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Voilà le 1ère épisode d’une série que j’ai choisi d’intituler « Ma vie sans judogi » et qui a pour but d’aller à la rencontre de judoka, mais dans leur vie en dehors des tatamis ! J’avais déjà interviewé François Bard, judoka, coach et artiste, dans l’épisode 20 que je vous recommande d’ailleurs vivement ! Mais pour l’heure, c’est un judoka entrepreneur dès son plus jeune âge que je vous propose de rencontrer : Joseph Bridge. Il lance ses idées comme ses attaques en judo, à l'instinct et sans peur ! La dernière en date ? Une nouvelle marque de vêtements entièrement faits avec de la toile de judogi. Une veste, un short, des sacs, une tunique… Et si cette matière de judogi que nous connaissons par coeur pouvait plaire en dehors des tatamis ? C’est justement le pari de Joseph !
J'ai grandi dans le judo...
Hello Joseph ! Merci de nous accueillir dans ta boutique... Je te laisse te présenter, peut être en commençant par le judoka ?
Je m'appelle Joseph Bridge et je fais du judo depuis que je suis tout petit. Je suis issu d'une famille judoka. Ma mère a fait beaucoup de judo, elle a été championne du monde. Du coup, moi, j'ai fait du judo aussi, beaucoup. Je suis allé plusieurs fois au Japon, en Corée... J'ai toujours adoré cette discipline tant pour le côté sport de combat, se battre, se dépasser, mais aussi pour la dimension mentale du judo, qu'on ne retrouve pas dans tous les autres sports. C'est surtout pour ça que j'aime le judo. C'est vraiment cette notion entre le corps et l'esprit, faire cet assemblage qui fait que le judo est un sport pas comme les autres, pour moi en tous cas. J'ai toujours pratiqué, toujours continué. Je n'ai jamais été sportif de haut niveau, je n'ai jamais été en équipe de France, mais j'ai toujours eu un bon niveau de pratique. Je m'entraîne toujours, à l'Institut du Judo par exemple... Et c'est cool, à 34 ans je peux toujours faire du judo !
Déjà au collège, je vendais des déodorants !
Quels ont été tes premiers pas dans la vie professionnelle, dans l'entreprenariat ?
J'ai eu pas mal de chance parce que j'ai toujours fait des études en même temps que de m'entraîner. Je n'étais pas très bon à l'école... Mais je m'entrainais pas mal au pôle de Dijon, et c'est via le pôle qu'on m'a proposé de faire un BTS dans le commerce international. Cédric Godet, qui était en charge du pôle, avaient des relations qui permettaient des ponts entre le pôle et différents lycées, donc tu pouvais rentrer un peu plus facilement. Et moi, j'ai toujours eu la chance de rencontrer des gens qui m'ont aidé. Du coup, il m'a permis de rentrer dans ce BTS et j'étais content parce que j'ai toujours aimé le commerce. J'ai toujours bien aimé le contact avec les gens, vendre des choses... Quand j'étais petit, je vendais des déodorants ! Comme je suis anglais, j'avais remarqué qu'ils étaient moins chers en Angleterre, donc je les achetais là-bas et je les revendais en France dans la cour du collège... Mais ça ne marchait pas très bien ! C'était mes débuts...
La rencontre de Fighting Films
À la fin de mes deux années de BTS, je devais faire un stage. Grâce à mon réseau et mes contacts judo, j'ai pu demander si je pouvais faire un stage chez Fighting films, c'est une marque de kimono en Angleterre. Et comme je parlais anglais, ça aidait.
Je suis parti là-bas, à Bristol, chez eux et j'ai fait ce stage, c'était très sympa ! J'étais en charge du marketing. Faire connaître la marque, animer les réseaux sociaux, ça m'a plu. Et ce que j'ai adoré, c'est de travailler dans le monde du judo, parce qu'on rencontre quand même des gens qui sont très sympa. Dans le monde du travail, on trouve pas tout le temps ce rapport entre les gens.C'est à dire que le judo, pour la plupart des gens, ça reste un loisirs. Donc quand ils viennent dépenser pour leur loisir, ils ne sont pas en train de payer leurs impôts... Ils sont quand-même assez contents de venir acheter un kimono, et c'est un bon moment, on passe un bon moment avec les gens.
