Julia Tolofua, vice-championne du monde 2022 et vice-championne d'Europe 2023 entre autres, chez les +78kg, a accepté de partager son expérience pour nous aider à mieux progresser. Un immense merci pour ton temps et ta générosité dans tout ce que tu partages avec nous ! Cette interview m'a vraiment donné de l'élan pour les entrainements alors bon travail à vous tous sur le tatami 😀.
📸 Toutes les photos sont issues du compte Instagram de Julia Tolofua.

L'entrée au pôle espoir

Apprendre à ne pas lâcher

Ce qui m'a vraiment marqué je pense, ce sont mes stages de judo au moment de rentrer en Pôle Espoir, en Corse,  à Ajaccio. J'avais 13 ans, j'étais jeune, je crois que je venais de passer ma ceinture marron. Les stages dans la montagne Corse avec Jean-Yves Andarelli, je peux dire que ce n'était pas des blagues, vraiment. Je pense que c'est la dureté de l'entraînement qui m'a marquée. En fait, à n'importe quel âge, à un moment donné, mentalement il faut s'accrocher, et c'est encore plus vrai à 13 ans...

Par exemple, après 2 ou 3 heures de marche, il nous disait : « Posez vos sacs ! ». On se regardait, on ne comprenait pas trop, on pensait faire une pause mais c'était bizarre … et pas du tout ! « Posez vos sacs et vous devez arriver en haut - c'était une belle côte - en courant. On devait courir, courir, courir ... Si ça m'a tant marqué, c'est parce qu'en fait, quand tu penses que c'est fini, et bien, il y en a encore. C'est terrible ! Et c'est là qu'il ne faut pas lâcher !

Voir le pôle espoir comme une belle expérience, avec des amitiés

En fait, je ne voulais pas aller en Pôle Espoir au départ. C'était loin de chez mes parents et en Corse, on n'avait pas le TGV, c'était les michelines. Donc le train mettait 5h pour faire Calvi-Ajaccio, il n'y avait même pas de prise... Je ne connaissais personne en Pôle, j'étais vraiment novice. Je n'avais donc pas du tout envie de partir et être loin de chez moi à 13 ans.  En plus, je m'étais mise au hand avec l'UNSS, je me souviens bien de ma professeur, Madame Marketti. Et les matchs, tout ça, c'était bien ! Je pensais donc arrêter le judo pour ne faire que du hand. Mais mon professeur, François Tordelli, m'a prise par les oreilles et m'a dit : « toi, tu vas aller faire un stage à Ajaccio ! ». Je me suis demandé pourquoi... mais j'y suis allée et en fait, j'ai fait tous les tests pour pouvoir rentrer en Pôle Espoir. Quand on m'a, ensuite, demandé si je voulais y entrer pour de bon, j'ai levé les yeux au ciel et j'ai dit « non, c'est trop loin, je pense que je ne suis pas prête ! ».  Et ils ont accepté ma décision.
Quand j'ai rejoint mes parents, ils m'ont demandé comment ça s'était passé et lorsque je leur ai raconté que j'avais refusé leur proposition, ils m'ont répondu que ce serait pourtant une très bonne expérience, que j'allais me faire des amis, connaître l'internat et faire du judo. C'est donc sous l'influence de mes parents que je suis repartie voir cet entraîneur et que je lui ai demandé un dossier pour m'inscrire.
Bien sûr, j'ai arrêté le hand pour partir en Pôle Espoir. Mais je ne savais pas ce que c'était le chemin du haut niveau. Calvi, c'est un petit patelin où j'avais tous mes copains, mes copines et je ne savais pas ce que c'était d'arrêter de voir ces personnes.
Rien que cette première semaine de stage de rentrée, j'ai pleuré, beaucoup pleuré. Mes parents me manquaient, ma petite sœur aussi - mais j'ai serré les dents et j'ai fait mon stage. Et puis je me suis entraînée, en plus de l'école.

la différence entre le club et le pôle

Le Pôle est très différent du club. D'abord, il y a plus de partenaires. À Calvi, on n'était pas beaucoup, j'étais l'une des plus grandes, je ne m'entraînais qu'avec des garçons. Au pôle, il y avait des filles, des garçons, des plus  vieux, des gens de mon âge... On s'entrainait tous ensemble. Et je me faisais ramasser ! Je n'avais pas vraiment de technique, le truc de bien se déplacer, cette connexion avec son corps. J'étais toute jeune. Mais on me corrigeait. Par exemple, sur les uchikomis, même si j'en faisais en club, ce n'était pas vraiment la perfection on va dire... Alors quand, en Pôle, l'entraîneur te regarde en train de faire O uchi gari et te demande ce que tu fais... pour te dire ensuite que ce n'est pas du tout ça, tu dois tout corriger.  Quand je me revois faire ces uchikomis à l'époque, je me dis que c'était une catastrophe. Il m'a fallu du temps, comme tout le monde d'ailleurs. Pendant bien 6 mois, j'ai ramassé,  on m'a dit que ce n'était pas comme ça qu'il fallait faire, et puis on m'a apporté un travail personnalisé. C'était aussi une différence : en club, quand tu as 12-13 ans, tu n'as pas forcément ce travail personnalisé. En pôle, mon entraineur me faisait travailler, moi et ma partenaire, pour perfectionner mon mouvement, mon déplacement, comment aborder ma technique.

