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Temps de lecture : 8 min

1- L'entrainement Judo
2- Cognitif : kesako ?
3- L'analyse : le coeur de la proposition
4- L'activité judo
Conclusion

Couverture du livre de Patrick Roux sur l'entrainement judo

Comment s'entrainer ? Comment entrainer les futurs champions ?

C'est le sujet d’aujourd’hui, avec la proposition de Patrick Roux, qu’il expose dans cet ouvrage, le 1er d’une série de trois. Il l'a appelé "Entrainement cognitif et analyse de l’activité" : un titre qui peut paraitre un peu compliqué de premier abord mais qui est justement très bien expliqué tout au long du livre.

Quant à moi, j'ai choisi pour fil rouge de cet avis l'utilisation de ces 4 mots : entrainement, cognitif, analyse, activité. C'est parti 😁

1- L'ENTRAINEMENT JUDO


Dans ce livre, il s’agit de nous expliquer comment s’entrainer pour gagner en efficacité et en performance. Même si, étant donné son parcours, l'auteur cite essentiellement des exemples du haut-niveau, il rappelle très souvent que c’est également valable pour les loisirs. J'en suis d'ailleurs la preuve vivante puisque je suis loisirs et que ça m’a été extrêmement utile.


De quel entrainement parle-t-on : à qui s'adresse ce livre ?


Bien sûr, les professeurs, coachs, et entraîneurs sont directement ciblés. Les judokas, probablement ceintures noires, qui ont envie de progresser dans leur judo, trouveront également beaucoup de pépites ! Si vous me ressemblez, vous ne ressortirez pas les mêmes de cette lecture !  

Les compétiteurs sont pleinement concernés, mais même les non-compétiteurs peuvent y trouver un fort intérêt. 

Enfin, je suis convaincue que tout ce qui est dans ce livre s’adresse aussi aux débutants (ceintures de couleur) mais la lecture risque d'être difficile. Les notions employées peuvent être abstraites : si on ne les a pas vécues dans son judo, on ne les comprend pas forcément bien, c’est difficile de voir de quoi on parle… Voire même on ne se rend même pas compte qu’on comprend pas tout le détail. Je suis d’ailleurs concernée, il y avait des passages où c’était plus compliqué pour moi de visualiser parce que je n'ai pas ce niveau de détails ou d’expérience dans ma pratique et je suis sûre que je n’en tire pas autant de précision qu’un athlète ou coach qui aura fait du haut-niveau pendant des années. Donc finalement, les débutants, ce sera votre professeur le médiateur entre ce livre qui s’adresse vraiment à lui et vous, pour qui il organise les entrainements justement. 


PETITE PARENTHÈSE POUR LES DÉBUTANTS 


Le programme Jud'O'Couleurs que j’ai construit en mars 2021 se situe dans le même type de démarche proposée ici. C'est aussi pour ça que j’ai dévoré ce livre ! D’un point de vue pédagogique, de l’approche de l’apprentissage, il me correspond totalement. C'est comme ça que j’aime apprendre, que j’ai du plaisir à progresser et que je progresse le mieux…  et c’est donc comme ça que j’enseigne également.


Le fil historique


Patrick Roux situe sa proposition d’entrainement dans un fil historique, ce qui est vraiment très intéressant parce que ça apporte une compréhension "temporelle" qui donne beaucoup de sens à notre pratique d'aujourd'hui !


JIGORO KANO

Jigoro Kano fondateur du judo, un atout pour la vie

Comment le fondateur du judo avait-il construit ses entrainements ? Quelle pratique, quelle approche adoptait-il pour permettre aux judokas d’apprendre correctement et efficacement ? Patrick Roux nous rappelle que le randori était au centre de l’enseignement de Kano. Surtout, il nous explique en quoi c’était révolutionnaire pour cette époque de Jutsu, ces techniques d’arts martiaux qui étaient enseignées... techniquement justement ! Personnellement, je n’avais pas forcément perçu que c’était vraiment une rupture dans l’enseignement pédagogique, une vraie innovation. Ce fut l'un de mes chapitres préférés que ce fil historique.