J'essayais donc de développer la vente des kimonos puisque ça ne faisait pas très longtemps qu'ils en faisaient. Fighting Films a commencé par faire des films sur le judo avec les DVD de Inoue, Koga, etc. C'est seulement après qu'ils ont commencé, après, à faire les kimono. J'ai donc aidé à développer cette branche.
Devenir distributeur à 24 ans, des cartons dans son salon !
Quand le stage s'est fini, ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas de distributeur en France et m'ont demandé si je voulais l'être. Pour eux, l'intérêt, c'est que ça développe un réseau dans une autre zone, avec des contacts avec les clubs et ça multiplie donc les ventes. En plus, un distributeur a des prix préférentiels parce qu'il achète en gros, par cartons, donc quand il revend à un club, il peut prendre une marge.
Moi, j'étais jeune, j'avais 24 ans, mais j'étais partant pour essayer. C'était très sympa ! J'avais l'impression d'être en charge de quelque chose, mais au début, il ne se passait pas grand chose... Je recevais des cartons chez moi, j'avais un statut d'auto-entrepreneur... Et j'apprenais directement sur le terrain, tout seul. Je commandais des cartons par mail, je les recevais, je les revendais... C'était vraiment le début de l'entrepreneuriat !
La tournée des clubs, Iliadis en preuve !
Ma spécificité, c'est que j'aime bien m'entraîner dans plusieurs club. Je n'aime pas trop toujours rester dans le même club. Par exemple à Paris, je vais souvent dans tous les clubs... Je fais mon petit tour ! Donc déjà, en faisant ça, ça m'a permis de vendre quelques kimonos... Au début, quand j'expliquais cette marque, les gens ne connaissaient pas. Mais c'était l'époque où Iliadis commençait à être connu et il avait cette marque. C'était donc mon argument de vente ! Peut-être le seul ! Je leur montrais les vidéos et je leur disais "mais regardez, Iliadis a ce kimono...!". Et ça les intéressait.
Après, le chemin s'est fait plutôt tout seul, d'année en année. Quand le produit est bon, finalement, c'est ça qui marche. Mais ça a pris énormément de temps... vraiment ! Surtout tout seul !
Etudes, boulot, entrainement : tout de front.
J'ai fait ça en parallèle de mes études que j'ai continué, avec une école de commerce. Donc c'était "à côté". Le soir par exemple, quand je m'entraînais, je vendais des kimonos ! Et même après, je l'ai encore gardé à côté lorsque j'ai travaillé dans la publicité. Cette fois-ci, c'était un travail qui n'avait rien à voir avec le judo : je vendais des pages de publicités dans les magazines. C'était assez sympa...
À ce moment-là, j'avais réussi à développer un site Fighting Films en français, et au fur et à mesure, les gens ont commencé à acheter sur le site. Je démarchais les clubs et je commençais à avoir mon petit noyau de fidèles. Donc ça a commencé à marcher petit à petit, mais vraiment tout doucement. Maintenant, ça fait trois ans que je me consacre à Fighting Films à temps plein.
De l'instinct... mais surtout un équilibre global.
C'est encore le début pour une société, ça me permet pas encore d'en vivre pour l'instant. Je fais donc d'autres choses à côté, comme un peu de coaching en préparation physique. En fait, j'ai passé un DESJEPS Judo, pour lequel on avait pas mal de préparation physique. Comme j'ai fait beaucoup de judo aussi, j'ai cette notion de préparation physique dans le judo. À côté, j'ai fait pas mal de crossfit. Du coup j'ai un espèce de mélange de préparation physique qui donne pas mal de choses différentes. Moi je ne suis pas un fan de salle de musculation par exemple, je ne connais pas très bien. J'aime plutôt tout ce qui est poids de corps, proprioception, équilibre...
J'ai tout type de public, pas forcément des judokas. Mon plus jeune a 25 ans et j'accompagne aussi une personnes de 84 ans... Je me déplace à domicile ou parfois, ça se fait ici, à la boutique. C'est super sympa ! J'aime vraiment ça. En fait, on apprend beaucoup sur ces personnes qu'on accompagne, mais on en apprend énormement sur nous-mêmes ! Trouver comment leur faire faire un mouvement qu'ils n'arrivent pas à faire par exemple, chercher à leur expliquer, ça te permet de mieux comprendre toi-même ce mouvement.