PERFECTIONNER SON JUDO

Personnaliser son judo

Pour moi, à partir du moment où tu es sur un tatami avec une ceinture marron ou ceinture noire, tu dois personnaliser ta technique. Pas forcément de façon très poussée comme on peut le faire à haut-niveau mais c'est important pour un judoka de rentrer dans cette démarche de personnaliser sa technique. Qu'il puisse se dire « ok, je dois faire ça .. ça ... ça ! ». Et quel que soit l'âge.

Moi, j'ai toujours eu mes techniques, depuis vraiment toute petite : O soto et uchimata. Ça fait donc vraiment très longtemps que je les travaille. Par contre, tous les seoi, les morote, ça n'a jamais été mon truc. J'aime bien aussi les balayages maintenant, je commence à les perfectionner. Ça fait 2 ou 3 ans que je les intègre dans mon travail. Après, c'est chacun son truc bien sûr.

Le système d'attaque

Le système d'attaque avec les quatre directions, je l'ai construit assez tard puisque je l'ai vraiment eu quand j'étais en Pôle France. On l'avait travaillé en Pôle Espoir mais je n'avais pas encore cette capacité à me déplacer dans n'importe quel sens. C'est venu en Pôle France, notamment dans mes préparations aux championnats de France où là, je savais qu'il fallait vraiment être au top du top. 

CONSTRUIRE et enrichir son judo AU FUR ET À MESURE DE LA PYRAMIDE

Il faut voir les étapes comme une sorte d'échelle, avec des niveaux. On commence par le club, puis le Pôle Espoir, le Pôle France, avant, on passait par l'IJ et enfin l'INSEP… Cette espèce d'échelle, de pyramide correspond à certains niveaux et plus tu montes, plus tu perfectionnes ta technique, ton déplacement, l'ensemble de ton système d'attaque.
Par exemple, comme je le disais, depuis 2 ou 3 ans, je travaille le balayage. Cela veut dire que je travaille toujours à 70 ou 80 % sur mes techniques déjà acquises et entre 20 et 30 % sur cette nouvelle. Plus j'avance dans le temps et plus ça commence à faire du 50 / 50. Ça veut dire que je maintiens mes techniques que j'ai déjà, en perfectionnement et que j'y intègre la nouvelle au fur et à mesure, qui prend de plus en plus de place. Cela va me permettre d'avoir cette espèce de forme balayage pour ensuite attaquer sur O soto, ou encore le balayage et partir sur uchimata... Cela jusqu'à ce que ça devienne naturel. 

comment travailler pour enrichir son système d'attaque

Pour les nouvelles techniques, comme les balayages dans mon cas, je les travaille et j'essaie de ne jamais les oublier, quelle que soit la phase de l'entrainement. Au niveau des uchikomis, je les travaille surtout en déplacement. Surtout si c'est en technique individualisée, là, j'en fais vraiment beaucoup. C'est sur des longueurs, je les travaille des deux côtés, avec le même kumikata. L'idée est de savoir partir des deux côtés. Si je suis en entraînement plus général, de masse, avec tout le monde, je me concentre plutôt sur mes techniques. Ensuite, dans les randori, ça vient instinctivement. Je fais un balayage et je vois que ça passe, alors je vais encore essayer ! 

Après c'est un engrenage. Si tu fais cette technique, tu vas faire ça … si tu fais ce balayage, tu vas faire cette technique …  et vice versa aussi :  Je peux faire la technique et puis enchaîner sur un balayage, ça se complète bien. Après, ce ne sont pas forcément des balayages en bonne et due forme, certains ne sont que des coups de pattes. Mais les coups de pattes, ça peut aussi se transformer en balayages. 

différents types d'uchikomis

Pour des techniques comme O uchi gari ou Uchimata par exemple, tu peux aller plus ou moins loin dans la technique en uchikomi. Chacun peut faire comme il le sent mais, moi, je fais vraiment l'entrée. Je ne vais pas vraiment à l'intérieur, surtout quand on fait des uchikomis rapides, on n'a pas le temps de toujours mettre la jambe. Du coup, on rentre juste, avec cette sorte d'impact. Par contre, dans mon club, il me force justement à mettre cette jambe et vraiment essayer de faucher. Du coup, je retiens le partenaire et je fauche vraiment la jambe pour avoir cette espèce de mouvement et l'intégrer. Comme ça, quand je vais en compétition ou quand je fais des combats, je ne m'arrête pas dans mon o uchi, j'y vais. C'est la même chose sur O soto : sur ce type de travail, je viens taper dans le creux du genou plutôt que juste lancer ma jambe. Pour uchimata, c'est plus dur parce qu'en fait, tu te retrouves sur une seule jambe. C'est comme haraï, il faut vraiment se forcer à rentrer. Du coup, c'est vrai que pour uchimata, la plupart du temps, je fais juste l'entrée mais je n'envoie pas ma jambe. Par contre, je tourne bien.
Au final, c'est surtout sur les phases techniques que tu perfectionnes ton mouvement et là que tu peux vraiment faire tes uchikomis avec les fauchages ou le fait de soulever par exemple. 