EN FRANCE, KAWAISHI VERSUS ABE


Patrick Roux nous explique comment, en France, nous n'avons pas reçu ce type d’entraînement "à la Kano" ou "à la Kodokan". C'est maître Kawaishi qui a développé le judo en France, avec une approche de répertoire technique. Il s'agissait donc d'apprendre et connaitre toutes ces techniques, organisées par familles. Lorsque maître Abe, qui, lui, venait du Kodokan, est arrivé à Toulouse, les Français ont découvert un "autre judo" ! Nous avons plutôt continué à suivre le type d’enseignement de Kawashi... C'est passionnant car cela met beaucoup de perspectives sur les cours qu’on vit dans nos dojos. Et la façon dont on enseigne, comment on apprend le judo sont directement liés au judo qu'on développe. 

Maitre japonais de judo Kawaishi, père du judo français

LA NOUVEAUTÉ DU SYSTÈME D'ATTAQUE


Encore et toujours sur ce fil historique, Patrick Roux explique à quel moment l’approche par système d’attaque apparait, et en quoi c’était une mini révolution d’avoir envie d’enseigner de cette façon-là aux judokas. Pour rappel, développer un "système d'attaque", c'est découvrir, petit à petit, ses forces, que ce soit dans son kumikata préféré, son spécial, ses techniques complémentaires, idéalement dans plusieurs directions… Il s'agit alors d'accentuer ces forces et bien sûr, chaque judoka va avoir un système d'attaque différent.

Cela nous parait naturel, aujourd'hui, de parler de système d’attaque. Mais on découvre ici que c’est une innovation pédagogique qui était donc un énorme progrès, voire une révolution par rapport à l’enseignement d’avant !


LA PROPOSITION DE PATRICK ROUX


Ainsi, l’objet de ce livre, c’est justement de faire encore évoluer l’entrainement. Il ne s'agit pas d'effacer l’approche par système d’attaque qui est utile, mais plutôt de la compléter car elle est insuffisante. Patrick Roux nous explique de façon détaillée pourquoi, et comment sa proposition de « nouveaux entrainements » vient s’emboîter au système d’attaque, pour faire des entrainements beaucoup plus efficaces.


2- "COGNITIF" : KESAKO ?


Tout un chapitre est consacré à l'explication de ce mot, et surtout à son association possible au judo. Patrick Roux cite plusieurs exemples pris dans d'autres sports, ce que j'ai beaucoup aimé.


Les sciences cognitives pour optimiser l'entrainement


Je vais vous présenter l'idée générale mais bien sûr, je vous recommande de lire le livre pour avoir la précision et le détail de Patrick Roux, ce qui amènera d'ailleurs une meilleure compréhension.

L'apprentissage passe par de nombreux "sens" différents que le cerveau, bien meilleur que la meilleure des intelligences artificielles, agrège et traite très intelligemment. Il utilise la mémoire, le langage, le raisonnement, la résolution de problème, la prise de décision, la perception, l’attention, etc. Et ce qui est marquant, c’est que les sciences cognitives mettent en lumière notre incroyable capacité d’adaptation. Entre notre perception des informations et nos réactions, on s’adapte tout le temps.

Cela m'a fait penser à un exemple typique au judo. Si on a un partenaire qui tente un Seoi une ou deux fois, la 3ème fois, on ne réagit pas pareil ! On s’adapte, juste sur quelques minutes… C’est vrai que c’est incroyable quand on y pense ! Alors si on peut s’adapter de façon aussi rapide sur un temps de combat, c’est bien parce qu’on a appris pendant plusieurs années, toujours avec cet aller-retour entre la perception de l’information et l’action. 


Pourquoi innover ?