Tout ça fait partie de l'équilibre. Comment passer autant de temps à développer quelque chose sans pouvoir tout de suite en avoir les fruits. Il faut quand même avoir une espèce de réflexion sur une économie globale sur comment survivre en fait. J'ai commencé sans fond moi... J'ai un ami qui m'a aidé et qui m'a donné 10 000€ mais 10 000€, c'est pas beaucoup ! Donc il faut quand même, à un moment, pouvoir structurer et pouvoir continuer à faire selon ton envie, vivre de ta passion, en ayant toujours à côté quelque chose qui peut rapporter de l'argent.
Après, moi, je suis mon intuition. Je ne suis pas très bon en termes d'organisation, je vais être honnête ! Mais pour l'instant, ça marche bien. Donc j'ai décidé de moins me poser de questions et plus suivre mon instinct. Le jour où ça ne marchera plus, il faudra se reposer les bonnes questions. Mais pour l'instant, l'instinct a l'air de fonctionner donc... il faut y aller !
Découper des judogi pendant le confinement...
En développant Fighting Films, je trouvais la qualité super, tant sur les kimonos que les ceintures etc. Mais je trouvais aussi qu'ils développaient pas assez de produits. J'ai commencé à regarder pour trouver une autre usine, j'avais envie de commencer à faire des produits de mon côté pour voir si ça pouvait marcher. Juste pour essayer quoi !
Puis en plein COVID, je me suis retrouvé assis ici là, avec un de mes potes, en train de braver le confinement honteusement, et franchement on s'ennuyait ! J'avais un stock de kimono enfants énorme... J'avais presque rien vendu de ce que j'avais commandé ! Je me suis dit que ça allait être compliqué...
Mais en même temps, on nous répétait tous les jours qu'il manquait des masques. Je me suis donc dit qu'on pourrait faire des masques avec les kimono enfants de judo ! Pourquoi pas ? On a commencé à découper nous-mêmes un premier judogi ; on s'est dit qu'on n'était quand même pas terribles en couture ! Comme j'ai une amie dans le judo qui est hyper forte en couture, je l'ai appelée. Je lui ai demandé : "Tu ne veux pas essayer de me faire un masque avec un kimono de judo ?" Et elle a accepté ! Je suis donc allé chez elle avec quelques kimonos, et on a commencé à faire des masques. Sauf que là... ça cartonne ! J'ai mis ça sur internet, et dès le premier jour, j'ai reçu 150 demandes !
Livreur de masques !
Le problème, c'est que la poste ne fonctionnait pas pendant le confinement... Et les gens avaient besoin de leur masque tout de suite ! Avec l'un de mes meilleurs amis, qui n'est même pas judoka d'ailleurs, on s'est mis à regarder les adresses des gens qui avaient commandé... J'avais un petit camion et une autorisation de déplacement professionnel. On est donc partis faire nos livraisons. Je sonnais à la porte des gens avec mon masque, et je disais "Bonjour, vous avez commandé ça sur internet, on vous le livre". On a passé une bonne partie du confinement à faire le tour de Paris. Et mon amie s'est retrouvée à devoir faire 500 masques quoi...
Ce qu'il s'est passé, c'est que j'avais des amis qui ne faisaient pas de judo, et qui ont commencé à aimer ces masques. Ils ont trouvé la matière génial... C'est vrai que je me suis dit que c'était pas mal. En fait, nous les judokas, on est habitués à cette matière depuis qu'on est jeunes, on ne se pose pas de question. On ne se dit jamais "tiens cette matière, elle est... elle est spéciale en fait".
Une nouvelle idée... pour une même réaction !
Quelques mois plus tard, arrive l'été. J'ai envie d'essayer de faire un short. J'appelle donc mon usine, je leur dis que j'aimerais faire des shorts, ils m'envoient un patron, je suis ok, on y va. Il n'y a pas vraiment plus de réflexion que ça. Je reçois le short et je me dis que c'est sympa. Donc je commence à en vendre dans le monde du judo, et les gens en achètent.
Mais pour la deuxième fois, j'ai des amis en dehors du judo qui me disent qu'ils adorent cette matière.
Là, je me dis que c'est bizarre, c'est la deuxième fois que je fais un truc qui peut sortir techniquement du monde du judo... et que les gens non-judokas aiment bien. J'en parle à mon ami et associé de Fighting films. C'est quelqu'un que je vois surtout pour les grands axes de développement. Il ne travaille pas ici au quotidien... Mais comme il est plus vieux, il a plus d'expérience, je le vois pour les grands choix. Ça me permet d'avoir une boussole. Et donc là, on s'est mis à penser à une gamme de vêtements qui serait en toile de kimonos de judo.