PLANIFIER SON ANNÉE

La plupart du temps, ce sont les entraîneurs qui font nos plannings avec tant tant de prépa, tant de technique, tant de combats de judo et généralement, c'est quand même assez équilibré.

Préparer une compétition pour être bien mentalement

Si j'ai une compétition dans 3 semaines, la première semaine et demi, on a pas mal de combats avec beaucoup de musculation – force, puissance, vitesse. Ce sont de grosses semaines, bien chargées. À la fin de la 2è semaine, ça commence un peu à s'alléger. La troisième semaine, c'est vraiment du perfectionnement.

Là, c'est à toi d'aménager ta semaine : est-ce que ça va ? Tu n'es pas trop fatigué ? Est-ce que, là, sur lundi par exemple, tu veux faire des randoris ? Quatre par exemple ? On fait attention, on commence à un peu s'alléger. Certains sont dans la perte de poids. À ce moment-là, la priorité, c'est la préparation mentale. Cette semaine doit servir à ce que tu sois bien, que tu arrives bien sur le jour J. L'idée d'être plutôt léger sur la dernière semaine, c'est que justement, sur la compétition, on puisse exploser. 

Après, bien sûr, ça va dépendre de comment tu es avec ton planning, avec tes charges d'entraînement. Si ce genre de semaines te convient, alors il faut les garder pour ton confort mental, pour pouvoir te dire « ok, moi, j'ai fait ça, j'ai fait ça, j'ai fait ça ... normalement, sur la compète, je suis bonne. ».
Parfois, tu peux te retrouver à tester de nouvelles choses pour ta préparation mais dans ce cas, tu ne le fais pas sur une grosse échéance comme un championnat d'Europe ou du Monde. Tu peux tester avant un championnat de France par exemple parce qu'il faut tester sur une compétition que tu sais difficile. Après, ce qui marche, il faut le garder. Moi, quand quelque chose a bien marché, je vais dire à ma préparatrice physique ou à mon entraîneur : "ça, ça a bien marché, j'aimerais bien qu'on le garde comme ça".

Le plan pour une grosse échéance

1 mois totalement dédié

Quand il y a des grosses échéances comme les championnats du monde par exemple, je sais que le travail est terrible. On enchaîne tout le temps, il y a beaucoup de combats, beaucoup de prépa musculation, c'est beaucoup dans le cardio et beaucoup dans le mental. Dans ces cas-là, moi je me dis que je dois être sérieuse à fond sur tout le mois qui précède. 

Je sais que nous, entre amis, on aime bien se faire un apéro, ou boire beaucoup parfois… Mais s'il y a les championnats du monde, là, pendant un mois, vous pouvez venir à la maison faire un truc vite fait mais la bière, elle attendra après cette compétition. Pour ces grosses échéances, je me mets des barrières. Je sais que ça va être très dur mais c'est 3 semaines ou un mois et je sais qu'à la fin, j'ai mon objectif qui m'attend. 

Et sur cette dernière semaine, c'est là où je veux être bien donc je vais travailler pour faire en sorte que ça glisse tout seul.  

Assurer sa préparation physique, avoir un bon cardio

Il faut dire qu'on a été tellement « matrixé » de cette façon-là que je fais toujours à peu près la même préparation. La seule chose que j'ai changée, c'était les préparateurs ou préparatrices physiques. J'ai eu une préparatrice physique quand j'étais à Orléans que j'ai perdue en changeant de club. Je me suis retrouvée à l'INSEP avec un prépa physique qui était très bien. Puis j'ai rechangé de club pour aller au SBM. Comme ce préparateur physique devait partir, j'ai continué un peu avec lui jusqu'à ce qu'il parte.
Et maintenant, je suis repartie avec Lucile Duport, ma préparatrice physique d'Orléans, qui est juste géniale. C'était l'un de mes plus gros regrets de partir sans elle à l'époque, et sans Christophe Delahaye. Comme le SBM l'a recrutée, elle nous entraîne et je l'ai donc retrouvée ; franchement c'est trop bien. C'est donc le seul aspect que j'ai changé selon les périodes, parce que je voulais toujours garder une préparation physique au top, vraiment du tonnerre. 

C'est là que j'en bave le plus. En randori, si j'ai la technique, ça va. Mais il me faut la préparation physique avec le cardio. J'ai remarqué qu'à un moment donné, je gagnais mes compèt 70% du temps grâce à à la prépa physique. Parce que la technique, je l'avais déjà mais côté cardio, ce n'était pas la même chose et c'est clair que si ma prépa physique est au top, ça change tout sur mes randori ou mes combats.

