Passer O soto gari en compétition

Passer O soto gari en compétition

Passer O soto gari en compétition et marquer Ippon !

O soto gari en compétition ? Ça marque !

Et pourtant, c’est rarement dans la forme classique… Alors sous quelle forme O soto gari est-il efficace en compétition ?


Utiliser la posture faible de Uke

Uke sera toujours faible s’il a les 2 pieds sur la même ligne. Autrement dit s’il est projeté exactement à 90°, dans son dos. Il suffit que Tori, lui, soit en position forte, c’est à dire une épaule avancée, pour qu’il ait l’avantage.

O soto gari démontré en technique fondamentale de judo

O soto gari : grand fauchage extérieur

Si on regarde la forme classique d'O soto gari : les 2 partenaires sont face à face, les deux pieds sur la même ligne. Quelque part, ils sont tous les deux en position "faible".

👉 Faîtes le test : pousser quelqu'un légèrement sur le torse lorsqu'il se tient face à vous, les deux pieds sur la même ligne. Vous verrez qu'il ne peut pas résister. Demandez à cette personne de se mettre de profil et poussez son épaule. Il pourra beaucoup plus résister !

C’est pour ça que, face à face, il suffit à Tori d’aller poser son pied derrière celui de Uke pour tout de suite le déséquilibrer. Il peut ensuite faucher : O soto gari est efficace.

Changer d'axe pour attaquer

En compétition, les 2 combattants ont généralement un pied avancé pour assurer leur stabilité. L’attaquant doit alors changer son axe d’attaque. Il oriente son buste dans la direction où il veut faire chuter, c’est à dire à 45°. En fait, il tourne quasiment le dos à son adversaire pour garantir ce changement d’axe très efficace qui met Uke les 2 pieds sur la même ligne malgré lui ! À partir de là, il va pouvoir lancer son O soto gari.

Mais attention, si le pied d’appel va bien finir derrière Uke, ce n'est qu'après avoir accroché la jambe et non dès le départ !  


3 clés à respecter pour un O soto gari qui marque en compétition

Pour résumer cette première partie, retenez ces 3 points clés :

- changez d’axe avec la ligne d’épaule au niveau du kumikata

- allez accrocher la jambe de Uke en laissant un espace pour le déséquilibre

- projetez en avançant la jambe d’appui


Passer de O soto gari à Haraï goshi

L’avantage de cette forme d’O soto gari, c’est que le déplacement naturel de Uke pour se défendre peut être directement utilisé pour conclure la projection dans une sorte de Haraï goshi… Je dis "sorte de" car ça peut être une sorte de Taï otoshi, une sorte de O guruma... toutes les options sont possibles ! Ce n'est alors plus un mouvement arrière ni même vraiment avant, disons un mouvement plutôt latéral. Ce qui est sûr, c'est que si le haut du corps est bien contrôlé et désaxé, Uke ne peut rien faire.


O soto makikomi

Makikomi veut dire enrouler. Toutes les techniques en Makikomi se reconnaissent car Tori lâche une main pour aller l'enrouler par dessus son autre main qui tient encore le judogi. Uke se retrouve "sous l'aisselle" de Tori. C'est souvent efficace, surtout chez les plus lourds ! Avec O soto gari, la forme makikomi permet que tout le corps soit orienté dans le sens de la chute, avec un appui à 100% sur la jambe fauchée. C'est d'autant plus difficile (voire impossible) pour Uke de se défendre.


O soto gari en garde opposée, droitier-gaucher

De manière générale, cet O soto gari forme compétition, c'est à dire "de loin", fonctionne très bien en garde opposée. Bien que la jambe à faucher soit alors éloignée, la prise de kumikata pour se désaxer est très puissante dans ce type de garde.


O soto... sode ?

Si vous avez les deux manches, la forme de type Sode s’effectue exactement dans la même logique ! À nouveau, grâce au bras de Uke que l'on emmène sur son côté opposé, on peut mettre tout le poids de son corps de Uke vers l’arrière côté chute. Uke ne peut rien faire, c'est très puissant. Maintenant, quel nom donner à cette variante ? "O soto sode" n'existe pas, j'attends vos suggestions dans les commentaires 😅


Conclusion : marquez ippon avec O soto gari !

