Salut Guillaume ! Je ne sais pas s'il faut vraiment te demander à toi, Guillaume Chaine, de te présenter face à des judokas... Mais ça peut être une façon d'entendre, avec tes propres mots, ce que tu veux dire de toi.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, Guillaume Chaine, actuellement en équipe de France, en -73 kg depuis quelques années et... Ce que j'ai envie de dire de moi, c'est que je suis quelqu'un de souriant, sympathique et accueillant. J'ai plaisir à échanger aujourd'hui avec toi, et dans la vie en général, je suis quelqu'un d'hyper sociable. J'adore échanger avec les gens.
Tu ne parle pas du tout de tes titres, c'est de la modestie ?
Non... C'est vrai qu'on peut parler pendant une heure juste sur ma présentation ! Si je reviens sur la partie sport, sur mon titre récent à Tokyo avec l'équipe mixte : on est champion olympique. Je pense que les judokas le savent, j'espère en tout cas ! Sinon, c'est qu'il faut qu'ils revoient leurs fiches ! On peut parler de mon parcours judo pendant un petit moment, mais je pense que ce n'est pas forcément l'objectif aujourd'hui. En tout cas, ce qu'il faut savoir, c'est que c'est un parcours très atypique qui m'a mené au "graal" cet été.
Quelques mots sur ce qui m'a marquée : tu parles souvent de la Réunion, l'île de ta maman, et c'est aussi là aussi où tu as commencé le judo ! Même si tu y vas peu, voire pas, tu en parles souvent. Cette île t'est chère ?
Oui, c'est vrai que malheureusement, je n'ai pas l'occasion d'y aller souvent. C'est loin donc si on veut prévoir d'y aller, c'est bien de partir minimum deux à trois semaines. On a rarement ce créneau-là dans nos emplois du temps. Du moins ces dernières années, c'était compliqué. Mais j'en parle souvent parce que ce sont mes racines et que ça fait partie de moi ! J'ai commencé le judo là-bas, j'ai vécu pendant cinq ans très jeune sur sur cette belle île.
Et un premier club, ça compte ?
Bien sûr, ce sont mes premiers pas sur le tatami donc je suis obligé d'avoir une pensée pour eux à chaque fois. Je n'oublie jamais de les mentionner parce que si j'ai accroché, c'est peut-être grâce à eux, certainement !
Tu as fait aussi du foot quand tu étais petit. Est-ce que dès le départ, tu as tout de suite eu un coup de foudre sur le judo ? Est-ce que c'est venu avec le temps ? À quel moment tu t'es dit que tu pourrais en faire ta vie ?
C'est progressif... J'ai commencé à l'âge de 4 ans donc je ne me suis pas dit dès le début que j'allais être judoka professionnel, sinon c'est que je suis dématrixé dès le départ ! J'ai eu la chance d'avoir un grand frère donc ça m'a poussé dans le sens du sport, c'est à dire que tout ce qu'il faisait, je voulais le faire aussi. C'était le cas pour le judo et pour le foot. Après, on va dire que le choix est devenu évident arrivé à un certain âge. J'avais fait les deux jusqu'à 14 ou 15 ans. Mais après, il faut prendre un chemin. On commence à s'entraîner plus intensivement et c'est compliqué de faire les deux. Donc c'était soit le sport étude judo, soit le foot où j'avais aussi des possibilités... Mon choix s'est fait assez naturellement. Et c'est vrai qu'à cet âge-là, on réfléchit déjà un peu plus, on voit déjà un petit peu plus loin. Ma réflexion a été de me dire que j'aurais peut-être plus de facilités à accéder à l'équipe de France en judo, même si je me dérouillais bien en football. Je pensais déjà à ça à 14 ans.
Tu penses que tu es sportif avant d'être judoka ou l'inverse ?
Bonne question... Je pense que je suis sportif, parce que c'est un état d'esprit et je vais même plus loin, je dis souvent qu'on est sportif de haut niveau avant d'être judoka. Je pense que c'est une mentalité qu'on a et qui nous aurait conduit, je pense, à l'excellence dans n'importe quelle discipline.
Si tu devais justement définir ton état d'esprit, ta mentalité, ce qui te caractérise ?