 Franchement, avoir du cardio c'est primordial, il faut pouvoir envoyer de l'air au cerveau, sinon on pète un câble. En fait, c'est l'oxygène, on en a vraiment besoin !
Donc au final, dès qu'il y a de la prépa physique, on tire un peu la langue pendant quelques jours mais par contre, après, on est content parce que, sur le tapis, on est plus libre pour travailler.

TRAVAILLER SUR LE TATAMI

Travailler sA TECHNIQUE DE kumikata

On travaille le kumikata dès le plus jeune âge, instinctivement d'abord. Ensuite, plus on monte en âge, en niveau, en grade, plus c'est important. Par exemple, pour prendre une gauchère, comment faire ? Il faut avoir plusieurs solutions pour pouvoir sortir de cette galère... Par exemple prendre le revers puis faire une sorte de cheminement pour croiser. Il faut vraiment avoir un panel de techniques comme ça et si une ne marche pas, il faut en essayer une autre. Par exemple, peut-être faire réagir avec un balayage ou avec le pied pour le faire avancer et réussir à mieux attraper sa manche ou son revers, que ce soit à gauche ou à droite. Il faut avoir des bases comme ça. Tiens, s'il m'a attrapé la manche, comment je peux faire péter pour pouvoir croiser derrière. Il faut que ça soit toujours toi qui aies un temps d'avance. 

Alors attention, parce que tu peux aussi te faire prendre le kimono parce que justement, on dit « toi d'abord », du coup tu y vas mais si j'attrape, elle va t'attraper ... Il faut alors trouver cette solution pour faire péter et chercher d'autres solutions pour que, au final, tu aies la manche qu'il te faut et que tu sois bien placée. 

Julia Tolofua se fait saisir la manche en judo

Par exemple, si, pour moi, c'est plus facile que la fille m'attrape le revers et que je le fasse péter pour que j'ai sa manche justement et que je puisse, ensuite, aller chercher là-haut, alors je la laisse prendre. J'essaie toujours d'être la première mais si jamais elle vient me prendre en premier, j'ai la solution. 

Au final, il faut avoir comme un tableau : si elle fait ça, je peux faire ça … si elle fait ça, je fais ça... Comme un produit en croix. Parce que les sensations, tu peux les avoir ou pas mais ce qui est sur, c'est qu'en compétition, si tu ne les as pas, il faut quand même que tu te débrouilles pour aller attraper son revers ou sa manche.

Les exercices

On fait énormément d'uchikomis de kumikata. Moi, j'en bouffe tout le temps : c'est manche – revers, revers – manche, gauchère-droitière ...

Japon, 2024

On fait la technique, les uchikomi, les uchikomi en déplacement, les uchikomis avec les entrées de kumikata, les nagekomi, les nagekomi avec suivi au sol, et les combats, c'est la suite logique. Et tous ces exercices font progresser. Après, moi, ce que j'aime, c'est surtout le déplacement, cette sensation que tu peux avoir sur le tapis justement : ressentir comment tu déplaces la personne, comment tu la guides, comment tu la tires, tu la pousses, tu la décales. 

Parce que c'est ce qui met le plus en « situation ». Ce que j'aime bien aussi, c'est quand on est éloigné, qu'on doit se mettre en garde et justement aller chercher revers / manche / kimono et mettre son système d'attaque.

Travailler à droite et à gauche ?

Il faut dissocier le travail à droite et à gauche, garde opposée et garde emboîtée parce que, dans tous les cas, on ne travaille pas tous et toutes de la même façon. Moi, je travaille à gauche, à droite, emboîté, pas emboîté. Cela doit permettre de gérer plusieurs situations qui peuvent arriver en compétition comme en randori.
Après, moi, je suis droitière mais je me mets en gauchère, je suis une fausse patte. C'est-à-dire que je vais venir chercher le revers avec ma main gauche pour venir tirer et placer ma main droite et après, j'attrape la manche. Je ne reste pas avec les deux mains au revers, je n'aime pas du tout cette garde qu'on appelle la garde coréenne. C'est terrible, après, pour attaquer. Les Coréens savent très bien le faire. Moi, je viens attraper ce revers parce que la plupart du temps, comme je suis en gauchère, la personne qui est gauchère se met en gauchère. J'ai beaucoup de gauchères en compétition... Alors je mets ma jambe gauche avancée, comme une gauchère. Après, je vais chercher, je vais venir monter et je vais déplacer. Dès que j'ai ma garde, je me remets en droitière avec la jambe droite avancée. Maintenant, j'essaie de me forcer à travailler en droitière pour quand je suis face à des droitières. Même si parfois, face à une droitière, je suis quand même en gauchère et ça va m'aider. Parce qu'avec une droitière, je vais venir chercher la manche et donc, ça va être plus simple. Je suis tout le temps comme ça, avec ce truc de fausse patte. Si on regarde mes compétions, j'ai ma jambe gauche avancée et je suis prête à aller chercher le revers ou sinon aller chercher cette manche, ça dépend des filles.

