Matthieu Bataille, dans les yeux d’un arbitre international

Matthieu Bataille, dans les yeux d’un arbitre international

Matthieu Bataille : dans les yeux d'un arbitre international.

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Ici, je vous propose une interview de Mathieu Bataille ! Ce grand champion nous a fait vibrer dans les années 2000 lorsqu’il était en équipe de France. Voilà qu’il va arbitrer aux Jeux Olympiques de 2021, à Tokyo ! 

Matthieu Bataille a passé 15 ans en équipe de France, avec de magnifiques médailles. Il nous raconte ses premiers pas de petit judoka.

J’ai commencé le judo parce que mon frère en faisait !

Je l’ai suivi à l’entrainement, à Etaples-sur-mer. J’avais 6 ans et il en avait 12. J’ai tout de suite aimé même si j’ai eu très vite des problèmes de genoux, dès que j’ai été minime. Mais regarder mon frère en compétition, ça m’a vraiment donné envie d’aller plus loin ! Lui était un athlète qui montait en 1ère division. Il avait gagné le championnat de France 2ème division. Ça m’a donné envie de faire comme lui et j’ai réussi à monter les échelons doucement.

En 1997, j’ai gagné les championnats de France Juniors.

J’étais une vraie surprise parce que je m’entrainais seulement dans mon club ainsi qu’à Boulogne-sur Mer ! Des entraineurs m’ont alors demandé si je voulais rentrer à l’INSEP. C’était l’occasion rêvée. Je savais que ça n’allait peut être pas se reproduire… J’ai donc sauté sur l’occasion et je suis rentrée à l’INSEP. C’était dur au début. On sert un peu de « viande », tu es le petit jeune qui arrive… 

J’avais aussi encore mes problèmes de genoux. J’ai due me faire opérer de chacun d’eux. Mais…

Je me suis accroché !

Ça m’a servi mentalement. C’était vraiment dur psychologiquement : il faut revenir après la blessure, faire une grosse rééducation, ne pas remettre le kimono, s’entrainer différemment… Il ne fallait rien lâcher. Continuer. Je me suis accroché et mes résultats ont commencé à arriver après mes blessures. En 2001, j’étais remplaçant aux championnats du monde. En 2002, champion du monde universitaire. 

En 2004, j’ai participé aux jeux olympiques. Entre David Douillet et Teddy Riner ! Même si je regrette de ne pas avoir fait de médaille. Mais c’est la vie ! Et d’avoir participé, je m’en rappellerai toujours. 

Je n’ai pas arrêté ma carrière brutalement, je me suis préparé.

Ce n’était pas évident car on est dans une bulle lorsqu’on est dans le haut-niveau. On ne fait que s’entrainer… et récupérer ! Quand ça s’arrête, ça peut être difficile. J’ai fait les choses progressivement.

En 2012, j’étais remplaçant de Teddy Riner aux Jeux de Londres. Puis, je suis parti de l’INSEP. J’ai continué ensuite deux saisons avec le club de Chilly-Mazarin dans le Nord-Pas-de-Calais. J’ai participé à des championnats par équipe, des World Cup. J’ai d’ailleurs ramené une médaille d’argent du tournoi de Biélorussie. Je savais que ça n’allait pas duré car étant dans le Nord-Pas-de-Calais, j’étais plus limité en termes de partenaires… Je m’entrainais pas mal par moi-même. Je faisais aussi beaucoup de cardio.

Comme j’étais gardien de la paix, je savais que je pouvais avoir un emploi derrière. J’avais préparé le terrain. J’ai pu entrer en tant qu’éducateur sportif sur Étaples-sur-Mer entre autre. Donc j’ai arrêté progressivement.

Côté arbitrage, ce fut le hasard !

Marius Wiesser, président de Fédération Internationale du Judo, avait mis en place un cursus plus rapide pour les anciens champions. J’ai donc eu cette opportunité. Je me suis dit pourquoi pas ! Bien sûr, je ne m’y attendais pas du tout… Si on m’avait proposé, quelques années plus tôt, d’aller vers l’arbitrage, je crois que j’aurais dit non… Mais finalement, ça m’a plu tout de suite.

Il y a l’adrénaline parce que tu arbitres parfois des sacrés combats !

Il y a le stress de ne pas se tromper même si on sait que l’erreur peut être humaine… C’est différent de quand on combat. Quand tu montes sur le tapis, tu as le stress de bien faire, de gagner ton combat. Là, tu n’as pas le stress de gagner ton combat mais tu as le stress de bien faire. De ne pas te tromper. Les athlètes s’entrainent des heures et des heures pour ce moment donc en tant qu’arbitre, tu ne veux pas fausser le combat.