La persévérance et la patience. C'est vrai que quand je parlais de parcours atypique, il y a eu des moments où j'ai été mis en retrait ou bien où c'est moi qui me suis mis en retrait, pour différentes raisons. La première, c'est que pendant très longtemps, il a fallu que je travaille à côté du judo. On a peut-être pu penser que je mettais mes objectifs de côté mais non, ils étaient toujours bien présents dans un coin de ma tête. Alors forcément, j'ai pas pris le chemin le plus direct. J'ai pris des chemins annexes on va dire... Mais l'objectif c'est d'arriver au bout et peu importe comment, peu importe quand.
C'est ce qui est très inspirant chez toi ! À 35 ans, tu es sur les JO, champion olympique. "Il faut croire en ses rêves" n'est peut être qu'une phrase, mais pour toi, c'est une réalité ?
Oui. Je n'aime pas trop reprendre cette phrase de croire en ses rêves parce que ça fait un petit peu cliché, un petit peu bateau... C'est plutôt d'être sûr de ce qu'on veut nous, plus que de croire en ses rêves. Et de savoir qu'on en a les capacités. Parfois on se le dit, parfois on peut se mentir, se voiler la face... Moi, j'ai toujours senti que je pouvais faire de belles et grandes choses. Quand je dis ça, je ne pense pas forcément à un titre olympique ! C'est de réussir à me fixer de nouveaux objectifs, constamment, et de réussir à les atteindre. Bien sûr qu'au fur et à mesure des choses, les objectifs grandissent... En tout cas, dans toutes ces épreuves que j'ai traversées, j'ai toujours gardé mon leitmotiv, ce que je dis souvent, c'est le plaisir. Prendre du plaisir dans ce que je fais, tout le temps, même quand c'est des périodes un peu plus difficiles. Je me fixe des objectifs, mais en gardant cette notion de plaisir toujours présente.
Comment tu fais pour savoir si tu peux atteindre les objectifs que tu te fixes ? Tu n'es pas seul, il y a d'autres gens autour : est-ce que tu as des moments de doute et si oui, comment tu les surmontes ?
Le doute fait partie de notre discipline. Se remettre en question, heureusement qu'on le fait ! Parce que le sport dit de haut niveau, et le judo encore plus, ce n'est pas un long fleuve tranquille. Oui, il y a de la concurrence, on est confronté aux blessures, on est confronté, comme je disais, de devoir aller travailler... Parce qu'aujourd'hui, peut-être que ça se passe bien, mais au départ, il faut quand même payer son loyer et remplir le frigo. C'est donc tout un tas de choses qui font qu'on est obligés de prendre d'autres chemins parfois... Mais après, quand on se fixe des objectifs, on pense forcément à des choses qu'on peut atteindre dans un futur assez proche... Voir plus loin, c'est peut-être toujours dans un coin de notre tête mais je suis quelqu'un qui prend les choses étape par étape, sans les brûler, surtout pas ! Et puis une fois que tu en atteints un, tu tapes un peu plus, et de fil en aiguille, sans t'en rendre contre, ça monte ça monte... On se fait prendre dans le truc et on ne se rend pas compte que l'on réalise déjà de belles choses. Et ça peut aller encore plus haut, encore plus loin.
Quand on a un titre olympique comme toi cet été, est-ce qu'on peut rêver encore plus ? C'est quoi les autres rêves ?
On peut toujours rêver plus ! Surtout quand on a vécu des moments extraordinaires comme ça, on n'a qu'une envie c'est de les revivre. Je me suis refixé des objectifs, même si aujourd'hui, mon objectif c'est déjà de revenir tranquillement, et de prendre saison par saison. Après, comme je disais, dans un coin de ma tête, il y a toujours peut-être plus loin... Mais là, c'est vraiment prendre saison par saison, et toujours avec le même état d'esprit : prendre du plaisir dans ce que je fais. Et c'est encore le cas ! Physiquement, je me sens encore très bien malgré mon âge... C'est vrai que j'ai 35 ans mais j'ai eu un parcours atypique. Je suis arrivé un peu sur le tard, donc je suis peut-être moins émoussé aujourd'hui.