Si notre cerveau a la capacité d'apprendre par adaptation, pourquoi réfléchir à faire évoluer l'entrainement ? Et bien parce que dans les entrainements de judo, on n’utilise pas toutes nos ressources justement ! C'est exactement ce que Patrick Roux propose : utiliser toutes les dimensions cognitives (mémoire, langage, raisonnement, prise de décisions, perceptions, attention etc.) pour être beaucoup plus efficace…

joueurs de baskets qui regardent une stratégie de jeu

L'auteur prend l’exemple des sports collectifs qui, par exemple, n’hésitent pas à utiliser un tableau blanc pour schématiser les stratégies. Cela développe la capacité d'analyse, de mobilisation de ressources, sur quelle variable agir… Nous, on ne fait jamais ça au judo. Justement, Patrick Roux cite un dojo à Tokyo qui fait plusieurs séances d'analyse vidéo par semaine pour tester ensuite les solutions sur le tatami… Je me suis vraiment dit que c’était génial ! En fait, tout ce qu’il cite en explications ou en exemples, c’est pour montrer qu’on peut inventer de très nombreuses situations de travail, bien au-delà des uchikomi et des randori…


3- L'ANALYSE : LE COEUR DE LA PROPOSITION


Combler des manques


MANQUER DE CONNAISSANCES SUR L'ACTIVITÉ JUDO


Comme le fait remarquer Patrick Roux, on fait tous un peu d'analyse quand on refait le combat pendant des heures, qu’on décrit ce qu’on a vu, ce qu’on a fait, ce qu’on aurait du faire, ce que l’arbitre aurait du dire, etc.

Patrick Roux prend encore l’exemple d’autres disciplines, comme la préparation physique par exemple, qui a été (et qui est encore) très observée, étudiée, avec beaucoup de recherches, l’établissement de protocoles, etc. On a vraiment une connaissance assez pointue de tout le corps, de son fonctionnement… En judo, ce n'est pas vraiment le cas encore. Cela fait qu'on manque de connaissances. Par exemple, l'auteur cite une étude en bio-mécanique, faite sur deux techniques judo, et qui révèle une nouvelle compréhension de ces projections. Si on comprend mieux, on peut mieux entrainer 😉


MANQUER DE VOCABULAIRE SUR L'ACTIVITÉ JUDO


Un autre problème que ce manque d'étude pose, et que l'auteur explique très bien, c'est le manque de vocabulaire, et donc d'outils de communication entre le professeur et le judoka. Les mots ne sont pas très précis, pas suffisamment développés, cela laisse la place à du flou. 


Patrick Roux cite les phrases qu’on entend tous, tout le temps. "Tire la manche, pose les mains, déplace-le...". C'est vrai qu'en y pensant, je réalise combien ce type de consignes peut être flou. Par exemple : "déplace-le". Je peux tenter de tirer ou pousser le partenaire à la force de mes bras, ou tenter d’user de mon corps et finalement me mettre en déséquilibre, ou encore peut-être me déplacer moi, mais du mauvais sens et me prendre un magnifique balayage...

Bien sûr, on fait tous ces erreurs et on les corrige avec les années ! Oui, c’est vrai ! Mais ici, l’objet est justement de rendre l’entrainement plus efficace et donc de « gagner du temps » ou du moins d’en perdre moins inutilement. Et ça, c'est vraiment mon dada ! C’est aussi la devise de Jigoro Kano « l’utilisation optimale de l’énergie ».


MANQUER DE SATISFACTION SUR LE TATAMI


Si j’ai un coach qui a un vocabulaire très précis pour la consigne de me déplacer, laquelle va d’ailleurs certainement se transformer en plusieurs consignes différentes selon les contextes... Et que moi, je suis en capacité de comprendre ce vocabulaire parce qu’il est partagé... Alors c’est non seulement plus rapide mais surtout tellement plus satisfaisant ! On réduit le nombre de « mais je n'y arrive pas… » sans comprendre pourquoi. Et on augmente le nombre de « ah j’ai compris ! Je dois travailler précisément ça ! Je sais qu’il me faut quelques séances, quelques mois mais je sais exactement ce que je travaille » et là c’est génial !


Observer les meilleurs judokas


Patrick Roux propose d'observer les meilleurs judokas avec une grille de lecture précise, afin de développer sa connaissance de « logique de jeu » au judo. Et toujours adapter notre connaissance à la réalité de ce qu’on observe… Cela éviterait des a priori qu’on a toujours entendus et qu’on répète tels quels.


