.

Mais ce travail, s’il est fait de manière structurée, alors il permet d'avoir une motivation rationnelle et d'avancer en direction de son objectif. 

Démocratiser la méthode en dehors de l'objectif de performance pure

C'est vrai que j'ai cité plusieurs noms parce que ça parle à certains, dans le monde du judo. Mais je n'ai pas accompagné que des personnes qui faisaient du haut niveau. Quelqu'un qui a envie d'améliorer son uchimata, seoi nage ou son morote, c'est un travail tout aussi excitant. La sensation de mettre une technique qu’on a passé 2 ans à travailler, que ça bloquait et que forcément, on était frustré… est super excitante. 

Parce que c’est ça qui est très important : en judo, il n’y a pas que la performance ! Beaucoup d'ados arrêtent le judo, aujourd’hui, parce qu’ils ont trop misé sur le physique ou trop sur l’engagement, même mental, sans les outils ou techniques adaptés. On a des gens qui sont frustrés parce que le judo, c'est dur, c'est ingrat aussi parfois… Alors vous vous retrouvez à arrêter parce que vous sentez un manque de ressources techniques et que simplement, le physique et le travail d'engagement s’usent au bout d'un moment. S'il y a pas de résultats, on est alors dans un cul de sac. 

Utiliser la méthode pour les problématiques du quotidien, en dehors des tatamis

Le travail pour le plaisir de pratiquer techniquement, que ce soit pour la haute compétition ou pour s'éclater à ses entraînements ou à un championnat qui n’est pas forcément de haut niveau, c'est la même chose. D’ailleurs, je le répète, je travaille autant dans le judo que dans les autres sports mais également dans la vie de tous les jours. Quelqu'un qui a l'objectif de se sentir bien dans ses baskets, alors ce n’est pas vraiment un objectif parce que ça reste un but, c'est assez large mais quelqu'un qui a envie de se sentir bien, d'obtenir un poste, animer ses réunions de façon pertinente et sans stress, c'est bien parce qu'il sent qu'il a des choses à faire mais qu’il est bloqué. Il voit que ses réunions sont mal animées parce qu’il est stressé. 

Exemples

Par exemple, il y avait une jeune fille qui voulait passer un concours de commissaire priseur. Elle n’a rien à voir avec le judo sauf qu’en appliquant la méthode, elle y est arrivée. Sa maxime était "je professionnalise mes réponses et j'impacte le jury". J'avais un retraité, lui sa maxime était "je rassemble ma tribu et j'aide les plus nécessiteux" .

C’est donc assez large. J'en ai une, moi, pour les amis : "je crée du souvenir pour être toujours force de proposition".

Même une femme qui voulait allaiter, voyez comme les objectifs peuvent être différents, sa maxime était "je crée du lien et je donne le meilleur".

C’est donc quelque chose qui est utilisable dans tous les domaines et si je reviens au judo, alors en fonction de ce qu'on a envie de produire dans le monde du judo, on peut avoir des objectifs très ciblés, comportementaux ou de sensations intérieures.


RETROUVEZ LAURENT MESEGUER

Laurent Meseguer, auteur du livre "Gagne !" et moi

Vous pouvez vous procurer le livre sur laurentmeseguer.fr, également disponible sur d'autres plateformes en ligne. Le livre n'est pas en librairie car c'est une auto-édition. Eclevia, notre organisme de formation, s'est donc transformé en éditeur pour pouvoir mener à bien ce projet.

On peut aussi me contacter s'il y a des questions sur le sujet. Aujourd'hui, on va faire une campagne de formation, notamment dans les ligues, pour apporter aux entraîneurs, comme je le disais tout à l'heure, un certain nombre de billes supplémentaires sur le sujet. On va aussi faire cette campagne dans les pôles. Donc si vous avez besoin de parler préparation mentale, c'est avec grand plaisir, je suis ouvert bien évidemment.

MERCI LAURENT !

Laurent se tient disponible pour intervenir, sous forme de conférence, dans les clubs (de tous sports) et les entreprises.



👉 Pour un accompagnement personnalisé en préparation mentale, vous pouvez me contacter sur cette page pour avoir toutes les informations et en discuter.

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  • Bonjour, très ravis de lire cet ouvrage que vous avez mis à la disposition des judokas et le monde sportif, nous vous encourage pour la prouesse que vous conçus ce livre. Sportivement.

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