J'ai eu ma première médaille aux championnats de France 1ère division en 2007, je n'étais pas vieux, j'avais 21 ans. Et je suis rentré à l'INSEP en 2003-2004... C'est ce que je disais, je suis toujours là, assez régulier mais on ne m'accorde pas forcément cette confiance tout de suite et c'est ça qui arrive très tard. Mais moi, je suis toujours dedans, avec mes objectifs, je m'entraîne toujours, même si je suis un petit peu en retrait ou on me voit moins. Il y a eu des moments où je m'entraînais à l'INJ, je ne venais plus ici à l'INSEP. Je n'étais peut-être pas forcément le bienvenu non plus, de par l'atypisme de mon parcours, parce que je faisais un boulot qui n'était pas forcément complémentaire avec le judo. J'étais barman donc je travaillais aussi le soir, mais j'ai continué à m'entraîner ! Et puis à être performant. Ces dernières années, j'ai moins fait les championnats de France, mais j'ai cette médaille aux championnats de France 1ère division, et un petit parcours international aussi. Donc quand je dis que je sors sur le tard, c'est que l'on m'accorde cette confiance très tard. Après, je suis dans une catégorie où il y a beaucoup de concurrence, de très grands athlètes. Je pense à Ugo Legrand et Benjamin Darbelet, ou des mecs comme Pierre Duprat avec qui on s'est tirés la bourre aussi pour Rio. Florent Urani... Je vais tous les citer sinon ils vont m'appeler si j'en oublie. Voilà, on sait que c'est une catégorie qui est très dense, et encore aujourd'hui, je peux aussi citer les plus jeunes comme Benjamin Axus, Lucas Otmane... Quand je parlais de persévérance et de patience, c'est que j'ai su attendre mon heure aussi.
De ce parcours atypique, avec plein de chemins annexes, tu arrives à voir les forces que tu en tires ? Tu ne regrettes pas de ne pas avoir eu un parcours plus classique ?
Ma force, je pense, c'est d'avoir bossé 6 ans à côté, et de réussir à relativiser encore plus. D'être encore plus dans cette notion de plaisir. De profiter de chaque instant, de chaque déplacement, chaque stage qu'on peut faire, d'avoir la chance de s'entraîner ici. Parce qu'aujourd'hui, au bout d'un certain temps, ça devient une banalité pour les athlètes, mais on ne se rend pas compte, en fait, de la chance qu'on a d'évoluer dans ces infrastructures, d'être entouré de tous ces champions. C'est écrit sur les panneaux : "INSEP Terre de Champions", ce n'est pas pour rien ! Et ça, j'ai appris à vraiment m'en rendre compte, mais encore plus de relativiser là-dessus.
Est-ce que tu as l'impression que le judo t'a formé et que ça t'est utile dans ta vie professionnelle ou personnelle ?
On dit souvent que le comportement qu'on a sur un tapis, on le retrouve dans notre vie de citoyen. Je suis sur le tapis comme je suis dans la vie et vice-versa. J'ai toujours cette bonne humeur, j'ai toujours le smile, toujours envie d'aller vers les gens et... je suis comme ça ! Je suis comme ça tout le temps, ce n'est pas un masque. Là, je rentre des Étoiles du Sport où on a passé cinq jours extraordinaires avec tous les grands champions de l'année, et même de cette décennie puisque c'était le 20e anniversaire des étoiles. Et moi-même, j'ai des étoiles plein les yeux parce que ça a été extraordinaire. On rencontre des personnes tous les jours, on partage des émotions extraordinaires pendant quatre jours.
Ce sont ces liens humains qui te nourrissent, qui sont hyper importants pour toi ?
Oui, c'est ce qui nous anime tous je pense, même si tout le monde ne le traduit pas de la même façon. Je pense que c'est ce qui nous construit, ce sont ces rencontres et le partage.
On dit qu'on est la moyenne des 5 personnes que l'on fréquente le plus ; tu as l'impression de choisir de qui tu t'entoures pour te porter au plus haut ?
Non, je ne pense pas que je choisisse en fait. Ce sont des choses qui se font naturellement. Forcément, de par ma personnalité, je suis attiré par certaines personnes... En plus, je ne suis vraiment pas élitiste dans le sens où je suis le mec qui m'entends avec tout le monde. Beaucoup de personnes pourront le dire. Je n'aime pas les problèmes, c'est pour ça que j'ai toujours le smile... Il y a très peu, voire aucune personne sur qui j'ai mis un point rouge et avec qui je ne m'entends pas. Mais j'ai envie de dire que toutes les personnes ici sont inspirantes en fait... Encore plus à l'INSEP ! Mais pas que. Tu as quelque chose à tirer de chaque personne. Si tu arrives à tirer le meilleur de chaque personne que tu rencontres, ça ne peut te rendre que meilleur. Et ça t'enrichit. Que ce soit les athlètes, les entraîneurs, le staff, même d'autres disciplines... Là, j'échangeais avec une dame qui travaille à la cafétéria et qui s'appelle Mica ; ça fait des années qu'on se croise, et c'est une personne qui a toujours la banane et qui nous apporte certainement quelque chose aussi. On se nourrit de ça sans s'en rendre compte je pense. Mais encore une fois, c'est dans l'échange, c'est dans le partage, c'est dans la transmission.
