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1- Laurent Mathieu : passionné de judo
2- L'aventure alljudo.net
3- Créer un dojo à Marrakech : le flam-Maroc
4- Regard sur le judo
Laurent Mathieu : le passionné de judo
Judo, web, com' : plusieurs casquettes
Je suis Laurent Mathieu, 52 ans, directeur sportif du club de Flam Maroc. Je donne des cours, je m'occupe de la communication.... C'est une fonction très élargie on va dire ! Je suis également le fondateur du site alljudo.net, que j'ai créé en 2006 et qui existe toujours. À côté de ça, en dehors du judo, j'ai une activité professionnelle dans le domaine de la communication. Je fais de la prestation sur la création de sites internet notamment. Bien sûr, certains de mes contacts et de mes clients sont du réseau judo.
De l'enfant turbulent au professeur
Premiers pas au Judo Club Croix Roussien
J'ai commencé le judo à 6 ans, à Lyon, au Judo Club Croix Roussien. J'étais un enfant assez turbulent qui avait beaucoup d'énergie, et je crois qu'on a parlé du judo à ma maman. Ça s'est fait comme ça. Ça a tout de suite été une passion, j'ai accroché immédiatement. J'y suis resté jusqu'à mes 18 ans. J'ai tout de même arrêté l'année où j'ai passé le bac, mais plus par feignantise que pour des raisons vraiment scolaires !
Les années fac
J'ai repris après le bac lorsque je suis rentré à la faculté des sports qui s'appelait l'UFRAP à l'époque. C'était en 1991 et j'étais alors au CS Doua qui était le club du campus. C'était un peu particulier car on venait payer une licence et on avait accès aux entrainements. Je pense que ce sont les années où j'ai le plus pratiqué et progressé. J'étais un compétiteur lambda mais j'étais vraiment passionné. Je faisais d'autres sports en même temps aussi.
L'enseignement
J'ai ensuite été licencié au Judo Club de l'Est Lyonnais. C'était une entente de clubs sur l'est de Lyon. C'est là que j'ai commencé à donner des cours de judo et que j'ai ensuite passé mon Brevet d'Etat. J'y suis resté 10 ou 15 ans ! Dès la fin de mes études, j'y suis devenu professeur à plein temps.
C'est vers 30 ans que j'ai démarré une carrière dans le domaine de la communication mais en continuant toujours d'enseigner le judo. J'ai aussi déménagé dans l'Ain, à une heure de Lyon environ, où j'ai pu être professeur au Judo Club de Polliat, devenu le Bresse Saône Judo. Je le cite parce qu'il y a une équipe qui fait du bon travail, avec un modèle de fonctionnement de clubs en milieu rural qui n'est pas forcément le plus répondu. Ils réussissent à faire grossir les effectifs et à avoir des résultats en compétition...

D'entraineur à enseignant
Au début, devenir professeur était alimentaire en quelque sorte, je n'ai pas honte de le dire. C'était dans le domaine de ma passion, de ce que j'aimais, dans un environnement dans lequel je me sentais à l'aise, donc c'était très bien ! Et puis j'étais plus intéressé, à cette époque-là, par le fait d'entraîner des compétiteurs, cadets, juniors ou même minimes... Maintenant, j'aime enseigner. J'aime regarder les compétitions de judo mais préparer des judokas pour ça, ce n'est pas la partie qui m'intéresse le plus.
L'influence des professeurs
Gérard Thinet avec ses méthodes novatrices
Je souhaiterais rendre hommage à mes professeurs. Le premier s'appelait Gérard Thinet, un professeur qui avait des méthodes assez novatrices pour l'époque. J'ai découvert beaucoup plus tard qu'en fait, il avait participé à la réalisation des premières versions de la progression française de judo dans laquelle on intégrait du jeu dans la pédagogie pour la première fois. Lorsque j'étais enfant, je ne m'en rendais pas compte. Mais un jour, lorsque j'ai eu accès à la progression française en tant qu'enseignant, j'ai regardé les gens qui l'avaient composée ou qui avaient participé et j'ai vu son nom. BIen sûr, certainement que tout un panel de professeurs à l'époque avait participé à ce projet, mais il en faisait partie !
Pierre Blanc et Daniel Ray, de l'école des cadres à Lyon
J'ai aussi eu Pierre Blanc quelques années : c'est lui qui s'est occupé de l'école des cadres à Lyon pendant plusieurs années. Un très bon professeur de judo, 6e ou 7e dan, très bon technicien. Ensuite, au CS Doua, j'ai eu un professeur assez atypique, Daniel Ray, qui était également le professeur des sports de combat au sein de la faculté des sports. Il enseignait aussi la pédagogie au sein de l'école des cadres à Lyon. C'est quelqu'un de vraiment très intéressant sur l'enseignement des sports de combat ; il m'a beaucoup imprégné.