Quand quelqu'un fait mieux moroté que toi...
Dans les amis proches de mon ami, il y a une styliste qui travaillait pour Balenciaga et pour Hipanema, plutôt des belles marque ! On la rencontre, on lui explique le projet... et elle adore. Elle connait absolument rien au judo. On y est allés avec des kimonos et on lui a expliqué ! Les différentes parties du kimono, le côté martial, etc. Et elle trouvait ça génial. Elle n'avait jamais vu de la toile comme ça... Nous voilà donc partis avec elle. On lui explique qu'on voudrait des modèles hommes, femmes... Et elle, elle est spécialiste de la mode. Donc on est vraiment sur deux milieux qui se rencontrent, nous qui ne connaissons pas grand chose à la mode, et même qui sommes parfois mal habillés ! Alors qu'elle, c'est son quotidien. Elle connait tout, les gammes, les coupes... Elle sait même que c'est plus les femmes qui achètent, détail auquel nous n'avions pas pensé initialement ! Nous, on s'est dit qu'on allait faire des modèles masculins parce qu'on est des judokas ! Mais elle nous a rappelé que c'était les femmes qui achetaient...
Elle nous conseille, elle crée tous les patrons et tous les modèles. Évidemment, après on se revoit, on change des petites choses... Au début, on trouve que c'est très mode parce que ça sort vraiment de l'ordinaire ! C'est à dire la toile en elle-même sort de l'ordinaire, mais les coupes aussi sortent de l'ordinaire. On est sur des trucs qu'on ne trouve pas chez Zara ! Il y a donc des petites choses qu'on a changé, mais en général, on lui a fait confiance. Elle connaît... Quand quelqu'un fait mieux moroté que toi, tu peux pas essayer de lui apprendre... Faut le laisser faire quoi !
La création de Keiko Gi
Avec mon ami toujours, on s'est dit qu'on devait créer une autre marque parce que l'identité de Fighting Films, c'est quand même les kimonos de judo. Là, notre but, c'est de faire une marque qui sorte du judo. Si c'est une marque qui est déjà connue dans le judo, ça ne peut pas marcher. Il fallait créer quelque chose de nouveau, une nouvelle entité...
Keiko Gi, ça veut dire "vêtements d'entraînement" en japonais. Ce sont des vêtements hyper résistants et en fait ils s'adaptent à tout. Par exemple, cette veste, on peut la mettre avec un jogging en-dessous, ça marche. Mais on peut aussi la mettre avec une chemise en-dessous et de belles chaussures ! Ça s'adapte. En fait, le but justement de tous ces vêtements, c'est qu'ils s'adaptent à nous, c'est pas le contraire. Et ce sont des vêtements qui durent longtemps et qui sont hyper solides.
Pour le logo, c'est un de mes amis avec qui je travaillais dans la pub qui l'a fait. On lui a dit de trouver un logo qui fasse écho au Japon, les ceintures, quelque chose mais pas trop... Que ça ne soit pas non plus que du judo. Un logo qui peut parler à des gens qui sont dans le monde du judo mais aussi à des gens qui sont dans le monde de la mode. Ce qui est sympa, c'est qu'il se lit dans les deux sens. On peut voir quand même une ceinture de judo dans un sens, et un un K dans l'autre... J'adore ce logo !
Le bon moment pour attaquer ?
La gamme de vêtements est sortie il y a un an tout juste ! C'est vrai que vu le COVID, c'était peut être pas la meilleure année pour vendre des vêtements... Mais bizarrement, ce n'est pas du tout le genre de question que je me pose. Maintenant qu'on en parle, c'est vrai que je me demande si c'était le bon moment... Mais je ne me suis pas posé cette question en fait. J'avais envie de le faire. On n'a pas mis en péril la société en le faisant...
Après, la vraie question, c'est de savoir s'il y a vraiment un moment pour lancer les choses ? On peut toujours se dire "Ah ben non, c'est peut-être pas ça... Peut-être que...". C'est comme en judo ! Si tu ne sais pas si c'est le bon moment pour lancer l'attaque... Bon, si tu es en compétition, peut-être qu'il faut attendre un peu, mais sinon il faut y aller !