Et avec ton emploi du temps de haut-niveau, as-tu assez le temps, en dehors de l'INSEP, de voir ta famille et tes amis ? Est-ce que tu as l'impression de faire des sacrifices ?
Des sacrifices oui... Il ya forcément des périodes où on est obligé de faire des sacrifices. C'est quand même fort comme mot, disons qu'il y a des périodes plus ou moins cool, des moments où j'ai vraiment la tête dans le guidon, et d'autres où je prends du temps pour moi, j'ai besoin de ça. Et je sais que quand il faut que je le fasse, je le fais, et sans réfléchir ! Même si des fois c'est compliqué, notre emploi du temps est très chargé, je sais que j'ai besoin de ça. Ce n'est même pas une question de recharger les batteries, c'est que j'ai besoin de m'aérer l'esprit, m'aérer la tête. Aller boire un verre avec les copains, faire un petit resto, une petite soirée...
Aller pêcher de gros poissons !
Aller pêcher oui, c'est l'une des mes passions aussi ! Mais ça fait partie aussi de prendre du temps pour soi...
La pêche, avec sa lenteur et son calme, est à l'opposé d'un combat de judo...
Oui... Si on y regarde de plus près, on peut trouver des parallèles aussi. Je vais souvent à la pêche avec Cyril Maret, que vous connaissez tous et quand on y va, c'est pour se vider la tête. Je sais qu'on n'a pas beaucoup de temps dans l'année pour y aller, donc on se fait peut-être 2 ou 3 sessions de 3 ou 4 jours au bord de l'eau chaque fois, en immersion. Ça m'arrive même de sortir vraiment seul. Je pars tout seul, 4 jours, coupé de tout... Enfin j'ai toujours le téléphone... Mais je suis en pleine nature. Et comme dans la vie de tous les jours et dans le judo, on n'arrive pas faire les choses à moitié. Donc forcément, quand on prépare une session, c'est bien fait ! On est équipés, on est armés jusqu'aux dents (enfin armés... C'est du no kill !) et on ne fait pas ça professionnellement mais presque ! C'est comme dans tout ce qu'on entreprend, on fait les choses à fond ou on ne les fait pas.
Ce goût de l'excellence, c'est très japonais. Les enfants là-bas choisissent une seule discipline, et le but c'est de devenir un maître, que ce soit en calligraphie, en cuisine...
Alors je sais pas si je suis maître de la pêche mais... disons qu'on prend les choses à coeur, et quand on le fait, vu qu'on ne le fait pas beaucoup, on essaie de le faire bien ! Mais ça reste une passion avant tout et un plaisir, on ne se met pas de pression non plus.
Je t'ai déjà entendu dire que tu ne te fermais aucune porte, tu l'as redit juste après les JO...
En fait, on nous pose les questions mais on fait souvent les réponses à notre place quand on a 35 ans. "Guillaume, comment tu vois la suite... fin de carrière ?". La petite suggestion quand-même ! Les questions sont légitimes, ils sont en droit de se poser ces questions parce que je suis un peu plus âgé que les autres, mais je fais toujours les mêmes réponses en fait. Oui je ne m'interdis rien, parce que d'une, c'est possible. Quand je dis c'est possible, je parle de Paris 2024, et oui c'est possible. De deux, je prends encore beaucoup plaisir sur le tapis, je me régale encore... Et de trois, je me sens encore super bien physiquement, peut-être mieux que quand j'avais 28 ou 29 ans. Et j'ai cette maturité aujourd'hui et ce recul. Il y a encore un point, c'est que, aujourd'hui, je suis champion olympique, donc ça c'est acquis, c'est pour l'éternité, donc tout ce qui va arriver, ça ne sera que du bonus, que du plus. Donc ça veut dire que j'ai encore plus de recul sur tout ça, je prends encore plus de plaisir, j'ai une pression en moins.