Daniel Mestre et la découverte du Sambo
Enfin, au sein du club où j'étais professeur, il y avait Daniel Mestre, qui m'a donné une autre vision. Cétait quelqu'un de très investi dans le sambo. J'ai d'ailleurs également fait du sambo, à un petit niveau, mais il n'empêche que ça fait partie de mon bagage. C'est aussi une ouverture sur les sports "cousins" et qui fait partie du judoka que je suis aujourd'hui.
Voilà donc quelles sont mes influences et ce qui a construit, contribué à ma vision du judo aujourd'hui. Il faut tout de même savoir que je suis beaucoup plus passionné de l'enseignement maintenant que ce que j'ai pu l'être durant les premières années.
L'aventure Alljudo.net
Quand le judo n'existait pas sur internet !
À partir d'un projet de formation...
Lorsque je me suis lancé dans la communication, j'ai pris un congé formation durant une année. Et c'est dans le cadre de cette formation que je devais réaliser un site internet. C'était en 2000 donc les sites internet, c'était encore très récent même si Internet existait depuis quelques années déjà. Je voyais bien, en tant que consommateur d'internet, qu'il n'y avait pas grand-chose sur le judo... Alors pendant un an, j'ai compilé des résultats, j'ai fait des recherches par exemple sur tout l'historique des tournois de Paris ou des championnats de France, car ça ne se trouvait pas à l'époque ! Pour rappel, en 2000, il n'y avait aucun réseau social et Youtube n'existait pas. C'était les tous premiers pas de Google qui était un peu outsider à côté de Yahoo par exemple, qui était plutôt un annuaire. Quand Google est arrivé avec juste sa barre de recherche centrale, c'était vraiment nouveau. Il y avait donc vraiment un besoin et c'est comme ça que j'ai commencé à compiler des résultats. J'allais chercher partout et ça a dû me prendre environ un an et demi pour finalement faire un truc dont j'étais fier pour l'époque.
Le réseau judo
Rapidement j'ai eu des contacts, dont des athlètes dans le haut-niveau qui m'ont dit que mon site était sympa. C'est comme ça que ça a démarré. Ça a pu aussi me servir de vitrine et de trouver quelques clients dans le domaine du judo. J'ai, par exemple, fait des sites pour plusieurs gros clubs français, comme Levallois, Maison-Alfort... Ça m'a donné des contacts. En plus, ça me permettait aussi d'essayer des nouvelles tendances ou nouvelles technologies. Je me faisais la main sur alljudo en fait !
L'âge d'or de alljudo.net
J'ai alors commencé à vendre des espaces publicitaires à Mizuno et Adidas... Puis, entre 2012 et 2014 ou 2015, j'ai rencontré Stéphane Nomis. On a essayé d'avoir une approche plus professionnelle on va dire. Lui avait une vision entreprenariale des choses. Il était, en fait, moteur sur les aspects que je n'avais pas forcément. J'ai eu une pigiste qui a travaillé avec moi, j'ai développé des moyens un petit peu plus techniques aussi pour développer le site. Ça a vraiment été la grosse période de Alljudo. Je me souviens d'un record de trafic sur un mois de février, avec le tournoi de Paris, où nous avons eu 1 million de pages vues. C'était énorme ! On a même tenté de lancer une application qui s'appelait Judo Pro. C'était une application payante qui était destinée à produire des contenus de vidéos ou d'actualités mais le modèle n'a pas fonctionné.
Comment monétiser ?
Cet "âge d'or" n'a pas continué... La difficulté, c'est vraiment de monétiser. À un moment donné, quand ça te prend beaucoup de temps, il faut aussi que ça puisse rapporter de l'argent et c'est un domaine où ce n'est pas forcément très facile. D'ailleurs, si tu regardes les médias, ce n'est un exercice simple pour personne.
Prenons l'exemple de l'Esprit du judo : ils ont toujours le papier ! Avec le site web, ils vendent un petit peu d'espaces publicitaires mais je ne pense pas que ce soit suffisant pour faire vivre une équipe de journalistes. Alors je m'avance, je parle un peu à leur place... Mais si tu regardes les gros médias qui étaient sur des modèles gratuits, ils sont tous passés sur des modèles payants. Ce n'est pas possible de tout donner gratuitement : si tu veux avoir accès aux articles, il faut payer chaque mois. Je vais souvent sur le site de l'Equipe et je vois qu'il y a de moins en moins d'articles gratuits. Mais quelque part, c'est logique ! En fait, les utilisateurs ont un degré d'exigence qui n'est pas cohérent. Ils veulent de l'information gratuite, sans bannière pub, sans cookie, ils ne veulent pas de newsletter... Mais à un moment donné, il y a des gens qui travaillent pour produire les contenus !