Ça m’est arrivé d’arbitrer des athlètes que j’avais côtoyés

J’ai arrêté ma carrière assez tard, en 2014, j’avais 36 ans. J’étais donc un ancien sur le circuit et j’ai vu des petits jeunes arriver que j’arbitre aujourd’hui. On se regarde et on se comprend tout de suite. Sans échanger, juste le regard, on capte tout de suite. Ça fait bizarre mais ça se passe bien.

Dans tous les cas, j’arrive à faire abstraction des champions que j’arbitre sur le tatami. J’arbitre tout le monde de la même façon, sans différence. Que ce soit en départemental, ou en international, pour moi c’est pareil, le même arbitrage. Et je reste toujours concentré sur l’arbitrage, même si parfois, avec ma casquette de coach, je suis tenté de penser aussi à ce que font les combattants 😉 D’ailleurs, je regarde souvent les combats qui m’intéressent en rentrant puisqu’en tant qu’arbitre, je ne peux pas voir toute la compétition.

J’essaye d’être le plus carré possible.

Jean-Jacques Rusca, Vincent Druaux, Cathy Mouette sont des arbitres qui m’ont aidé lorsque je suis arrivé sur le circuit. Connaître le judo ne suffit pas. Par exemple, ce qui est difficile au départ, c’est d’être bien positionné sur le tatami. Parfois, j’avais plus envie d’attraper le judogi ! Mais l’emplacement et l’angle de vue sont très importants.  Donc se faire aider pour ce type de précision, c’est vraiment utile. Je les remercie !

Je me souviens de mon 1er grand prix.

J’ai eu plusieurs situations chaudes et je me suis dit que c’était quand même compliqué l’arbitrage ! Mais comme tout travail, c’est à force de faire que tu progresses… Je m’étais dit que ça allait être compliqué mais avec le temps, j’ai pu gagner en aisance. Je suis plus relâché.

Une chose est sûre, c’est que si c’est moins physique que d’être athlète, il faut vraiment être au taquet mentalement. On arbitre une douzaine de combats par jour et à chaque fois, il faut être très concentré et être à l’affut de chaque action.

Durant ma carrière de haut-niveau, j’ai eu à faire de la préparation mentale. Maintenant, en tant qu’arbitre, je peut gérer grâce à l’expérience. Mais la préparation mentale aide toujours. Durant le confinement, j’ai commencé le yoga grâce à ma femme. Il y a pas mal de phases de relâchement qui me servent pendant les tournois.

La vidéo est un apport positif.

Comme je le disais, au début, je ne pensais pas à tous ces petits détails, comme le fait d’être bien positionné. Si quelqu’un tombe d’un certain côté avec le coude sorti, par exemple, tu peux ne pas le voir. C’est la vidéo qui aura l’angle qu’il faut. Ça prend parfois du temps d’ailleurs car il y a des actions vraiment ambigües. Tu as beau les regarder 50 fois, certains diront qu’il y a score, d’autres diront l’inverse. Certaines situations sont vraiment difficiles ! Parfois, je regarde plusieurs fois et je suis toujours indécis.

C’est pourquoi la vidéo est vraiment un plus, surtout à l’international car on a des angles de tous les côtés. Pour les championnats du monde à Tokyo, on avait même une vidéo sur le dessus ! Tous les angles étaient cernés pour qu’il n’y ait pas d’erreur.

Généralement, à l’international, on est 6 arbitres par tapis. Il y a également 2 juges et une commission de supervision qui a les vidéos. Celle-ci est supervisé par un responsable et composée d’anciens champions olympiques. Ces derniers temps, certainement à cause du COVID, nous n’étions que quatre arbitres par tapis. Il n’y avait pas de juges. Nous avions seulement la commission vidéo. Mais je pense que ça n’a pas gêné l’arbitrage. Le plus important est de bien gérer le combat : voir les attaques, si elles sont réelles ou fausses, laisser les judokas faire leur judo… C’est le plus important. 

Laisser vivre un combat.

Il faut laisser vivre le combat, ne pas annoncer des matte aux mauvais moments par exemple si une attaque est prête à partir… Il faut gérer les prises de garde…. Il faut avoir un oeil attentif, d’autant plus qu’au niveau international, certains sont malins ! Ce qui est normal d’ailleurs. Je connais les coulisses 😉 Il faut donc être attentif, être le plus réglo possible et bien sentir la chose pour laisser vivre la chose.