AMENER LE PARTENAIRE À TOI

Travailler ses distances

La sensation de distance, ça se règle avec le temps. On a tous ce problème de vouloir attaquer même si sa jambe est loin. Tu veux attaquer, du coup tu avance un peu ta jambe et là, tu te dis « ah, il y a un problème, là, je vais me prendre une balayette, je ne vais rien comprendre ...! ». C'est à toi de tout faire pour essayer de rapprocher la jambe qui t'intéresse. 

Si tu dois venir attraper cette manche et tirer pour la faire réagir, tu as une solution : tu vas venir chercher son revers. Ou autre chose d'ailleurs, c'est toujours cette espèce de tableau, de "produit en croix" :  je n'ai pas réussi comme ça, mais peut-être qu'en faisant ça, je vais réussir à avoir sa jambe... 
L'important, c'est que pour avoir la bonne distance, c'est elle que je vais ramener et pas moi qui vais aller vers elle. 

Parce que si tu vas sur elle et qu'elle se tourne avec un petit seoi, tu ne vas pas être contente. Donc il faut toujours amener l'adversaire à toi et pas le contraire, parce que tu ne sais pas ce qu'elle va faire.

Se décaler

Si c'est toi qui te décales, c'est peut-être quand tu as cette manche ou ce revers pour pouvoir justement tirer et puis enchaîner. À partir du moment où tu es gauchère et que tu veux tirer, il faut que tu te décales pour pouvoir aller la chercher et ça va la rapprocher de toi, c'est toujours à elle de venir à toi. Alors que si tu te décales mais que tu la laisses là-bas, tu vas être toujours aussi loin. Et si tu te décales et que tu vas vers elle, elle va te prendre la nuque ou je ne sais pas... mais si elle veut te faire une petite technique, elle te fera une petite technique. C'est la même conclusion : il faut toujours tirer.

PERFORMER EN COMPÉTITION

AVANCER VERS SON OBJECTIF

Un travail de toute l'année

On a tous un objectif et cet objectif, ça peut être, pour nous, les championnats du monde. Mais ça peut être les championnats de France pour d'autres. Et ça va être autre chose pour d'autres athlètes, comme juniors, cadets, minimes, seniors, vétérans… 

Dans tous les cas, ce sont des objectifs où forcément, dans la tête, ça va mettre un coup de pression. Certains vont avoir du stress, d'autres pas du tout. En fait le travail que tu vas fournir tout au long de l'année pour cet objectif-là, il sera tout aussi important que l'objectif lui-même.
Après, chacun travaille son année ou ses 4 ans comme il peut, comme il veut, comment il se sent. C'est un travail avec ton entraîneur mais ça peut être un travail avec ton préparateur mental, ton psy, ta famille, tes amis ... 

Étape par étape

Par exemple, pour nous, les Grands Slam, les Grands Prix, ce sont des objectifs qui vont nous rapporter des points. Ces points vont nous classer dans une Ranking List mondiale et notre but, c'est d'être dans les cinq, dans les trois.  Ça nous permet, aux championnats du monde, d'être tête de série et de sauter éventuellement le premier tour mais surtout avoir des tours moins compliqués, c'est à dire de ne pas avoir le numéro 1. Ça permet donc d'avancer et prendre des adversaires de plus en plus forts, ou fortes. Alors même si un Grand Slam ou un Grand Prix, ce n'est qu'une étape, ça sera tout aussi important. Ce n'est peut être pas beaucoup de pression, mais il faut quand même voir que, dans cette compétition, il y aura des filles qui sont fortes, des filles que je vais peut-être prendre aux championnats du monde ou aux championnats de France. 

Il ne faut rien négliger, ne pas se dire : « moi je suis comme ça, c'est bon, j'ai déjà gagné ». Peu importe le niveau que tu as, tu vas juger qu'une étape est plus importante qu'une autre, et quand tu vas arriver à l'étape suivante, tu vas dire que cette étape est plus importante que la précédente etc. C'est comme ça que tu avances, tu avances. Tu deviens médaillé aux championnats de France, puis aux championnats d'Europe, aux Championnat du Monde mais chaque étape est importante.

TRAVAILLER SUR SES ADVERSAIRES

toujours s'améliorer

 C'est la même chose pour les adversaires, tu ne peux pas négliger un adversaire. Tu peux prendre une fille que tu n'as jamais vue et allez, un petit ko ouchi, tu te prends un wazari, pendant 4 minutes, elle tient et toi, tu as perdu ! À l'inverse, tu rencontres souvent des filles que tu as déjà eues en compétition. Celle-là, tu sais que tu l'as déjà battue, une, deux, trois fois mais peut-être que la quatrième fois, elle va te battre. Tu dois quand même travailler, toujours t'améliorer.