La spécificité française de alljudo.net
L'accès à l'information qui grandit et s'accélère
Il faut dire qu'à cette époque-là, il y avait une concurrence qui était vraiment moindre. Sur le site de la fédération, les résultats n'étaient pas mis à jour rapidement alors que moi, j'avais les organisateurs, les ligues, qui m'envoyaient les résultats et je les mettais en ligne dès le dimanche soir ! Je faisais des articles, des reportages... Maintenant, sur internet, on a quand même beaucoup plus accès à l'information. Et je ne suis plus le rapide. Je vais chercher l'info sur internet, j'ai des gens qui m'envoient des résultats ou qui me disent que je n'ai pas bien référencé tel tournoi... J'ai tout de même des outils qui me permettent de rentrer tous ces résultats assez vite. Par exemple, lorsque je mets en ligne les résultats d'une compétition, ça met à jour les fiches des athlètes automatiquement. J'ai juste quelques manipulations à faire.

Une base de données nationale unique.
Même s'il est vrai que Alljudo a perdu une partie de son utilité puisque par exemple, l'IJF retransmet toutes les compétitions de judo, il y a une vraie spécificité qui reste : c'est la base de données de résultats nationaux. Au niveau international, il y a la base de judo inside qui est plus complète que celle de alljudo mais par contre, sur les résultats nationaux, alljudo est unique. D'ailleurs, entre parenthèses, j'aurais aimé changé en alljudo.fr pour représenter cette spécificité. Mais au niveau du référencement, ça pose des problèmes donc je ne le fais pas...
Un projet qui continue.
Donc aujourd'hui, même si ça me demande un petit effort, je maintiens le site à jour pour garder cette spécificité. C'est sûr que depuis 2015, j'ai vraiment diminué la voilure on va dire et je continue en amateur mais c'est bien, ça me suffit. Surtout que depuis 2016, je suis arrivé ici, au Maroc et j'ai moins de temps pour le faire aussi. Par exemple, je ne couvre plus les compétitions en France comme je le faisais avant. Et puis j'ai d'autres activités, d'autres opportunités, mais par passion, je continue toujours de l'alimenter.
Alljudo : ça parle de quoi exactement ?
Au départ, pour moi, "alljudo" c'était pour mettre le maximum parce qu'il n'y avait rien ! Maintenant, il y a des secteurs sur lesquels il n'y a pas un grand intérêt à ce que je sois présent vu qu'il y en a d'autres qui le font, peut-être parfois mieux que moi !
Les mercato judo
À un moment donné, j'étais assez bon sur sur les brèves grâce à des contacts que j'ai noués au fil du temps. On me transmettait une info pour que je la partage et je la sortais... D'ailleurs c'est comme ça que les "mercato judo" marchaient très bien à une époque ! C'était des petites rumeurs sur les athlètes qui partaient dans tel ou tel club... Ça a heurté certaines sensibilité. D'abord parce que le terme "mercato" renvoie au football, à l'argent. Et dans le judo, il y a des gens qui n'aiment pas cet aspect argent. Mais aussi parce que certains athlètes n'ont pas trop apprécié que je sorte ce type d'infos ! Je m'excuse auprès d'eux d'ailleurs, mais c'est vrai que c'était un peu le jeu. Et si j'avais les infos, si elles arrivaient jusqu'à moi, c'est qu'il y avait d'autres personnes avant moi qui avaient parlé ! Parfois, même les clubs étaient contents qu'on sache qu'ils étaient en train de recruter tel ou tel judoka... Donc ça fonctionnait bien.
Exprimer ses convictions
Je me suis également souvent exprimé contre l'équipe fédérale de Jean-Luc Rougé, notamment sur ses 2 derniers mandats car je pensais vraiment que ce qu'il faisait allait à l'encontre de ce que j'estimais bénéfique pour le judo. J'ai souvent été presque virulent contre les entraîneurs nationaux, et ce n'était d'ailleurs pas contre eux. Mais disons qu'il y avait un certain nombre de choses sur lesquelles il fallait appuyer. Et je crois que j'étais pratiquement le seul à le faire. Je n'étais donc pas impartial et certains m'en ont fait le reproche. Mais moi, je ne me considère ni comme un journaliste, ni comme un média. Je suis un artisan du web. J'ai développé un site et si j'ai envie de dire un truc dessus, je le dis. Je l'ai toujours fait parce que dans mon for intérieur, j'étais vraiment persuadé que ce qui se faisait n'allait pas. Alljudo servait aussi un peu ça. On m'a souvent dit que j'étais anti-fédération, mais j'étais plutôt anti-"gens qui étaient en place".
La dimension participative
Alljudo a aussi une dimension participative. Quand les gens m'envoient un communiqué de presse, des résultats ou un tournoi à publier dans le calendrier par exemple, je le fais vraiment de bon coeur. On peut même s'inscrire sur le site pour entrer soi-même certaines informations. Par exemple, on peut être administrateur de sa fiche athlète et rajouter des résultats etc.

Créer un dojo à Marrakech : le Flam Maroc
En 2016, j'arrive au Maroc. Je n'étais pas forcément à l'origine du projet au départ mais je suis arrivé au moment où il démarrait. Je me suis impliqué dedans en tant que professeur puis je me suis occupé de la communication.