Ma carrière de haut niveau m’aide pour arbitrer.

Par exemple, sur le travail au sol, le fait de bien connaitre les enchainements m’aide à voir qu’un travail peut être fait et donc ne pas dire matte trop vite et au contraire laisser les athlètes travailler s’il y a de la continuité. Avec l’IJF, on a parfois des stages judo pour voir les actions au sol, le type de travail qu’on peut laisser faire, ce sont vraiment des stages judo qui durent 3 jours entre 2 grands prix pour vraiment sentir ce que les judokas sentent durant les combats. 

Mais tout arbitre a sa façon de penser, tout en faisant de son mieux ! Et s’il y a une erreur, la commission interviendra.

C’est très rare de rendre une décision sur laquelle on n’est pas d’accord.

Si l’angle de la vidéo te montre autre chose, tu fais confiance à la commission. Il y a des personnes très connues au niveau judo, qui connaissent bien le sport, donc tu leur fais confiance. C’est vraiment un travail d’équipe avec les juges et la commission. Parfois, tu peux te tromper et dans ce cas, tu enlèves ce que tu as annoncé. L’erreur est humaine. Et du point de vue des athlètes, tu vas être parfois défavorisé mais le coup d’après, tu seras favorisé. C’est involontaire, et c’est tous les sports comme ça !

Le judo évolue

Quand j’ai commencé le judo, on avait le droit d’attraper les jambes. J’aimais bien car j’avais souvent des gabarits plus grands que moi ! Mais il a fallu s’adapter car en 2010, il a fallut faire une attaque pour pouvoir attraper les jambes. J’ai dû évoluer, comme tout le monde… C’est vrai qu’au niveau du public, c’est intéressant. Aujourd’hui, on peut regarder les grandes compétitions. C’est un peu le système du tennis, avec des tournois. Cette évolution depuis les années 2000 va vers un côté de plus en plus carré et pro.

En tant qu’entraineur, je ne fais plus voir d’attaques dans les jambes. Que ce soit sur mon groupe compétition ou judo loisirs, je fais attention aux réflexes développés. Ça m’est arrivé en 2012 ou 2013 : j’ai attrapé la jambe…! Donc j’évite de développer ce type d’automatismes qu’on acquiert justement à l’entrainement. C’est un choix. Mais je préfère ne pas le faire pour éviter de prendre des pénalités pour rien.

Aujourd’hui, mes week-ends sont chargés !

Je suis 6ème dan. Je l’ai eu par mes résultats puisqu’il y a plusieurs systèmes pour obtenir les grades.

J’ai commencé l’arbitrage en 2017. Après j’ai fait les championnats d’Europe et du monde, je compte continuer encore un petit moment ! Je prends beaucoup de plaisir à arbitrer. Je peux dire que c’est une passion en fait… Pendant le confinement, j’ai eu le manque de ne pas arbitrer les grands prix ou les grands chelem ! Arbitrer de grands champions, ça m’a manqué. C’est d’ailleurs tout qui m’a manqué. Je suis aussi enseignant dans un club, sur le coaching des athlètes et l’arbitrage les weekends. En temps normal, c’est vraiment chargé… Entre l’arbitrage et les jeunes à accompagner en compétition, depuis les benjamins jusqu’aux seniors, je n’ai pas beaucoup de temps ! Mais j’ai vraiment beaucoup de plaisir.

Je vous attends cet été 🙂

Depuis 2013, j’organise chaque été un stage sur Étaples. J’invite à chaque fois un grand champion. Automne Pavia, Cyril Marret, Lucie Décosse, David Larose… C’est ouvert à tous, de benjamins à seniors ! Ça dure deux jours et demi. Les champions font voir leurs techniques favorites, tout comme moi ou le staff du club d’Étaples. Il y a également Jean-Louis Preslier, également arbitre international, mon « frère » ! C’est un stage qui marche puisqu’on a démarré à 60 participants et aujourd’hui, on est à 100. En revanche, on limite à ce maximum pour rester dans la qualité et se faire plaisir !

Alors bienvenue ! Et si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’écrire, j’essayerai d’y répondre.

Merci Matthieu

Tous les passionnés de Secrets de Judokas te remercient vivement de ton temps et de ta générosité dans le partage de ton expérience !