Le travail vidéo et les petites notes

Moi, je fais un travail vidéo avec mon entraîneur. Même si c'est une fille que j'ai battue quatre ou cinq fois, je regarde la vidéo pour savoir ce que je dois faire ou ne pas faire mais il faut que j'aille quand même faire ce travail pour m'améliorer toujours, toujours. Si tu veux être en constante amélioration, si la vidéo t'aide, regarde la vidéo autant de fois que tu veux.
Moi, je regarde les filles que je suis susceptible de prendre à cette compétition, surtout celles qui ont mon profil, qui sont droitières. Je regarde les matchs qu'elles ont gagnés et ceux qu'elles ont perdus parce que ça peut m'aider.
Ensuite, je vais travailler ma technique avec mon entraîneur national et me spécialiser dans tout ce qu'il faut. Deux jours avant ma compétition - donc si je combats le dimanche, le jeudi ou le vendredi - je regarde les filles qu'il y a dans mon tableau et je fais des estimations pour voir celles contre qui je suis susceptible de combattre. Il peut y avoir des surprises bien sûr d'où le fait qu'il ne faut négliger personne. Et là, je regarde mes notes avec ce qu'il va falloir que je fasse face à chaque fille.

Jour J : s'échauffer pour être prêt

Le vendredi, je me regarde ma petite série, le samedi pareil je suis tranquille. Le soir, la veille de ma compétition, je relis mes notes et je dors.
Le jour de la compétition, à l'échauffement, je fais ma mobilité. Je m'étire, je fais mon petit tour de tapis avec mes écouteurs, ma musique. Et puis j'enlève mes écouteurs, j'enfile mon kimono et je m'échauffe. La plupart du temps, je fais mes uchikomi, les trépignements, puis uchikomis rapides, je le fais trois fois d'affilée et une pause. Ça, trois fois le tour. Après, la plupart du temps, avec la fille qui est en doublon avec moi dans ma catégorie, on fait deux petits combats de 3 minutes. Il faut faire monter le cœur comme ça sera en compétition, faire péter un peu le cardio, ne pas se mettre à la mort mais se dire : « ok, là, c'est bon, j'ai bien en main, je sais que la prise va être bonne, je sais que le cardio va être bon, dans mes déplacements je me sens bien, je n'ai pas les jambes lourdes ... »

Appliquer le plan, combat après combat

Quand la journée commence, je sais ce qu'est ma technique de travail, mon plan de combat. Chacun a son plan. Moi, je sais ce que j'ai travaillé, la technique que j'ai bossée il y a une semaine, avec mon entraîneur. Avant chaque combat, on en rediscute avec mon entraîneur :

« - tu sais ce qu'elle fait ?
- oui. Et moi, je fais ça et ça..  
- ok c'est bon ! »
Et on part. Quand ça avance, on regarde le combat qu'il va y avoir après. Tiens, là, j'avais raison, elle est passée... Je vais donc l'avoir au prochain tour.  Je relis vite fait mes notes et mon entraîneur me redit avant le combat ce que je dois faire.

GÉRER LA PRESSION

La pression sur la préparation

Ça fait 2 ou 3 ans que je me dis que je suis beaucoup sur les podiums et qu'il faut que je garde cette régularité mais c'est vrai que ça faisait aussi un moment que je faisais 3, 3, 3, 3, 3, aaah 2, 3, 3, 3. Une première place ? Ah ça fait du bien ! Allez, il faut continuer … Mais moi, franchement, à chaque fois que je vais à une compétition, le seul truc que je me dis c'est que j'ai hâte de rentrer. Je n'ai pas encore fait ma compétition que  j'ai hâte de rentrer. Quand la compétition arrive, je suis dedans, je suis avec des potes, on rigole, on détend l'atmosphère mais le jour de ma compétition, je me dis, à moi toute seule, j'ai hâte que ça soit fini. Je pense que c'est du fait de la charge de travail avec beaucoup de pression sur la préparation. Tu n'as peut-être pas forcément de pression le jour ta compète, tu dis d'ailleurs que c'est bizarre... Mais c'est peut-être justement parce que tu t'es tellement mis de pression pendant les 3 semaines de préparation, à te dire : « il faut que je fasse ça »,  « ah je sens que je manque de cardio » (d'ailleurs, le jour de ma compet, niveau cardio, je suis impeccable), « 1ère semaine terminée, ok », « 2ème semaine terminée maintenant... ». En tout cas, le jour de la compétition, j'ai hâte que ce soit le soir mais avec ma médaille, mes potes et qu'on trinque.

Aller chercher une médaille

Après, si je veux que ça se passe comme ça, il faut bien que j'aille la chercher cette médaille. De base, je veux aller chercher la première place. Après, je peux perdre sur ma demi ou sur mon quart... Je me concentre sur chaque combat, l'un après l'autre.  Je ne me dis pas que, le soir, je serai en finale. D'ailleurs, le premier combat, c'est toujours le plus difficile. Si celui-là est passé, alors je vais au deuxième combat et ça va être de plus en plus dur pour arriver au dernier.