L'ouverture du lieu et l'accueil des nouveaux judokas

La création d'un créneau pour les 3 ans
La saison suivante, les 4-5 ans sont donc devenus les éveils, et on a fait un cours de judo pour les 3 ans avec un mode de fonctionnement particulier. On fait des séances de 45 minutes et c'est le seul cours où les parents restent à l'intérieur et où on ne gère pas les à-côtés. C'est-à-dire que si l'enfant ne veut pas monter sur le tapis, ça peut arriver, et qu'ils veulent rester dans les bras de maman, c'est possible. S'ils veulent sortir du tatami pour boire ou aller aux toilettes ou même faire une petite pause, il n'y a pas de problème. Nous, on donne le rythme des pauses mais on n'a pas d'exigences autres que d'animer une séance. Les enfants font des petits va-et-vient sur le tapis. Certains jours, un enfant fait toute la séance et d'autres, il va être un peu fatigué... Ce fonctionnement est bien adapté à eux. On fait de la motricité, on intègre l'apprentissage des chutes ainsi que des petites situation d'opposition. On ne met pas d'éléments techniques.
Du judo avec un abonnement mensuel ?
En 2018-2019, on a dû monter à 120 adhérents environ. Malheureusement, à cause du covid, le club a fermé en février. On aurait pu avoir beaucoup plus d'adhérents car ici, contrairement à la France, beaucoup de gens s'inscrivent en cours d'année. Il n'y a pas cette habitude d'inscrire les enfants à leurs activités en septembre pour une saison complète. D'ailleurs, quand on a commencé, on s'est calé au fonctionnement d'ici, à savoir des abonnements au mois. Mais maintenant, on a imposé l'inscription à la saison complète en expliquant qu'au judo, il y a des apprentissages et passages de grade qui impliquent le besoin de venir toute l'année.
Grandir malgré le covid
L'année 2020-2021, ce fut finalement une bonne année puisqu'on a dû finir à 150 ou 160 adhérents. Ici au Maroc, les clubs de sport n'ont pas fermé malgré le COVID mais il y avait quand même un environnement assez anxiogène et beaucoup d'adhérents ne sont pas revenus. Sans parler de l'environnement économique à Marrakech qui est une ville très touristique et qui a été impactée. Or les gens, à un moment donné, quand les finances sont difficiles, ce sont les loisirs qu'on stoppe en premier. Donc avoir 150 ou 160 adhérents pour cette saison, c'était bien.
Pour cette saison 2021-22, on a eu une petite difficulté au départ, c'est que les clubs de sports étaient fermés en août et septembre. Comme on a vu qu'il faisait beau, nous avons mis les tatamis dehors. Tous les jours, on sortait les tapis et ça a permis de reprendre un peu les adhérents qui pouvaient penser partir sur d'autres disciplines. L'année a vraiment démarré fin septembre début octobre et actuellement, on est 250 adhérents. Comme il reste encore quelques mois, on a la perspective d'arriver, pourquoi pas, à 300.
Commencer le judo quand on est ado..
Côté adultes, c'est un petit peu différent de la France. On n'a pas de compétiteurs car souvent, les compétiteurs ne sont plus tellement présents dans leur club, disons dans leur club formateur. Ils sont présents dans les gros clubs. On a donc un cours d'adultes loisirs qui tourne à dix quinze personnes selon les soirs... Ça dépend aussi des matchs de ligue des champions !
En revanche, quelque chose qui n'existe pas trop en France, c'est le fait qu'on a beaucoup de minimes, donc des pré-ados, débutants. Le cours est très fourni, depuis plusieurs années, de jeunes qui viennent démarrer le judo et qui accrochent à l'activité.
Le projet pédagogique du club
Une année en 5 cycles
Nous avons formalisé le projet au niveau des cours. Bien sûr, il existe la progression française depuis des années, mais nous, en interne, on a créé nos planning par cycles. L'année est découpée en 5 périodes avec des techniques, des situations d'apprentissage, des objectifs. Sachant qu'ayant désormais assez d'adhérents, pour la première fois, on peut cette année resserrer les cours en collant aux vraies catégories d'âge. On a donc un cours d'éveil, de mini-poussins, de poussins etc. Et l'année prochaine, se posera la question de nos minimes qui deviennent cadets. On va devoir voir comment les intégrer avec un cours d'adultes loisirs qui n'ont pas forcément un niveau technique élevé. On aura une petite réflexion à avoir sur cette tranche d'âge.
L'enseignement du judo au Maroc
Ici au Maroc, les professeurs ne sont pas formés. La manière d'enseigner est en fait tirée de la façon dont on apprend aux adultes, ou d'éléments qui sont piochés par-ci par-là. Mais ce n'est pas quelque chose de construit. Bien sûr, je ne connais pas tous les professeurs du Maroc, et d'ailleurs, mes propos ne sont pas à prendre de façon négative. Mais disons que c'est ce que j'ai pu voir. D'ailleurs il n'y a pas de diplôme d'enseignement, pas de formation.