Finalement, la "recette", s'il devait y en avoir une, ce serait 1- de savoir se dire "c'est possible" ? Parce que toi, tu sais te le dire, mais on est on est nombreux à se fermer des portes sans même s'en rendre compte...
Bien sûr, même si parfois on me dit que c'est compliqué. On me l'a beaucoup dit avant, mais si nous, on sait de quoi on est capable et si on sait ce dont on a envie, alors, il faut se mettre aucune barrière.
Et 2- se baser sur le plaisir, tu le dis tout le temps...
S'il n'y a pas le plaisir, je trouve que c'est triste. Et je pense que tu peux pas avancer et pas progresser en fait. Mais que ce soit sur le tapis ou ... dans le monde de l'entreprise ! Si tu ne prends pas de plaisir dans ce que tu fais, ça ne dure pas longtemps en fait.
En plus de tout ce que tu fais pour ton parcours de haut niveau, tu partages énormément, on te voit souvent intervenir dans des clubs, également dans les entreprises. Qu'est-ce que tu transmets ?
Sur les entreprises, je l'ai très peu fait encore mais j'ai envie de m'étendre encore plus dans ce monde là. Sur les clubs, je viens partager mon expérience, des petits moments de judo, de partage, que ce soit avec les très jeunes et parfois les moins jeunes. Des fois je vais dans des clubs, j'ai des octogénaires sur le tapis... On fait des aussi avec la fédération, ce qui s'appelle l'itinéraire des champions ou là vraiment, on va toucher tous les publics. Ce sont des choses que je prends plaisir à faire. Parce que c'est toujours dans cette même idée de partage, d'aller chercher le smile chez les autres.
Et tu étends cette idée de partage au-delà du judo avec les entreprises ?
Dans l'entreprise, ça va vraiment être plus de parler de mon expérience et de réussir à apporter un petit quelque chose. Je n'ai pas la prétention de pouvoir chambouler la vie des gens, mais aujourd'hui, on a des parcours différents (quand je dis "on", je parle des sportifs de haut niveau, assez demandés dans les entreprises) et pour certains atypiques. Si on peut réussir à apporter un petit truc, c'est top. Et puis nous, c'est un milieu qui est nouveau aussi pour nous. Ça fait 20 ans qu'on traine sur les tapis et très peu dans le monde de l'entreprise, même si j'ai bossé un petit peu... C'est de l'enrichissement personnel aussi.
J'ai envie de partager mais je suis un petit peu égoïste de temps en temps, et si eux aussi, ils peuvent m'apporter quelque chose... De toutes façons, comme je le dis toujours, c'est dans l'échange et dans le partage qu'on s'enrichit. Donc moi j'y vais pour partager mon expérience, et si eux, ils arrivent à me transmettre quelque chose, c'est du gagnant gagnant. Et pareil dans les clubs ! À chaque fois que je repars d'une intervention dans les clubs, le soir, je suis lessivé parce que ce sont des journées un peu marathon et qu'émotionnellement, c'est chargé à chaque fois ! Avec des gamins toute la journée qui ont des étoiles dans les yeux, et tu vois des sourires toute la journée et ça, c'est la plus grande des richesses.
Etant donné que tu es encore en plein dans le plaisir de ce que tu fais actuellement, tu te projettes à moyen ou long terme, dans l'après haut-niveau ? Tu envisages déjà à peu près vers quoi tu vas te diriger ? Judo, pas judo ?
Je laisse toutes les possibilités en fait. Aujourd'hui, je termine des formations... J'en ai deux en cours que je suis en train de terminer, qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Je termine mon DES (ndlr : DESJEPS, Diplome d'état supérieur de la jeunesse, éducation populaire et sport), pour me laisser "la possibilité de" ... Et j'ai repris une formation que j'avais démarrée il y a 2 ans et que j'avais mis sur pause en vue des jeux, basée sur la gestion de patrimoine. J'avais démarré avec Stéphane Biez qui a monté sa boîte, avec principalement des sportifs de haut niveau, il proposait une formation hyper complète. C'est quelque chose qui m'avait plu, malheureusement on n'a pas réussi à reprendre avec Steph, il a un emploi du temps très chargé, il ne répond jamais au téléphone... J'espère qu'il regardera ce podcast !