En juillet 2021, on a fait la soirée de lancement, c'était vraiment sympa ! À Paris, juste à côté, dans une galerie photos, celle de mon associé qui me l'avait prêtée... C'était sous le thème du Japon, il y avait plein de sushis, il devait y avoir peut être 200 personnes. C'est là que les gens ont découvert la collection, c'était vraiment très sympa. Enfin il y a toujours un moment où on se dit que peut-être ils ne vont pas aimer en fait ! Au début, j'ai commencé à boire pas mal de bières, je me suis dit ça va passer mieux ! Et en fait... les retours étaient hyper positifs ! Les gens ont adoré, et pourtant, il y avait très peu de gens du monde du judo, vraiment très peu. C'était vraiment des gens d'un peu tous les milieux, les gens de la mode, tout le monde avait invité son cercle d'amis.
La marque qui "habille l'âme" avec les valeurs du judo.
Il y avait toute la gamme, c'était hyper joli... Tout bleu ou noir. Et chaque produit a un "prénom"... C'est en fait une valeur du code moral du judo... Ça, c'était notre idée à tous les trois. Par exemple, cette veste, elle s'appelle fidélité. Elle ne va pas bouger, elle va durer dans le temps, te suivre... Donc c'est plutôt sympa que chaque vêtement ait son petit nom.
C'est la veste qui a eu le plus de succès, surtout en bleu électrique. Elle est doublée, avec des poches intérieures. On a vraiment fait beaucoup d'efforts sur les finitions, c'est vraiment de la qualité.
La combinaison pour les femmes, qui s'appelle respect, a aussi très bien marché. Elle est ceintrée, avec les bras nus...
Et l'avenir ?
On est super contents mais c'est quand même un lancement de marque. Quand on lance une marque que personne ne connaît, on est déjà super content à la première vente ! C'est à dire qu'une fois que ma grand-mère avait acheté, je me suis demandé si quelqu'un qui ne m'aime pas pouvait acheter de son propre plein gré... Et effectivement, il y en a eu, ce qui est déjà très bon signe. Après évidemment, on observe que c'est assez restreint, il va falloir qu'on grandisse un peu sur la communication, qu'on touche plus de monde. Ensuite, on voudrait commencer un petit peu à ouvrir les distributeurs... mais qui ne sont pas des magasins d'arts martiaux. Plutôt des magasins côté du canal saint-martin par exemple à Paris ; peut-être dans les lieux un peu branchés où ils peuvent aimer ce genre de vêtements. Ou dans les magasins spécial Japon... Une fois qu'on aura trouvé des circuits de distribution un peu plus grands, on pourra continuer à lancer de nouveaux produits. Toujours avec la même designeuse, Sabine. Elle est très très contente, elle adore ! Elle a acheté une veste pour son mari, ses enfants...
Moi, je continue de gérer Fighting Films, je fais les deux. J'ai pas mal de gens qui m'aident à côté, des freelance pour les vidéo, les comptes instagrams, pour les choses comme ça. J'ai aussi une petite plateforme logistique, dans le 77, qui permet de faire tous les envois et réceptions, etc.
Pour Keiko Gi, comme c'est pas très connu encore, on essaie de faire des événements. Par exemple, on a fait un pop-up store pour Noël, vers Bastille, dans un espèce de restaurant, très sympa. C'était comme une espèce de marché de Noël. On présentait les produits, il y avait du chocolat chaud, de la guimauve... et du vin chaud aussi, c'était très sympa ! Le but, c'est vraiment de faire connaître cette marque à des gens qui ne connaissent pas. En fait, une fois qu'ils l'ont touchée, une fois qu'ils ont vue, il n'y a plus rien à faire. Ils aiment bien ou ils n'aiment pas... mais il y a quand même beaucoup de gens qui aiment !
Donc pour l'instant, les ventes sur internet sont assez basses, c'est quand même difficile de vendre un produit que les gens connaissent pas... Ils sont obligés de toucher, sentir, c'est pour ça que pour l'instant, on essaye encore de faire beaucoup d'événements. Je pense que c'est le secret pour les débuts d'une marque dans le textile qui peut marcher
Un chemin qui continue...