Mais c'est le dernier de la journée et que tu sois en place de trois ou en finale, il faut que tu ailles récupérer cette médaille. Et ce n'est pas évident de se ressaisir parfois pour la place de trois ! Mais tu es obligé en fait de te remettre dedans parce que soit tu fais 3è soit tu finis la place du con. 

 Parce que quand on a la médaille, on est content donc on ne peux pas baisser les bras ! Tu te dis : « ok, vas-y, pleure un coup si ça ne va pas, crie, vomis, fais ce que tu as à faire mais quand ça va être à toi d'aller combattre pour ta place de trois, vas-y à fond parce que c'est ton dernier combat de la journée. » Après, quand tu as ta médaille, tu es vraiment content, comme si tu avais gagné ! Tu as su te ressaisir et c'est quand même la place la plus dure à aller récupérer parce que tu as perdu en demi-finale, donc tu as loupé la finale de peu en fait.

LE TITRE À PRENDRE

Quand tu fais 2, tu as faim quand même ...  Tu regardes la personne qui est à ta gauche et tu te dis qu'il va falloir partir travailler et aller chercher cette première place qui te manque. C'est ce que ça va être pour moi : Vice-championne d'Europe, vice-championne du monde, donc il me manque ces 2 titres de championne du monde et championne d'Europe. Je vais tout faire pour travailler cette année et aller récupérer ces deux titres qui me manquent. Je dois vraiment me mettre dans cette bulle-là. Je sais qu'il me manque des titres et finir deuxième, ce n'est jamais facile parce que, justement, tu finis ta journée sur une défaite alors que tu étais à un rien de toucher l'or ! 

DES PAUSES ET DU PLAISIR

S'entourer de personnes de confiance

Pour le moment, je fais une pause et quand je vais reprendre en janvier, ça va bombarder ! Je continue tout de même ma préparation physique avec ma préparatrice, Lucile Duport, qui adore me mettre des WOD de CrossFit. Je pense à me reconvertir dans le CrossFit… Non, ce n'est pas vrai,  je ne ferai pas ça... Franchement respect aux CrossFiteurs et CrossFiteuses parce que, vraiment, c'est un truc de maboule, ce sport ! C'est terrible ! Par contre, ce qui me plaît, c'est qu'elle me met dans des situations telles qu'après ma séance, je suis contente parce que vraiment j'ai bien donné ! C'est grâce à ce genre de personnes que tu réussis tes compétitions. Ce sont les personnes cachées de notre performance mais ce sont des personnes qui sont vraiment présentes pour nous. Humainement, ça compte aussi beaucoup car c'est une question de confiance, de soutien, c'est très important.

NE PAS S'ISOLER : PARLER

Ce que j'aime bien aussi, c'est le rugby. J'en fais un peu, de temps en temps, avec Amandine (Buchard), dans notre club de Noisy et c'est super ! Franchement, je me régale et ça fait du bien. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir sportif. Il y a les copines, les entraîneurs qui sont super bons, tu cours, tu en baves quand même, on rigole. Quand il faut du sérieux, on a du sérieux mais, à la fin, tu as aimé ton entraînement.
Le judo, on peut aimer bien sûr mais on se donne tous les jours pour un seul objectif et en se donnant comme ça, parfois, on ne prend pas forcément de plaisir. Sur les préparations, sur les compétitions, on a du mal à prendre ce plaisir. Tu peux avoir une semaine avec et une semaine sans. Il y a des semaines où tu prends du plaisir et des semaines que tu aimes carrément moins, où tu n'es vraiment pas bien, tu n'as pas envie .. Parfois, tu as envie de jeter le kimono, tu as envie de tout arrêter. Et pourtant tu as passé une tellement bonne semaine juste avant. Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?

Mais quand tu as vraiment envie de lâcher, d'abandonner, ton entourage est là et il t'aide à avancer. Aujourd'hui, si je n'ai pas arrêté le judo, c'est parce que mon entourage est présent avec moi, parce que j'ai mes amis, ma famille, un soutien à côté. J'ai une super psychologue aussi, des entraîneurs qui sont au top, avec qui je peux parler. On n'a pas forcément tous ou toutes un cadre comme ça où on peut discuter mais si on a besoin de parler, il ne faut pas hésiter, il faut parler, trouver quelqu'un de confiance même si c'est un psy. 

Choisir un bon psy, il ne faut pas hésiter. C'est le genre de truc où soit tu te prends un mur, tu essaies de le casser mais tu n'y arrives pas, soit tu essaies de discuter pour justement briser ce mur et pouvoir t'épanouir dans ton sport. Mais c'est vrai que le sport de haut niveau, ce n'est vraiment pas quelque chose de facile donc que ce soit aujourd'hui, dans une semaine, dans un mois, s'il faut parler avec quelqu'un, il ne faut pas hésiter.