SORTIR DES A PRIORI


Patrick Roux cite l’exemple d’un coach qui s’évertue à crier à son jeune athlète de monter la main alors que celui-ci aime passer Morote seoi nage. Le coach bloque ainsi le judo de son athlète… Pourtant, c'est de la bonne volonté du coach qui veut vraiment transmettre son judo, sa façon de faire, la façon dont, lui, a sûrement gagné. Mais, faute de grille de lecture d’analyse, il n’a pas forcément les outils nécessaires pour accompagner son athlète selon des critères et des points d’observation suffisamment précis… Et faute d’approche cognitive justement, il conseille son judoka de façon plutôt "unilatérale", plutôt que de travailler en collaboration par une succession d’aller-retours. Mais, on l’a dit, cela supposerait aussi d’autres méthodes d’entrainement, un autre cadre.


MON EXEMPLE PERSONNEL DE GARDE À GAUCHE


Beaucoup d’enseignants, droitiers, prennent la peine de démontrer aussi les techniques qu'ils enseignent à gauche, surtout face aux enfants. Personnellement, ça n’a jamais été un vrai problème pour moi car j’ai vite raisonné en termes de "côté revers", "côté manche" et non droite ou gauche. À tel point qu’aujourd’hui, il m’est souvent difficile de dire si la technique est à droite ou à gauche… Mais ce que les enseignants ne disent jamais, en revanche, c’est que leurs démonstrations et les situations de travail qu’ils présentent sont pour des gardes emboîtées.  Ils ne le précisent pas parce que c’est naturel pour eux : ils rencontrent 80% de droitiers, donc la garde emboitée représente leur judo habituel. Et si, un jour, ils font travailler une situation sur une garde opposée, là, ils le précisent. C'est un cas spécifique qu’on travaille un jour.

Pascaline Magnes en garde opposée de judo kumikata à gauche

Quand on est gaucher, on continue à rencontrer des droitiers dans 80% des cas. Notre "judo naturel" est donc un judo de garde opposée ! D'ailleurs, lorsque les gens s'étonnent de m'entendre dire que je n'aime pas les gauchers, je le leur explique. Je n'aime pas les gauchers parce que c'est inhabituel que j'en rencontre, tout simplement !

Pendant des années, je suivais des cours et des consignes pour gardes emboitées, sans que ce soit spécifié, et j’essayais comme je pouvais de les appliquer. En technique, pas de problème : mon partenaire se met à gauche pour s'adapter à moi. Mais en randori, plus rien ne fonctionnait ! Par exemple, j’entendais qu’il fallait toujours saisir la manche d’abord et moi naturellement, c’était le revers… J’entendais qu’il fallait tourner du côté de la manche mais pour moi c’était catastrophique…

Manquant d’analyse, de vocabulaire comme le dit Patrick Roux, j’attribuais ma difficulté à mon judo en général.

Et encore aujourd’hui, je dois parfois dire à des judokas vraiment de très bon niveau que leur conseil ne s’adapte pas à moi puisque je suis gauchère. Ils ne le voient pas du tout si je ne leur explique pas précisément. Parce qu'ils transmettent ce qui fonctionne pour eux, sans grille de lecture précise... 


Comprendre le jeu de l'adversaire


L’intérêt de l’analyse, c’est que lorsqu’on a cette capacité d’observation précise tout en sachant faire le lien avec des situations d’entrainements pour faire des allers-retours, on peut l’appliquer autant à soi qu’à l’adversaire pour comprendre son jeu. La compréhension du judo de l'autre devient beaucoup plus fine et juste, que simplement « fais attention, il monte sa main droite » ou encore "fais gaffe, il contre, il suit au sol...". Ça peut faire une énorme différence.


LE MODÈLE HAJIME-MATE


Patrick Roux propose une grille de lecture en 5 étapes, c’est son « Hajime-mate » modèle : il a en effet la particularité de s’appliquer sur chaque séquence d’un combat, entre le Hajime et le Mate. Pour chaque étape, il détaille des exemples d’analyse qu’on peut faire, avec la référence à des judokas connus. C’était vraiment ma partie préférée parce que je n’avais jamais pris conscience de tous ces "profils de judokas", de tous ces détails ! Cela ouvre énormément de perspectives de travail, c'est passionnant ! Cela offre comme un "protocole de combat" et personnellement, ça change tout dans ma compréhension d'un combat de judo.