Moi, j'ai un cursus dans le domaine du sport universitaire avec ensuite l'école des cadres à Lyon : c'était deux années de formation avec des cours tous les week-ends ! De la pédagogie, de la connaissance de l'environnement du judo, de l'enseignement technique, de l'enseignement des kata... Je ne dis pas ça pour me vanter, mais plutôt pour dire l'écart qu'il peut y avoir.
Les professeurs du Flam Maroc
J'ai un professeur avec moi depuis trois ans. Il s'appelle Khalid, on peut dire que c'est un peu mon point d'appui au sein de l'équipe. Son père était déjà professeur et lui s'était intéressé, à titre personnel, à l'enseignement. J'essaye donc de lui amener des éléments pour qu'il progresse dans son enseignement.
L'année dernière, on a eu une professeure qui nous a rejoints et de la même façon, j'ai essayé de lui permettre d'évoluer. Cette année encore, on a d'autres professeurs qui viennent avec nous. Petit à petit, j'essaye de les amener sur sur mon projet pédagogique.
Ma priorité pédagogique

Le projet, c'est de faire aimer le judo. C'est vraiment ma priorité. Personnellement, ça ne me fait ni chaud ni froid de me dire que je vais former un champion. Déjà, je pense qu'un champion, à la base, "existe" par des éléments que tu ne maîtrises pas. Je pense que Teddy Riner aurait démarré le judo dans un autre club, il y avait de grandes chances qu'il soit également devenu un champion. C'est pour ça que dire qu'on va orienter son enseignement pour former des champions, ça ne paraît pas être une bonne vision des choses. Pour moi, les étapes, c'est de faire aimer le judo.
Pour ça, c'est revoir sa manière d'enseigner. Il faut rendre le judo ludique, joyeux. Ça ne veut pas dire que je veux qu'il y ait du bazar sur le tapis. Je suis assez exigeant sur tout ce qui touche à l'attitude, parce que pour moi, ça fait aussi partie des choses qu'on doit enseigner dans le judo. Je pense d'ailleurs que les enfants aiment ça aussi. Donc ce n'est pas antinomique.
Le goût de l'effort
Une fois qu'on leur a fait aimer le judo, la deuxième étape est de leur donner le goût de l'effort. Ça, tu peux le faire à travers le jeu, des défis... Tu montes un petit peu dans les tranches d'âge... Quand ils arrivent poussins, benjamins, tu commences à faire des petits challenges par exemple. Enfin, une fois que tu as la passion et le goût de l'effort, c'est là où peut-être, on peut commencer avec vraiment les bases du judo. On travaille beaucoup le kumikata, la posture, les déplacements... Dès les petits, on utilise des mots comme shizen tai, jigo tai, tai sabaki... Ils retiennent ces noms ! De la même manière qu'ils retiennent maté ou adjime, ils apprennent très vite. C'est donc leurs bases. Ensuite, on peut les faire aller plus loin dans la technique, l'exécution du geste.
Initier à la compétition
Après, tu peux peut-être donner des petits éléments pour progresser en compétition... S'ils sont bons, il y a des gens qui savent très bien accompagner les compétiteurs, que ce soit au Maroc ou en France. Par exemple, il y avait Christian Chaumont qui était directeur national du Maroc, et qui a montré de nombreuses fois que, quand on lui donnait un jeune avec du potentiel, il savait quoi en faire !

On a aussi, ici, des enfants franco-marocains, donc s'ils doivent aller à un moment donné dans des structures en France, c'est possible. Il y a des gens qui savent bien faire. J'ai eu l'occasion de demander à Larbi Benboudaoud, il n'y a pas très longtemps, quelle était sa vision sur la formation qu'il attendait des jeunes en tant que directeur de la haute-performance. Il m'a répondu que ce qu'il attendait, c'était d'avoir des judokas bien formés, à la fois techniquement et au niveau de leur moralité, de leur état d'esprit. C'est pourquoi si je dois, un jour, former un champion, ce sera par ce biais-là. Ce ne sera pas en les mettant à la musculation trop tôt, avec du lourd intensif etc. Après, il y en a qui le font et avec qui ça marche. Mais moi, ce n'est pas ce que j'ai envie d'amener au judo.
Vision sur la compétition dans l'enseignement du judo
Relativiser le résultat
Au Maroc, ce n'est pas comme en France, il y a beaucoup moins d'opportunités de faire de la compétition. Mais quand il y en a, on les propose. On ne force pas. Je fais aussi attention à relativiser la notion de victoire et de défaite, parce que perdre au judo, ça ne fait pas plaisir. Quand tu es enfant, que tu vas à une compétition, et que tu te prends deux ippons en trente secondes, c'est difficile ! Ce n'est pas pareil que perdre en natation ou au ping-pong ; quand tu t'es pris deux gamelles, tu n'as pas trop envie d'y retourner. Ça fait mal, c'est un peu humiliant, tu as le regard des parents, tu as le sentiment d'avoir déçu un petit peu tout le monde... Donc il ne faut pas trop appuyer là-dessus. Lorsqu'un enfant est en échec en compétition, je préfère le retirer un petit moment et qu'il y retourne après, quand il aura plus de chances de gagner.