Et encore une fois, un exemple de partage et rencontre : j'étais invité à la Défense Arena pour voir un match de rugby. En discutant avec des gens, j'ai accroché par hasard avec des mecs de Toulouse qui font exactement la même chose. Ils ont une boîte qui s'appelle Club Capital Conseil, et ils font donc la même chose que Stéph, un peu avec le même état d'esprit, avec d'anciens sportifs, plus axés sur le rugby. Du coup, ils ont cette même vision que nous, ce même état d'esprit. J'ai accroché et je vais reprendre ma formation avec eux...
Toujours pareil, c'est pour me laisser aussi cette possibilité.
Là, je rentre des Etoiles, j'ai rencontré d'autres personnes qui m'ont aussi proposé des choses qui peuvent être intéressantes... Il y a plein de pistes mais j'ai pas envie de faire un million de choses à la fois. Là, je me concentre avant tout sur le judo, parce que j'ai décidé de continuer et j'irai jusque là où je peux aller. Si c'est Paris, j'irai jusqu'à Paris. Si ça doit s'arrêter avant, ce sera ainsi.
Tu te laisse guider par ton plaisir...
C'est exactement ça. Et j'essaie d'exploiter toutes les pistes : quand il faudra faire un choix, je le ferai, et je le ferai à fond !
Est-ce que tu aurais un secret à livrer à Secrets de Judokas ? Un secret de judo bien sûr... qui permet d'avancer, de progresser, d'atteindre ses objectifs ?
Je pense que c'est une évidence pour tout le monde du coup, si vous avez bien suivi ce petit podcast, moi mon secret, que ce soit dans l'excellence comme dans le loisir ou dans la vie de tous les jours, c'est vraiment de prendre du plaisir dans ce qu'on fait au quotidien. Et je le répète souvent, que ce soit dans les entreprises ou dans les clubs où je vais : bien sûr que tout le monde veut taper l'excellence et arriver au plus haut niveau, mais que ce soit dans le haut niveau ou dans le loisirs, peu importe ses objectifs, il s'agit de prendre du plaisir dans ce qu'on fait. C'est un moteur essentiel pour gravir des échelons et se fixer des objectifs toujours plus hauts. Il faut y aller étape par étape, mais c'est le plaisir.
As-tu une citation qui t'accompagne ?
J'ai une petite phrase que que je me suis inventé... On va dire que c'est mon petit hashtag perso, c'est "Success is in pleasure". Voilà, je peux résumer comme ça.
Mille mercis Guillaume. Si on veut te retrouver, te suivre, si une entreprise veut te faire intervenir par exemple ?
Bien sûr, "Guillaume Chaine" sur les réseaux sociaux. Sur facebook, il y a le profil et la page, que je gère avec le club surtout. Moi, je suis très actif sur instagram.
J'ai aussi créé mon site internet guillaumechaine.com, où je propose mes prestations dans les clubs et les entreprises. Il y a aussi des petits partages de photos, d'expérience, mon actu sportive, une petite bio...
C'est un ami qui m'a aidé à créer ce site, Cédric Di Rienzo, c'est l'un de mes partenaires aujourd'hui. Il a une boîte de tôlerie industrielle... Mais c'est un ancien infographiste donc il m'a aidé à faire ce site, avec l'aide aussi de plein d'autres copains. On a monté ce petit truc histoire d'avoir un support, de paraître un petit peu plus professionnel ! Si ça peut aider les gens à me connaître un peu mieux, c'est simple, mais c'est bien fait ! Il a bien travaillé !
Vraiment un très grand merci pour ce partage. Le but de Secrets du Judokas, c'est de donner le meilleur au plus grand nombre ; et le meilleur, certes c'est côté technique pour le judo, mais je pense que le mindset, l'état d'esprit, et d'être inspiré par des parcours comme le tiens, c'est vraiment super important. Merci pour ton temps précieux, merci d'avoir partagé tes message !
C'est un plaisir partagé. Si tout le monde a pris du plaisir à nous écouter, tant mieux.
Liens de l'article :
Site internet de Guillaume Chaine pour des interventions, notamment en entreprises : guillaumechaine.com
Retrouvez Cédric Di Rienzo, chef de l'entreprise Chaudira à Vaulx-en-Velin et partenaire de Guillaume Chaine : Cliquez ici
La société de Stéphane Biez sur la gestion de patrimoine immobilier : Cliquez ici
Les formations en gestion de patrimoine immobilier par le Club Capital Conseil : Cliquez ici