ENCOURAGER SON ENFANT SANS LE FORCER

Les parents prennent souvent exemple sur nous en espérant que leurs enfants feront comme nous plus tard mais chacun est différent. Si demain un enfant veut être comme nous, ça nous fait super plaisir parce qu'on se dit qu'on est des exemples pour la génération future. Mais si ton enfant, demain, n'a pas du tout envie, il ne faut pas le forcer, juste laisser couler. Il faut faire attention à ça. Il ne faut pas hésiter à toujours suivre le parcours de son enfant, sans être envahissant et sans leur mettre l'image qu'ils ont de nous dessus, ne pas mettre trop d'espoirs plaqués sur eux.
Par exemple, moi je n'avais pas envie d'aller en pôle mais mes parents m'ont parlé d'expérience, d'amitiés... Et là où je me dis qu'ils ont eu raison, c'est que je me suis effectivement fait des amis, je me suis ouverte, je me suis pas renfermée sur moi car même si ça ne se voit pas, je suis quelqu'un de timide. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas sociable, au contraire, s'il y a quelqu'un qui est tout seul, je vais aller lui parler ; s'il y a quelqu'un qui a besoin de parler, je vais être là pour la personne, qui que ce soit.  Une fois, il y avait une petite dame à l'arrêt de bus avec ses courses, elle était en train de marcher. Je lui ai demandé si elle avait besoin d'aide et je lui ai porté son sac de course. Et on a discuté, de tout. À partir du moment où il y a besoin d'aide, il ne faut pas hésiter. Je mets peut-être du temps parfois à répondre sur les réseaux mais, dès que je peux parler, il n'y a aucun souci, on discute. Je suis très sociable de ce point de vue.

LE MESSAGE DE JULIA : LE PLAISIR !

Le message que je voudrais faire passer, c'est de prendre du plaisir. À partir du moment où, pour pratiquer un sport, tu vois que tu arrives à saturation alors que ça t'a vraiment plu avant, c'est qu'il faut faire une pause. Pour le judo, moi, je suis arrivée à saturation, j'ai eu besoin d'une pause. Quand je dis qu'il faut en parler, c'est ce que j'ai fait. J'en ai parlé à mon entraîneur national, à mon entraîneur de club, à ma psy.  J'ai dit à ma psy : « on n'a qu'une seule vie et j'ai envie d'en profiter à fond, je n'ai pas envie de me mettre des barrières ». On a beaucoup discuté, elle m'a beaucoup aidée aussi là-dessus. L'armée aussi m'a beaucoup aidée en me disant que si j'avais besoin de quoi que ce soit, elle n'était pas là juste pour le contrat. Elle a été très présente pour moi tout comme mes amis et ma famille. Ils ont tous été là. Je n'arrête pas de le dire mais si on a vraiment besoin de discuter, il faut parler. C'est important pour tout, vraiment. Si à l'école, ça ne va pas, il faut en parler. Si au judo, ça ne va pas, il faut en parler. Si avec un entraîneur, ça ne va pas, il faut en parler. Il faut parler dans tous les cas, trouver sa personne de confiance . Ça peut être ta petite sœur, ton meilleur pote, quelqu'un que tu connais vraiment très bien dans ta famille et tu sais que tu peux tout lui dire. Moi, j'en ai discuté et aujourd'hui, voilà, j'ai ma pause. J'ai eu beaucoup de blessures et dans ma tête et je n'en pouvais plus. Aujourd'hui, je suis arrivée « à saturation » mais je reste quand même dans ce monde du judo. Je reste en contact avec mon club où je m'entraine, je fais aussi du rugby avec les filles de Noisy et ça me fait du bien au mental. S'il faut pratiquer autre chose, il faut le faire aussi. Pourquoi pas l'art du dessin par exemple ? 

CONCLUSION

Profiter de chaque jour

Je sais que ces 6 mois de pause vont me faire du bien. Mais je sais aussi que quand je vais reprendre en janvier 2025, c'est pour tout gagner derrière. C'est vraiment pour m'y mettre à fond. Pour l'instant, je suis partie à Toulouse, à Valence et ça m'a fait énormément de bien. Je fais du rugby, ça me fait encore plus de bien. Je sens que, dans mon esprit, ça s'apaise.
Il faut faire ce qui nous plaît. Je le répète : on n'a qu'une seule vie !  

C'est bête à dire mais : « on n'a qu'une seule vie et il faut en profiter parce que personne ne profitera pour toi », c'est une phrase que j'ai lue sur Instagram et c'est tellement vrai. Aujourd'hui je profite et ça me fait vraiment du bien. Je suis épanouie, heureuse, avec mes amis, avec ma famille. Je fais ce qu'il faut, j'ai mes chiens... J'ai adopté deux chiens sans tenir compte de l'avis de mes parents.  Je vis pour moi. 

REMERCIEMENTS

Encore une fois, merci Julia pour ton temps précieux et ces nombreux conseils ou partage d'expérience dont on peut tous se nourrir pour progresser au judo et... surtout y prendre beaucoup de plaisir !

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