Je ne lis donc pas le judo par le prisme de la victoire ou de la défaite. D'ailleurs, un enfant qui est bon en compétition, parce que c'est vrai que certains sont naturellement plus agressifs que d'autres, ou plus puissants, je fais attention de ne pas les idôlatrer. Au contraire, il faut vite les faire redescendre de leur piédestal et les obliger à aller creuser, à essayer de gagner avec le judo. Je leur fais remarquer qu'à un moment donné, ils vont tomber sur un plus agressif ou un plus puissant qu'eux et qu'ils pourront perdre. Après, bien sûr, je suis pour accompagner ceux qui sont bons. Mais il faut connaitre ta limite personnelle et la limite de ton club, de ta structure. Moi, ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus que de tutoyer le haut-niveau. Ce que je veux, c'est amener des judokas bien formés. Voilà ma vision des choses.
Former des judokas épanouis
Il y a aussi tous ceux qui ne vont pas dans le judo de haut niveau ! Quand tu te rends compte de tous les gens qui disent qu'ils ont fait du judo dans leur vie et que ça a marqué leur histoire, c'est ça qui m'intéresse ! Beaucoup plus que le haut niveau, car c'est ce qui dure. Pour moi, la réussite d'un club et la réussite surtout d'un professeur, c'est ça en fait. Une fois, j'ai eu à coacher un gamin de l'entente de clubs dans laquelle j'enseignais. Je ne l'avais pas formé directement mais je l'avais accompagné en compétition. Il était dans une situation un peu difficile au niveau familial, scolaire etc.

Lorsque je l'ai revu 10 ans après, son retour m'a marqué. Il m'a dit "Laurent, c'est grâce au judo que je suis devenu ce que je suis, c'est tout ce que vous m'avez inculqué". Tu vois, ça me donne des frissons, bien plus que des élèves qui gagnent même si tu es content quand ça arrive. Mais ce qu'il reste à la fin, c'est ça... Moi, je remercie les gens qui m'ont donné la passion du judo. Je n'ai pas été un grand compétiteur mais mes amis viennent du judo, mon réseau professionnel vient du judo, le fait que je sois arrivé au Maroc, ça vient du judo ! ici, via le club, je rencontre des gens, je me fais des amis, encore maintenant !
Le plus important pour moi, c'est vraiment ça. Je ne veux pas qu'à un moment donné, il y ait des élèves que tu perdes, où tu rates cette opportunité finalement, parce que tu es parti tout de suite sur la compétition et que c'était trop dur. L'élève s'est retrouvé en situation d'échec et l'année d'après, tu sais qu'il est parti faire une autre activité. Pour moi, il faut aussi les garder, les intéresser, leur donner ce virus du judo sous la peau.
Le problème de former des champions trop tôt
Aujourd'hui, il y a des gens qui réfléchissent et qui vont essayer de corriger le tir mais on a mis des pôles espoirs partout, on a déshabillé les clubs de leurs meilleurs éléments qui étaient en minimes ou en cadets. Donc si tu retires du tapis ceux qui étaient leader, tu casses un peu les groupes et ça a été dommageable. En répercussion, les cours adultes se sont affaiblis et c'est tout un réservoir de gens passionnés qu'on a perdu. Je connais plein d'exemples de jeunes qui sont partis dans les pôles espoirs et qui ont arrêté le judo parce qu'ils se sont retrouvés en situation d'échec. Si tu n'es pas assez bon en compétition, si tu ne vas pas être le champion olympique, alors c'est fini, tu arrêtes le judo. Sauf que c'est notre réserve de professeurs, d'arbitres, de bénévoles ! On les a flingués !
Sacrifier, vouloir aller très vite sur la compétition en organisant tout là-dessus ? Attention ! Je dis attention ! Faisons vivre des clubs, ayons des beaux effectifs car ce réservoir de judokas, on en a besoin ! Même dans la société, même s'il y a des brebis galeuses comme partout, les gens qui ont fait du judo sont généralement des gens qui réussissent professionnellement. Ils sont appréciés, intégrés socialement... Ne l'oublions pas !
Comment mener ses cours de judo
Dans la pédagogie que je prône, tu ne peux pas arriver avec une solution et tout plaquer comme ça. Ce qui va marcher avec l'un ne va pas marcher avec l'autre. Il faut tout le temps essayer d'observer les élèves. En fait, ta matière première, c'est eux !