Dans tous les cas, la réussite de cette technique va se jouer sur

- l’axe de votre kumikata : veillez à ce que vous soyez bien installé et à l'aise dans votre mobilité pour vous désaxer

- votre capacité à viser ce que j'appelle « le trou », c’est à dire l’espace de déséquilibre dans le dos de Uke.

Pour travailler ces deux points, deux exercices :

- 10 000 uchikomis en forme classique avec une forte concentration sur vos sensations, notamment du déséquilibre de Uke. "Sentir le trou", c'est avoir senti Uke déséquilibré entre ses mains quelques milliers de fois en Uchikomi classique. Cela semble simple à dire mais pourtant combien font Uchikomi comme des répétitions mécanniques sans rien sentir ?

- 10 000 randoris souples avec un kumikata léger, en mouvement, pour apprendre à ressentir les différents axes et les changements d'axes.

Attention : si les O soto gari des compétiteurs peuvent sembler se réaliser dans une lutte musclée de kumikata, n'oubliez pas que les athlètes de haut niveau ont quelques centaines de milliers d'heures de judo derrière eux et qu'ils ont justement appris à avoir toutes ces sensations dans le corps. Les muscles et la force arrivent par dessus ça (ce que certains regrettent d'ailleurs). Ainsi, si vous travaillez dès le départ avec la force et les muscles, il sera impossible de développer vos sensations et donc de marquer ippon avec O soto gari 😁


À VOS COMMENTAIRES !


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Extraits de l'intégrale de la nomenclature judo jujitsu et les techniques secrètes "oubliées" : 214 techniques démontrées en vidéo par Frédéric Bourgoin à travers 553 variantes/situations différentes.

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SODE TSURI GOMI GOSHI

🇯🇵 SODE veut dire manche(s), TSURI, pêcher. Komi et Koshi deviennent Gomi et Koshi lorsqu'ils ne sont pas en début de mots. Komi (ou Gomi) veut dire "insister, plus fort" et Koshi (ou Goshi), tu connais bien, c'est la ou les hanche(s). Il n'y a pas de singulier ni de pluriel dans la langue japonaise !

🥋 Cette technique est souvent surnommée "Sode" tout court, pour aller plus vite.

⛩ Au dojo, si tu travailles cette technique, pense toujours que c'est une technique de hanche ! Si tu ne penses qu'à lever les manches de ton adversaire sans fléchir et sortir ta hanche, tu n'y arriveras pas.

👉 C'était l'une des techniques préférées du regretté Koga, l'un des plus grands judokas de l'Histoire ! 

💬 Si tu pratiques cette technique, indique dans les commentaires de cet article comment tu as fait pour l'apprendre ! Ça sera sympa pour tous les lecteurs 😉

UDE HISHIGI HARA GATAME

🇯🇵 UDE veut dire bras même si on le traduit souvent par "coude" du fait que la clé se fait effectivement sur le coude. HISHIGI veut dire clé, ce mot est souvent omis lorsqu'on nomme les techniques de clés car c'est sous-entendu ! HARA est une zone qui se situe vers le nombril... Une notion très spécifique aux philosophies orientales et donc au Japon bien sûr. Enfin, Gatame veut dire "bloquer, consolider, solidifier". On le traduit cependant toujours par "contrôle".

🥋 Cette technique est souvent surnommée "Hara Gatame" pour aller plus vite. On la retrouve dans le Kime no kata.

⛩ Au dojo, si tu travailles cette technique, tu verras que tout réside dans l'orientation du bras de ton adversaire. S'il est bien placé et que tu l'es aussi, tu n'as pas besoin de "pousser", ni de cambrer ! Il te suffit d'expirer et le mouvement de ton ventre vers le bas, dans l'expiration, suffira pour la clé !

👉 Frédéric Bourgoin démontre, dans le volume des clés, 6 variantes pour cette clé !

💬 Si tu aimes cette clé et que tu la trouves efficace, indique-nous dans les commentaires de cet article ta forme préférée ! Ça sera sympa pour tous les lecteurs 😉

ASHI GATAME JIME

🇯🇵 ASHI veut dire jambe(s), pied(s) (toute la partie sous le genou). On retrouve ce mot dans plusieurs techniques debout, dans les "Ashi-waza", techniques de jambes, bien sûr. GATAME : tu connais déjà si tu as lu cet article depuis le début 😉  JIME veut dire étranglement, strangulationC'est le même mot que "Shime" dans Shime-waza, avec un J lorsqu'il est précédé d'un autre mot, afin de faciliter la prononciation. On retrouve donc "Jime" à la fin de chaque nom d'étranglement, même si à l'oral sur le tatami, on ne le dit pas toujours car c'est sous-entendu !