PASSER DU FLOU AU CLAIR


J'ait toujours vu le combat comme une unité dans laquelle il fallait être bon au kumikata et savoir bien placer sa technique en étant rapide et fort…  Pour tout ça, je savais que le mental jouait, notamment la capacité de concentration, ainsi que la confiance en soi pour être dans de bonnes dispositions.

Dans tout ça, je devais travailler, faire de mon mieux, travailler encore… Attraper un conseil de telle personne, mais en même temps, de telle autre personne, tout en considérant cet autre conseil encore de mon professeur. J’essayais de faire ma soupe avec tout ça. Je testais un peu : parfois j'étais contente, d'autres fois, je me disais que ça ne fonctionnait pas. Il m'arrivait aussi souvent de ne pas trop aimer le conseil qu’on me donnait, intuitivement, donc je le mettais de côté. Tout au feeling, je faisais "à ma sauce" comme je pouvais pour ces fameux combats !

Citation de judo de Patrick Roux : lorsqu'il n'y a plus l'épaisseur d'un cheveu entre la perception et la décision, c'est le judo !

Après ce livre, ma vision d'un combat de judo s’est totalement élargie. Je vois une multitude d’éléments de jeu de façon très claire, les uns à côté des autres, et avec tous les liens possibles entre eux. Là-dedans, j’ai vraiment l’impression de pouvoir jouer ! On m'a donné les cartes et les règles, donc maintenant, "c’est à moi de jouer" ! Savoir exactement où je travaille, ce que je teste, ce que je garde et comment je construis mon jeu. C’est vraiment l’énorme, énorme, apport de la méthode proposée ici, avec le Hajime-mate modèle…

COMME GRAVIR UNE MONTAGNE


C'est exactement comme si, voyant une montagne au loin, je décidais de la gravir seule, prenant en compte la météo, le dénivelé et l'horaire. Quelques éléments essentiels de base... Et après, bon courage ! Versus : la même envie de gravir cette montagne, mais avec un guide qui me présente la carte avec toutes les options possibles, associées aux variables à considérer, et qu'on en discute ensemble. Sans aucun doute : c'est un plaisir immense, et je peux faire une magnifique ascension dont je me sens fière. Elle n'est pas été forcément facile pour autant, mais je ne suis jamais perdue... Même dans la difficulté, je sais où j'en suis, je connais les paramètres.


Avoir des repères


C'est un un argument important qu’apporte Patrick Roux : lorsqu’on sait où l'on est, on progresse plus vite et on performe mieux. Cela permet aussi d’avoir des repères solides ce qui est très important. En compétition, quand on peut se retrouver un peu débordé par les émotions, ou que tout va très vite, on sait exactement à quoi se rattacher. J’ai déjà essayé, même en randori, c’est génial !

Par ailleurs, ces repères solides, encore une fois, permettent un langage commun entre l’enseignant et les judokas. Plus on a la capacité d’échanger, mieux on peut recevoir un enseignement ou le transmettre !


MON PROGRAMME DE TRAVAIL PERSONNEL


Patrick Roux détaille toute cette méthode, cette approche, avec des exemples concrets dans ce livre.

Personnellement, cela m'a permis de me faire mon plan de travail. J’ai toujours eu l’habitude de prendre quelques notes après mes entrainements, mais là, j’en ai changé le contenu car c’est comme si j’avais des nouvelles lunettes. Avant, j'étais heureuse d'avoir de temps à autre un "déclic" que je notais précieusement pour l'ancrer dans mon judo. Aujourd'hui, à chaque cours, je construis mon judo car je le regarde au crible de la grille de lecture proposée.

C'est vrai que j'ai la chance d'avoir un judoka qui m'aide à progresser et qui est exactement dans cette démarche. Mais même pour les judokas et enseignants qui m'aident (merci !!) sans connaitre cette approche, je peux, aujourd’hui, recevoir leur enseignement de façon beaucoup plus efficace car je "range" leur conseil avec leurs mots dans ma nouvelle grille de travail. J’ai encore beaucoup de progrès à faire… mais je vous dis rendez-vous dans 1 an pour faire le point 😁


4- L'ACTIVITÉ JUDO


Analyse versus système d'attaque ?