Laetitia Coupeau : le judo en soutien aux rugbymen

Laetitia Coupeau : le judo en soutien aux rugbymen

Une judokate en soutien aux rugbymen

Interview de Laëtitia Coupeau : cliquez ici pour écouter !

 Aujourd’hui, j’interview Laëtitia Coupeau ! Nous sommes en stage vétérans et elle accepte de remplacer sa sieste par cet entretien. Laetitia a plein de casquettes, et surtout plein d’idées ! La dernière en date ? Proposer le judo en soutien aux rugbymen !

36 ans de judo… sur les tatamis et dans la vie.

Le judo fait partie de ma vie depuis 36 ans. Ma mère m’y a inscrite lorsque j’avais 6 ans car à ses dires, je manquais de confiance en moi. C’était donc, déjà toute petite, l’un des outils pour affronter la vie. J’ai eu la chance de tomber sur un excellent enseignant. Il m’a donné goût à poursuivre cette activité et m’a menée jusqu’au graal de la ceinture noire. Il m’a aussi fait découvrir l’univers de la compétition. Je dois dire que cette compétition, tu la mènes dans ta vie à chacune des épreuves rencontrées. Que ça soit le passage dans une classe supérieure, le passage d’un examen, scolaire ou professionnel. J’ai pu utiliser les outils que le judo m’avait procuré, tout au long de ma pratique.

Judokate ou rugbywoman ?

J’ai 42 ans, j’ai 2 enfants et l’un d’eux pratique le rugby. Au bord des terrains, je discutais souvent avec les éducateurs et ils se sont intéressés à ma pratique judo… J’ai pu expliquer que j’enseignais auprès des adultes, adolescents et enfants, jusqu’en 2016. J’aime cette transmission car tu transmets des connaissances qu’on t’a transmises. J’ai aussi servi plusieurs fois de Uke pour des passages de grades. C’est naturel de redonner ce qu’on m’a appris.

J’ai également raconté comment j’avais appréhendé de faire du rugby à 5, en tant que judokate. C’est à ce moment-là que le directeur technique du club m’a sollicitée.

Apprendre à chuter dès 4 ans

Les premières interventions ponctuelles visaient les plus jeunes, dès 4 ans et demi. L’idée était d’aborder l’appréhension de la chute. Il était aussi important que les enfants apprennent à tomber sans que leur tête choque le sol. On peut voir ce genre de choc chez les grands champions, c’est malheureusement spectaculaire. Cette démarche entrait justement dans les nouvelles règles qui apparaissent. Le rugby évolue vers un jeu d’évitement plutôt que de confrontation, d’affrontement. Le judo peut alors tout à fait venir en soutien.

Le soutien, dans une équipe de rugby, c’est celui qui est derrière le porteur de balle.

Apprendre à se relever pour les plus grands

Mes interventions se sont élargies. Pour les autres catégories d’âges, en plus de cet aspect de sécurité, le projet de jeu a été pris en compte. Chaque club a un projet de jeu, avec des objectifs. Au niveau du département, le projet de jeu visait de pouvoir se relever rapidement. C’est important de pouvoir se replacer, continuer le match et prendre l’avantage sur ses adversaires. Au judo, les liaisons debout sol ou l’inverse permettent exactement cette motricité nécessaire pour se relever rapidement.

Les réflexes judo au profit de l’activité rugby

Ainsi, sur les jeunes génération, on est sur un judo sécurité. On travaille l’appréhension de la chute, entre autre via des jeux de lutte et d’opposition entre les enfants. Plus on monte dans les catégories d’âge, plus on va vers des exercices de motricité, de coordination, dissociation haut du corps, bas du corps… Cela doit permettre aux joueurs d’acquérir des réflexes de judo au profit de leur activité rugby.

Etre une femme qui enseigne le judo, c’est un atout !

Il y a toujours deux raisons principales pour lesquelles les parents inscrivent leurs enfants au judo.

La première raison est que leur enfant ne tient pas en place. il faut donc lui faire faire une activité avec un cadre, des règles. La deuxième raison, à l’inverse, est que l‘enfant est timide. Il ne prend pas la parole en public, ne sait pas aller vers les autres. Le fait d’être une enseignante femme alors un atout. Par exemple, cela permet à des petites filles de pratiquer l’activité avec cette référence féminine. Elles peuvent se dire « moi non plus, je n’avais pas envie de faire de la danse, après tout, c’est possible… »

Au-delà des techniques, le code moral

Je crois qu’on a la chance, dans ce sport individuel, de pouvoir mêler les caractères, les attitudes, les comportements, la mixité sociale et sexuée. Chacun peut trouver sa place malgré sa différence par rapport à l’autre. Il y a aussi la possibilité d’accueillir des enfants en situation de handicap comme ça a été le cas sur certains de mes cours. Cela permet de faire passer des messages qui vont, dans la vie de tous les jours, continuer. C’est notre code moral, sur lequel les enseignants s’appuient pour faire passer certaines valeurs.