Observer et s'adapter
Si je veux leur apprendre une technique ou mettre en place une situation, j'essaie de ne pas trop donner d'informations au début. Je regarde comment ils réagissent et à un moment donné, je fais un petit stop de 10 ou 30 secondes. Je redonne une information parce que j'en ai vu trois ou quatre qui ont mal compris la consigne ou qui le font d'une certaine manière. Et si tu vois que ça ne marche pas, tu arrêtes. Si sur un groupe de vingt gamins, tu as huit couples qui n'y arrivent pas au bout de cinq ou dix minutes, c'est toi qui t'es trompé. C'est pas grave ! Ça fait partie de l'enseignement ! Mais il faut essayer de mettre en place des nouvelles situations tout le temps, d'inventer, c'est important. Parfois ça ne marche pas et d'autres fois, tu te dis que ça fonctionne. Et quand tu essayes avec un autre groupe, ça ne marche pas aussi bien ! Il faut être à l'écoute. Mais quand tu fais un truc et que tu vois que tout de suite, ils y arrivent bien, pas la peine de leur faire faire trop longtemps. Rajoute une difficulté tout de suite !
Avoir son thème et rester à l'écoute
Quand tu arrives sur le tapis, il faut avoir des thèmes et il faut avoir une vision un petit peu globale. Ensuite, être attentif aux feedbacks. Ça peut être leurs capacités, en fonction de leur âge déjà, de leur niveau, mais aussi parfois de leur état émotionnel ou de leur fatigue. On dit parfois, en France, "ils sont excités, la neige arrive" et bien c'est ça ! On ne sait pas toujours pourquoi, il y a des jours où les enfants sont hyper réceptifs et tu vas pouvoir leur donner plein de détails, et d'autres jours, ils le sont moins, ils ont besoin de se défouler. C'est important d'être attentif à ça. Je parle de ma façon de faire bien sûr, mais j'espère qu'il y a des gens que ça va intéresser et que ça peut les renvoyer à leur propre réflexion.
Nourrir sa pratique et se renouveler
Je faisais déjà ce travail quand j'étais en France. Quand je suis arrivé au Maroc, on a travaillé de manière un peu plus empirique, avec des tranches d'âge qui n'étaient pas forcément très restreintes et avec des enfants qui arrivaient en cours d'année. C'était donc difficile d'avoir une vision globale de la saison. Mais cette année, avec Khalid, qui est le professeur avec lequel je collabore, on a vraiment préparé les choses. De temps en temps, le thème qu'on avait défini, on l'enrichit un petit peu... Et puis on se dit déjà que pour l'année prochaine, on va revoir un petit peu les choses.
Personnellement, je développe ma pédagogie essentiellement sur le tatami. Il y a Youtube aussi, ou les réseaux sociaux. On voit pas mal de gens qui postent des vidéos intéressantes, qui permettent de voir ce que font les autres. Je trouve que ça, c'est vraiment bien ! Il ne faut pas garder ses petits secrets de fabrique pour soi. Et dans le même temps, il ne faut pas chercher à imiter un autre enseignant. Chacun enseigne avec sa personnalité. Moi par exemple, j'aime le judo avec de la bonne humeur, avec de la joie, mais ça fonctionne... avec moi ! D'autres vont fonctionner d'une manière différente et ça fonctionnera... avec eux. Et partager nos manières de faire, ça enrichit. Sur Facebook, il y a un groupe qui s'appelle prof de judo 2.0 sur lequel les gens postent leurs vidéos de situations. Parfois, ça te renvoie des choses que tu fais toi... Tu peux te dire "tiens il le fait comme ça, c'est bien, je vais essayer..."
L'enseignement, c'est quelque chose de vivant, il faut se renouveler. Et quand tu arrives sur le tapis, avoir des trucs nouveaux à faire faire, c'est bien aussi pour toi ! Ça donne de la motivation.
Regard sur le judo
Je suis en lien avec plein de judokas en France, mes amis sont dans le judo, et sur les réseaux sociaux, je ne peux pas m'empêcher d'intervenir quand il y a des débats. Il y a des judokas que j'ai connus via les réseaux sociaux, comme toi ou d'autres... Donc je suis toujours en contact avec le judo français par différentes portes. Il y a aussi parfois des gens qui viennent ici, des clubs qui font partie du judo français, des profs, des entraîneurs... C'est donc l'occasion d'échanger régulièrement.
Le dynamisme des juniors
Là où je me suis coupé du judo français, c'est que je n'ai plus l'occasion d'aller sur les championnats de France et ça c'est un vrai manque. C'était là où j'avais l'occasion de rencontrer certaines personnes que je ne vois pas souvent, et d'échanger avec eux. Je pouvais aussi voir le judo. J'aimais bien, par exemple, aller sur les championnats de France juniors, parce que je trouve que c'est un judo assez spontané ! Je ne sais pas si c'est toujours le cas... Mais par exemple sur les premières divisions, encore une fois je ne les ai pas vues ces dernières années, mais je me suis souvent ennuyé. Les athlètes s'entrainent trop ensemble, ils se connaissent, c'est un peu tactique, les meilleurs ne sont pas forcément au pic de leur forme... Sur les juniors, ils donnent tout ! Comme me disait un ami il y a quelque temps : "c'est celui qui va mourir le premier sur le tatami !". J'ai plus de plaisir de voir le judo là et c'est aussi l'occasion de voir quels clubs travaillent bien, quels sont les pôles qui ressortent...