🥋 Cette technique est peu connue et peu travaillée, et pourtant elle est très efficace !

⛩ Au dojo, si tu as envie de travailler cette technique, pense à beaucoup travailler ta mobilité au sol avec de nombreux exercices à l'échauffement entre autre. Je te conseille de découvrir cette technique une fois que tu maîtrises les étranglements de base !

💬 Si tu connaissais déjà cet étranglement, raconte dans les commentaires de cet article si tu trouves qu'il passe bien en randori ou mieux, en compétition ! Ça sera sympa pour tous les lecteurs 😉

OBI OTOSHI

🇯🇵 OBI veut dire ceinture et OTOSHI, c'est la notion de tomber, s'effondrer vers le sol.

🥋 En compétition, tant que tu n'attrapes pas sous la ceinture, c'est autorisé.

⛩ Au dojo, attention lorsque tu pratiques cette technique : utilise des tapis de chutes (tapis plus épais que les tatamis) et assure-toi d'avoir un partenaire expérimenté.

👉 On retrouve cette technique dans le Koshiki no kata, un kata qui se découvre lorsqu'on devient haut-gradé.

💬 Si tu pratiques cette technique ou si tu connais un champion qui sait bien la faire, indique-le dans les commentaires de cet article ! Ça sera sympa pour tous les lecteurs 😉

UDE GAESHI

🇯🇵 UDE veut dire coude, parce que c'est la pression sur le coude qui va faire chuter Uke ; et GAESHI veut dire "inverser, retourner" ... C'est un mot utilisé dans plusieurs techniques de judo mais l'équivalent français est difficile à trouver ! On le traduit souvent par "contre" mais plusieurs techniques "Gaeshi" ne sont pour autant des contres, comme Ude Gaeshi. Un échange avec Patrick Vial dans le groupe privé facebook des Motivé.e.s m'a appris que cette technique peut également s'appeler "Kote gaeshi".

🥋 Elle est aujourd'hui interdite en compétition du fait qu'elle est considérée comme une clé debout, donc dangereuse. Pourtant, il est tout à fait possible de la réaliser sans faire la clé et donc sans aucun danger pour son partenaire.

⛩ Au dojo, découvrir et pratiquer cette technique vous permet de vous familiariser avec des formes de corps intéressantes par rapport à une situation donnée. Ici, vous voyez une situation de garde opposée (droitier-gaucher) dans laquelle Uke est bras tendu, fortement en opposition.

👉 Il existe d'autres formes de Ude-gaeshi, notamment pour le jujitsu. 

MAKURA GESA GATAME

👉 Le "contrôle jupe" est le point de départ de nombreuses possibilités. Ici, le retournement est l'une d'elles. En apparence très simple, il est aussi très efficace !

🖐 Main en supination (paume vers le haut) ou en pronation (paume vers le bas) : choisis ce que tu préfères.

🥇Si tu maîtrises le contrôle jupe et que tu l'utilises pour enclencher d'autres types de techniques, écris-le dans les commentaires de cet article afin d'en faire profiter tout le monde !

Intégrale de la nomenclature judo jujitsu avec Frédéric Bourgoin


L'INTÉGRALE DE LA NOMENCLATURE JUDO JUJITSU ET LES TECHNIQUES SECRÈTES "OUBLIÉES" :

💪🏼 Si tu veux les 214 techniques judo et jujitsu démontrées dans 553 variantes / situations avec Frédéric Bourgoin, il te suffit de cliquer ici. Profite bien !

Note : Je suis accompagnée par Sylvie Bach pour la traduction des techniques. Sylvie est judokate, 3ème dan, ayant vécu 10 ans au Japon en tant que professeur d'EPS et de judo. Elle travaille actuellement pour la fédération Luxembourgeoise de Judo et est également professeur de Japonais. Elle a créé un cours en ligne de "japonais pour judokas". Vous pouvez la contacter de la part de Secrets de Judokas à cette adresse : 

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