Tous les expériences finissent par s'additionner pour donner une espèce de résultat qui peut t'aider en général je pense. Avoir commencé Fighting Films de zéro, ça m'a permis de devenir beaucoup plus rapide sur développement d'une marque, de voir de quoi il s'agissait, de vite comprendre les tenants et les aboutissants...
Je pense aussi que le judo est une excellente école. Si je n'avais pas fait de judo, je n'aurais pas pu arriver à cette envie d'entreprendre. C'est-à-dire que moi, je connais rarement un truc aussi dur que le judo en termes de sport ou d'exigence physique... J'ai l'impression qu'une fois qu'on a fait du judo, à un bon niveau et que c'était très dur, le reste c'est une partie de rigolade. Quand j'étais allé au Japon pendant un mois m'entraîner, c'était dur, vraiment très dur. Et je trouve que c'est plus facile de lancer une marque avec des vestes en toile de kimono ! Le judo est une très bonne école de persévérance, de modestie... Ça apprend vraiment beaucoup de choses ! Et surtout ça aide vraiment à contrôler un peu ce qu'on fait. Grâce au judo, franchement, j'arrive à avoir un tempérament où malgré ce qu'il se passe, je ne suis pas effondré à chaque fois que j'ai une mauvaise nouvelle. Parce que dans l'entrepreneuriat, il faut garder le moral quand même : il y a des jours où c'est incroyable, puis il y a des semaines où il ne se passe rien ! Mais rien ! Donc dans ces semaines-là, il ne faut pas paniquer. Il faut garder le contrôle... garder une bonne attitude.
FIDELITE
La veste est assez épaisse. On retrouve le petit logo ici... Des proches intérieures à droite et à gauche, c'est sympa. Il y a une belle doublure donc c'est confortable. En plein hiver quand il fait 5 degrés, c'est un peu light, mais pour la mi-saison, c'est vraiment parfait ! C'est la première chose qui a vraiment marché, un peu plus la bleue que la noire.
D'ailleurs, on dit "veste homme" mais beaucoup de femmes l'achètent, ce n'est en fait pas réservé aux hommes. ça va très bien aux deux !
HONNEUR
Ce sac en bandoulière a aussi très bien marché cet été ! Il est immense en fait. Tu peux aller au judo avec... J'ai une amie, son chat dort dedans ! C'est le premier achat de ma grand-mère, je me suis dit qu'elle l'achetait pour me faire plaisir mais non, elle l'utilise tous les jours en fait ! Elle fait ses courses... je suis content !
Ce sont plus les femmes qui achètent ce sac, surtout parce que les hommes n'achètent pas de sacs en général. S'ils ont besoin d'un sac, ils prennent un sac à dos... Mais ce n'est pas pour autant réservé aux femmes, moi j'en ai un !
MODESTIE
Ce petit sac est vraiment de style japonais ! Tu peux mettre plein de petites choses à l'intérieur, c'est classe, c'est assez raffiné, tu peux le mettre avec une robe... Notre designer, Sabine, ne connaissait pas leJapon. On lui a suggéré avec mon ami, on lui a dit qu'on adorait ce type de sac et qu'on aimerait quelque chose qui ressemble.
POLITESSE
Regarde sur le short, tu vois les ceinturons, ces anneaux sur le kimono qui tiennent la ceinture... En fait, toi en tant que judoka, tu vas retrouver tous les codes du judo. Même la ceinture, c'est comme une ceinture de judo, avec les fils de la ceinture qu'on a l'habitude de voir...
RESPECT
Dans la combinaison, tu vas retrouver énormément de rappels au judo. Là par exemple, c'est le bas du kimono, c'est la jupe en damier. On le retrouve derrière aussi... Quand on a amené le kimono à Sabine, on lui a dit : si tu regardes
un kimono de judo, en fait il y a 3 différentes parties, différents patchs. On lui dit que cette partie-là avec le damier, on adore et on aimerait bien la retrouver quelque part. Après, c'est elle qui a fait des propositions... Tu vois ici, par exemple, on retrouve la ceinture et les anneaux pour la tenir.
Retrouvez KEIKO GI sur leur site internet, sur facebook ou sur Instagram... Ainsi que FIGHTING FILMS pour vos kimonos et équipements de judo !
Merci Joe !
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Bravo super initiative qui finira par bien payé!! Il faut perseverer ! Vive le judo et le crossfit Silvaticus. Il faut venir exposer chez silvaticus on pourra voir et acheter, on t’attend.