La prise de risque en judo

Il y a quelque chose qui m'interpelle. Je pense que la prise de risque ne doit pas être retirée trop tôt au judoka. Si on commence à rétrécir le schéma d'un judoka en minimes ou cadets, qu'on lui enlève toute prise de risque, je ne crois pas que ce soit la bonne méthode. Au contraire. Enlever cette prise de risque, on peut le faire quand on arrive parmi les très bons. Il me semble que c'est plus facile de gommer les erreurs plus tard que de développer le judo d'un jeune qui depuis ses 15 ans se restreint. Dans la prise de risque, parfois tu te fais contrer parfois, parfois ça marche, c'est comme ça, c'est le judo !
Projets à venir pour le judo marocain
Mes projets dans le judo, c'est d'ouvrir avec mon associé Hicham El Hassouni, président de la ligue de Marrakech, une deuxième salle pour le club. On aimerait, à terme, ouvrir peut-être encore d'autres petites salles sur Marrakech. C'est une ville qui est assez étendue donc on voudrait s'implanter un peu dans le centre, un peu dans le nord, pour que les gens puissent avoir accès à des petits dojos, indépendamment d'éventuels problèmes de transport. Après, je rêve un peu à voix haute, mais j'aimerais pouvoir ouvrir le même type de club dans d'autres villes du Maroc. Sur Casablanca, il y a déjà des clubs qui ont cette approche et qui essayent de travailler sur la masse, d'avoir une pédagogie différenciée pour les tranches d'âge... Mais sur d'autres villes, ça n'existe pas et moi, j'aimerais bien y aller !
Partager notre mine d'or du judo français
Je vais déborder un petit peu du sujet, mais je sais qu'en France, il ya un gros réservoir de connaissances, de savoir-faire qui n'a pas été bien exploité. Sur la pédagogie, puisque c'est le sujet qui m'intéresse le plus, si on arrivait à faire quelque chose de cette mine d'or qu'on a acquise dans le judo français, unique je pense, ce serait très intéressant. Même du point de vue de la technique, on a aussi de grands experts. À un moment donné, avant qu'ils ne disparaissent ou qu'ils ne soient plus en état physique de transmettre, nous devons prendre tout leur patrimoine. Maintenant, on peut filmer facilement. Apprendre des techniques dans un bouquin et les apprendre avec une vidéo, ce n'est pas la même chose ! Moi, j'ai étudié plein de bouquins de techniques de judo et c'était compliqué de bien comprendre ! Par contre, à travers les vidéos, c'est beaucoup plus accessible.
Il faut que les gens aillent voir tous nos hauts-gradés, des gens connus, des moins connus, reconnus comme experts actuellement pour qu'ils puissent partager.
Clin d'oeil
Je fais un petit clin d'oeil : il y a des gens qui se manifestent pour que Jean Pourchet, entraîneur connu de Pontarlier, ait son 6e dan. La démarche est tout à fait intéressante, même si j'imagine que ce monsieur, a priori, vu son parcours du judoka, porte peut-être peu d'intérêt aux honneurs et au 6ème dan. En revanche, ne laissons pas passer son patrimoine* ! Il faut aller en prendre la substance, parce qu'à un moment donné, sinon, ça va disparaître ! Il a formé des champions, il a fait aimer le judo, il a développé un gros club dans une petite ville... Il faut que les gens aillent le chercher !
*Jean Pourchet a pu être interviewé deux ans plus tard : interview ici
Se retrousser les manches
Je pense aussi qu'à un moment donné, il faut sortir d'une attente du tout fédéral. C'est peut-être une caractéristique un petit peu française : on attend tout de l'état ou de la fédé, alors qu'on peut aussi se retrousser les manches et faire des trucs soi-même. Il y a des initiatives personnelles de judokas, par exemple, qui sont partis faire des tours du monde des dojos et ils ont ramené de l'information, ils ont fait des bouquins, des vidéos, c'est intéressant ! Ça va rester, ça, dans le patrimoine du judo français. J'encourage ce type d'initiatives et ne pas attendre que quelqu'un le fasse à notre place !
Personnellement, avec Alljudo, je suis content d'avoir fait ça. À la fin de ma vie, je me dis que c'est quelque chose qui restera. Je ne sais pas si ça aura un intérêt dans 10 ou 20 ans mais je l'aurai fait ! Comme Secrets de Judokas accumule des témoignages, même si sur le coup parfois, on ne voit pas le développement, avec le temps on se rend compte de ce qui a été construit. J'appelle les professeurs ou les élèves des professeurs qui ont des idées de filmer, de façon simple, et envoyer leurs témoignages à Secrets de Judokas, ou poster par eux-mêmes !
Remerciements
MERCI Laurent pour ton temps et ton accueil au dojo !
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