Si ces valeurs sont utilisées dans la vie de tous les jours,

on se dit qu’on a gagné.

Pour les jeunes générations, c’était la chose première que je voulais transmettre. Pas forcément la technicité, mais l’épanouissement à travers ces valeurs qu’on peut retrouver et mettre en place dans sa vie de tous les jours.

Quand les valeurs du judo vivent sur le terrain de rugby

Au rugby, il n’y a pas de code moral. Il y a cependant des valeurs fortes sur l’entraide, l’esprit d’équipe, la différence. Un enfant grand, fin, rapide va jouer dans la même équipe qu’un autre qui va être plus enveloppé, plus lent mais qui aura d’autres qualités techniques ou physiques. Chacun va trouver sa place dans une cohésion d’équipe.

C’est sur ces valeurs fortes qu’on peut appuyer. J’utilise bien-sûr les valeurs du code moral du judo mais sans les nommer. Par exemple, j’utilise les jeux d’opposition pour transmettre la notion de respect. On travaille le contrôle de soi quand manque un ballon alors que l’autre le récupère. Ou encore le courage quand on est sur une rencontre. Même si on perd, en soi, ce n’est pas grave, on a marqué un essai, fait une passe… On va aller sur le match suivant. Ces valeurs-là je les transmets. Autrement.

De petits rugbymen métamorphosés

Dès l’année suivante, l’une des entraineuses de la catégorie juste après (moins de 8 ans) est venue me voir pour témoigner. Elle avait des enfants qui arrivaient et qui n’avaient plus peur ! Pas peur d’aller au contact, d’aller chercher le ballon, d’aller au sol. Donc pour moi c’était gagné. C’était le plus beau retour que l’on pouvait me faire. J’ai aussi vu certains parents d’enfants introvertis qui avaient réussi à entrer en communication avec l’autre et qui étaient métamorphosés à la rentrée suivante. Je me souviens d’un petit Colin que j’avais vu en fin d’année, pas souriant, replié sur lui-même, qui n’osait pas toucher un copain… Il est arrivé la rentrée d’après et c’était un autre Colin ! Ce sont des petites victoires.

Le judo ne m’a jamais quittée

J’ai eu la chance de pouvoir suivre un cursus de sport étude, sport universitaire. Donc là encore, j’étudiais et j’allais au judo. Ensuite j’ai travaillé et j’ai continué d’aller au judo. Ça ne m’a jamais quittée.

Le judo a toujours fait partie de moi.

Forcément, il y a des étapes de vie où tu pratiques un peu moins parce qu’il y a d’autres priorités à ce moment-là. Pour autant, je dirais qu’à chaque moment difficile de ma vie, que ça ait été des moments personnels ou professionnels, c’est le judo qui m’a tirée vers le haut, qui m’a empêchée de « sombrer ». C’est aussi en se mettant des défis à travers cette activité là qui m’a encrée, construite, qui a fait ce que je suis aujourd’hui.

Au travail, j’utilise encore le judo !

Dans mon activité professionnelle, je mets en place des actions de prévention en direction de publics fragilisés, en perte d’autonomie ou en situation de handicap. L’activité judo et la formation que j’ai pu suivre peuvent réellement contribuer à l’enrichissement et à la prise en charge de ces publics déficients. Par exemple, on sait que quand une personne vieillit, il y a une fonte musculaire et une perte d’équilibre. Parfois, cela peut provoquer des chutes et on peut se blesser. On a donc encore une perte de mobilité et c’est l’enchainement. J’ai réussi à mettre en place des activités de prévention de la chute. Il ne s’agit pas de savoir chuter comme un judoka mais plutôt de servir le processus de vieillissement. Avec le côté sport santé, on évite la perte de la masse musculaire On est vraiment dans une démarche de bien vieillir. Cette démarche permet en plus de maintenir tous les acquis pour la suite de la vie.