Finalement, le grand chemin, encore inconnu du monde du judo, sur lequel Patrick Roux nous propose de nous emmener en éclaireur, c'est d’apprendre à analyser, notamment à l'aide des sciences cognitives. Il s'agit alors de segmenter les phases, les habiletés, les compétences, pour avoir une compréhension vraiment fine du jeu qu’est le judo… Mais tout en remettant chaque élément de compréhension et de travail dans le contexte global du combat !

Vous comprenez que, dans cette approche, le système d’attaque n’est pas du tout mis de côté, bien au contraire, il reste indispensable. La grande différence, c’est qu’on peut alors l’intégrer à la complexité du combat... et le rendre plus efficace !


LES LIMITES D'UN SYSTÈME D'ATTAQUE SANS ANALYSE


Aujourd’hui, quand on nous fait travailler un enchainement avant-arrière sur 5 séries de 20, voire même peut-être en déplacement, ça ne veut pas dire qu’on arrive à l’appliquer en combat. Personnellement, j'ai toujours eu cette sensation qu'il y avait un "gap", une "marche haute" entre la technique et le randori. Je me disais toujours que les Yatsuku Geiko ou Kakari Geiko pouvaient réduire ce gap et je regrettais qu'on le pratique si peu (pour ne pas dire jamais !). Aujourd'hui, je découvre que la proposition de Patrick Roux vient exactement combler ce "gap" justement. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir envie de plus de geiko 😉


On va nous dire « crée l’opportunité ! » Heu oui mais... Comment ? Ça veut dire quoi exactement ? Quand on sait le faire, on le "sent". Mais l'expliquer avec précision, l'apprendre concrètement, c'est une autre histoire ! Bien sûr, avec des années et des années, on va finir par ressentir et réussir à avoir certaines combinaisons bien placées. On ne sait pas toujours spécialement pourquoi celles-là, mais on va nous dire que c’est notre forme de corps. Pour moi, l'immense valeur de la proposition de Patrick Roux, c'est justement de mieux comprendre, donner du sens, et donc avoir un panel de travail beaucoup plus large, et au final, plus de plaisir, plus de progrès... plus de résultats. Tiens donc, l'une des 3 devises de Secrets de Judokas : "plaisir, progrès, résultats" 😁.


EN ROUTE VERS LE 2ÈME TOME


Ce 1er tome prend le temps d'expliquer en détail l'approche proposée, comment elle s'organise, comment elle se situe dans la chronologie historique judo mais aussi dans le paysage du sport en général, les résultats qu'on peut en attendre. Si le récit peut paraitre parfois théorique, on est sans cesse ramené à la réalité du tatami : Patrick Roux a pratiqué cette approche avec les athlètes qu'il a encadrés, que ce soit l'équipe nationale d'Angleterre ou de Russie

Le prochain tome devrait nous proposer les différentes formes de travail, de 7 à 20 ans, selon les phases d'apprentissage donc. Hâte qu'il sorte !


CONCLUSION

Citation de judo de Patrick Roux : en judo on valorise les tentatives, les essais et on accepte les erreurs pour mieux les corriger

Je vous souhaite une excellente lecture mais surtout de faire évoluer (comme le veut logiquement le fil de l'histoire !) vos entrainements, qu'ils soient personnels ou pour les élèves afin d'avoir cet immense plaisir d'avancer vers plus d'efficacité ! On dit toujours que les japonais sont très forts pour innover tout en gardant leurs traditions... Et c'est ce que Jigoro Kano a fait en créant le judo, totalement révolutionnaire à son époque. Alors n'avons-nous pas, nous aussi, au nom de "l'esprit du judo de Kano", le devoir de nous questionner pour innover ?



Les liens utiles :

👉Vous pouvez acheter le livre de Patrick Roux en cliquant ici

 👉Vous pouvez en savoir plus sur les interventions de Patrick Roux sur le site : StagesJudo.org

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