Le mot de la fin

Je crois que quand on a une passion, en tous cas pour moi le judo, il faut la poursuivre. Effectivement, on peut chuter, continuer à avoir le goût de l’effort, maintenir son activité… Et aussi tout le relationnel que la famille du judo peut nous apporter, que ça soit par l’intermédiaire de la transmission du savoir des hauts gradés ou par l’amitié qui fait partie de notre code moral.

MERCI !

Merci Laëtitia ! J’espère vraiment que vous avez aimé pouvoir rencontrer Laetitia grâce à cette épisode, et que peut être, vous verrez les choses un peu différemment. Peut-être saurez vous notamment repérer certaines forces ou atouts que vous avez développé grâce au judo, en tous cas, je vous le souhaite !

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Vous aimez les interview ?

Allez donc écouter celle de Vincent Thébault qui vit au Japon depuis 30 ans, devenu maître en arts martiaux (cliquez ici) ou encore celle de Patrick Bigot qui part plusieurs mois par an pratiquer au Kodokan de Tokyo depuis presque 40 ans ! (cliquez ici)

Nouveau podcast !

Nouveau podcast !

Dans cet épisode 0, découvre ce que va être le nouveau podcast 100% judo…

pour tous les judokas passionnés qui ont envie de progresser et qui aiment partager !

Aujourd’hui c’est l’épisode 0, un épisode différent de tous ceux qui suivront puisque c’est l’introduction dans laquelle je vous présente ce que vous pourrez trouver dans ce podcast.

Cela fait quelques temps que je cherche un podcast sur le judo afin d’occuper mes longues heures de voiture ! J’aime vivre ma passion du judo sur le tapis mais aussi dans l’échange : écouter, transmettre, partager, c’est tout aussi important pour moi ! Seulement voilà, je n’ai trouvé que 2 podcasts judo… en anglais. Il ne me reste plus qu’une chose à faire : produire un podcast judo par moi-même, en commençant par les sujets qui me passionnent le plus !

1- Parlons de l’interaction très forte qu’il existe entre le judo et la vie de tous les jours !

Le judo peut vraiment transformer notre vie quotidienne, nous faire évoluer. Et ce qu’on vit chaque jour, qui on est dans la vie, ça a un véritable impact sur la pratique du judo, les progrès, les résultats, etc. Cette interaction me passionnent. Elle a souvent attrait à ce qu’on appelle le développement personnel : c’est la recherche, l’observation du fonctionnement de l’humain ! Lorsque je vois un grand champion, la première chose qui m’intrigue et à laquelle je vais m’intéresser, c’est de comprendre ce qu’il se passe dans sa tête et son corps ! Confiance en soi, objectifs, organisation, esprit positif… Il y a des dizaines de sujets à proposer !

2- Je souhaite vous proposer des interviews de judokas anonymes ou du moins non connus du grand public et pourtant extraordinaires !

Passionnants et inspirants, je les ai croisés (ou je vais les croiser à l’avenir !) dans mon parcours et j’espère qu’ils accepteront le micro de Secrets de Judokas !

3- Je partagerai également des expériences diverses, pouvant être inhabituelles ou originales…

Des expériences en dehors du club ou du dojo pour s’ouvrir et s’enrichir. Découvrir est une dimension incontournable dans ma passion du judo… découvrons ensemble !

4- Enfin, je vous proposerai des conseils concrets, de ceux qui peuvent être transmis à l’oral

et que j’ai pu apprendre au fil de mon cours entre lectures et rencontres de professionnels. Alimentation, remise en forme, préparation physique, motivation… Encore beaucoup de sujets possibles !

Mon envie, à travers ce podcast, c’est que des judokas prennent plaisir à écouter les épisodes proposés… et c’est d’aider tous ceux qui auraient besoin d’un petit coup de pouce ! On peut parfois se sentir seul dans le judo, sur des périodes (plus ou moins longues) ou sur certains aspects de notre bel art martial. Je me suis sentie seule assez longtemps lorsque j’ai voulu commencer la compétition … lorsque je me suis blessée… lorsque je n’osais pas dire que je n’avais pas confiance en moi… lorsque je n’avais pas de partenaire pour les katas… Et je sais que beaucoup de judokas ont parfois ce sentiment, j’en rencontre bien souvent ! Alors ce podcast est pour vous !

La pratique concrète sur le tapis et l’échange avec les autres judokas sont comme mes jambes : j’ai vraiment besoin des 2 pour tenir debout et pour avancer ! L’un sans l’autre serait un non-sens…

Alors à très vite pour les prochains épisodes, je devrais normalement avoir quelques belles surprises pour l’été qui s’annonce…

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